Selon le site Acteurs Publics, la ministre de l'Economie Christine Lagarde aurait investi dans une PME appartenant au fils du PDG d'Oséo. C'est ce qui ressort de la déclaration d'intérêt de la ministre, publiée jeudi par le gouvernement.
Stanislas Drouin est un jeune entrepreneur, qui a créé en 2003 une PME spécialisée dans le développement de logiciels pour les agences de voyage. Mais il est aussi le fils de François Drouin, PDG d'Oséo depuis novembre 2007, poste auquel il a été nommé sur proposition de Christine Lagarde. Jusqu'ici, tout va bien, sauf qu'en juin 2009, la société Applicatour, dirigée par le fils Drouin et financée notamment par son père à titre privée, va réaliser un nouveau tour de table.
C'est la ministre de l'Economie elle-même qui mettra alors des billes dans la sociétés. Elle acquiert 222 parts sur les 8 841 émises, pour un total de 19 980 euros. Alors certes, « il n'y a rien d'illégal, » comme l'a précisé à Acteurs Publics le conseiller communication de Christine Lagarde, et celle-ci a simplement « choisi d'investir dans une entreprise innovante ». Du côté d'Applicatour, aucun commentaire supplémentaire n'est sorti.
Mais cet investissement d'une ministre - de l'Economie - dans une société appartenant au fils du PDG d'Oséo, organisme chargé d'aider le financement des PME innovantes, peut sembler une coïncidence gênante. A plus forte raison lorsque ladite ministre a recommandé elle-même le père à la tête d'Oséo. D'autant que, toujours selon Acteurs Publics, Christine Lagarde a remis 14 949 euros en 2009, acquérant 373 parts sur les 7 500 que compte l'entreprise au total. Et qu'en difficultés financières, Stanislas Drouin aurait contracté un prêt avec sa caution et celle d'Oséo.
La déclaration d'intérêts du gouvernement est évidemment là pour ça : apporter une transparence sur les participations, responsabilités et intérêts des ministres en dehors de leur portefeuille. Mais Christine Lagarde pourrait également bénéficier grâce à la loi TEPA (Travail, emploi, pouvoir d'achat) d'une réduction de l'ISF (Impôt sur la fortune). Une loi qu'elle avait elle-même amenée avec Nicolas Sarkozy en 2007. Une prise de participation certes pas illégale, mais qui pourrait, à un an de l'élection présidentielle, gêner l'image du presque candidat Nicolas Sarkozy.