Plusieurs entreprises ont été accusées de participer à un projet de surveillance dans la ville de Chongqing, en Chine. Un réseau de 5 000 caméras de surveillance y est à l'étude, officiellement pour la sécurité des habitants, mais qui pourrait servir, selon les associations de défense des droits de l'Homme, à surveiller les dissidents politiques.
Selon le Wall Street Journal, plusieurs sociétés occidentales sont visées, parmi lesquelles Cisco. Ce dernier a déjà été accusé récemment d'aider le gouvernement chinois dans sa répression contre un groupe religieux baptisé Falun Gong. Cisco avait alors nié toute responsabilité, estimant qu'il n'offrait pas de solutions de personnalisation de ses équipements, et qu'il ne faisait que vendre du matériel. Mais cette nouvelle affaire pourrait donner un éclairage différent sur Cisco en Chine.
Les chiffres sont assez impressionnants, selon le journal : l'opération "Chongqing pacifique" doit couvrir un demi-million d'intersections, de quartiers et de parcs. Cisco devrait apporter de l'équipement de mise en réseau essentiel à la mise en place de réseaux de surveillance aussi étendus et complexes. Si les produits de surveillance sont normalement bannies à l'export vers la Chine par les Etats-Unis, les caméras n'en font pas partie, qui peuvent être utilisées pour beaucoup d'autres situations. Pour autant, le Wall Street Journal rappelle que rien ne permet d'affirmer aujourd'hui que les caméras vendues par Cisco aient pu être personnalisées pour la prévention du crime.
Un porte-parole de Cisco a démenti avoir « vendu des caméras vidéos ou des solutions de surveillance vidéo dans aucun de nos projets d'infrastructures publiques en Chine. » Il dit respecter strictement l'embargo qui court depuis les événements de Tiananmen en 1989.
D'autres entreprises sont concernées par les accusations portées par les associations de défense des droits de l'Homme. HP, notamment, chercherait à vendre des serveurs ou du stockage pour le projet de Chongqing. Mais là aussi, la réponse d'un vice-président, Todd Bradley, reste assez "Ponce Pilatienne" : « Ce n'est pas mon travail de comprendre vraiment ce qu'ils vont en faire. Notre travail est de répondre à l'appel d'offres qu'ils ont fait. »