Préoccupés par les IA génératives, des artistes et des créateurs allemands demandent une réglementation stricte, en particulier en matière de droits d'auteur.
Alors que ChatGPT, Bard ou encore Midjourney explosent en popularité, de nombreuses institutions gouvernementales se démènent pour les encadrer, tant elles ont le potentiel de révolutionner nos sociétés et de les ébranler dans des proportions encore difficiles à mesurer.
Un manque de transparence
Dans une lettre adressée aux législateurs européens, quarante-deux associations et syndicats allemands, représentant 140 000 artistes et auteurs, ont exprimé leur inquiétude quant au respect des droits d'auteur lors de l'utilisation d'une intelligence artificielle générative.
Parmi eux, on compte de nombreux photographes, journalistes, designers, illustrateurs et écrivains qui pourraient voir leurs activités rapidement mises à mal par ces nouveaux programmes. En effet, ces derniers utilisant une énorme base de données d'œuvres et d'articles pour générer leurs résultats, il est à craindre que le droit d'auteur, élément essentiel pour les secteurs créatifs, ne soit plus assez bien respecté.
Les organisations autrices de la lettre affirment ainsi : « L'utilisation non autorisée de matériel protégé, son traitement non transparent et le remplacement prévisible des sources par les résultats de l'IA générative soulèvent des questions fondamentales en matière de responsabilité et de rémunération, qui doivent être abordées avant que des dommages irréversibles ne se produisent ».
Des projets de loi qui ne sont pas assez stricts ?
La question de la réglementation de ces IA est au cœur des débats dans les gouvernements du monde entier. Si la Chine a plutôt bien avancé sur le sujet récemment, l'Union européenne, habituée à des réglementations fortes dans le domaine de la tech, travaille actuellement sur l'AI Act. Celui-ci doit imposer des normes spécifiques aux éditeurs de telles solutions, afin de les contraindre à des obligations de transparence pour, entre autres, limiter les fake news et autres utilisations malveillantes.
Cependant, les créatifs Allemands demandent une réglementation encore plus stricte, visant à les rendre directement responsables de tous les contenus générés et diffusés par l'IA. De plus, ils demandent que les grandes entreprises propriétaires de ce type de solutions, telles que Microsoft, Alphabet, Amazon ou Meta, ne puissent pas distribuer du contenu numérique, comme c'est actuellement le cas.
En attendant, si le cadre juridique et législatif reste à être défini avec précision, de nombreuses plaintes ont déjà été déposées contre des éditeurs d'IA générative, et certains verdicts ont déjà été rendus. Est-ce la fin de l'âge d'or pour ces programmes, ou le début d'une période de progrès harmonieux pour eux et la société ?
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Source : Reuters