Parti en croisade personnelle contre les abus de certains influenceurs, le rappeur Booba a semble-t-il lui aussi abusé de sa position.
Ce sera en tout cas à la justice de le décider. Car la plainte de Magali Berdah, cible de cyberharcèlement de la part du rappeur et de ses fans, a été jugée recevable par la justice française. Et une source judiciaire de l'AFP a révélé qu'une information judiciaire avait été ouverte récemment contre le Duc de Boulogne.
« Influvoleurs », mais qu'est-ce que c'est ?
Fin 2021, l'influenceur Marc Blata accuse Booba de porter une fausse montre lors d'un shooting photo. Et si l'histoire aurait pu en rester là, c'était mal connaître le rappeur, qui a construit une bonne partie de sa carrière sur les confrontations publiques avec d'autres personnalités, à commencer par ses collègues. Alors, faisant quelques recherches, il contre-attaque. Et il faut dire qu'il y a de quoi : car l'influenceur basé à Dubaï fait notamment la promotion de NFT qui dans les faits causent presque systématiquement la perte des investissements de ceux qui leur font confiance. Ce que le rappeur se fait un plaisir d'exposer.
Booba ne s'arrête pas là pour autant : en remontant le fil, et notamment alerté sur les pratiques douteuses d'autres influenceurs, il se trouve une nouvelle cible, Magali Berdah. À la tête de Shauna Events, une agence d'influenceurs parmi lesquels se trouvent Marc Blata, ses clients regroupent une bonne partie des malversations imputées au marché de l'influence en général. À partir de ce moment, il ne va plus la lâcher, encourageant ses millions d'abonnés à faire de même en suivant le hashtag #influvoleurs.
Son action de vigilance porte cependant ses fruits, puisque le gouvernement s'est réellement saisi de la question l'année dernière, Bruno Le Maire allant même jusqu'à saluer l'action de Booba.
Une invraisemblable campagne de cyberharcèlement
Pendant ce temps, Magali Berdah ne s'est pas laissée faire pour autant. En plus de défendre son point de vue dans les médias, elle a intenté plusieurs actions en justice contre Booba, certains de ses cyberharceleurs les plus actifs, et même Twitter, qu'elle accuse de complicité de cyberharcèlement pour la lenteur et le manque d'efficacité de sa modération.
Ainsi, en avril dernier, elle expliquait avoir reçu plus de 120 000 messages d'insultes ou de menaces en un an, et que le phénomène ne donnait pas réellement de signes d'apaisement. À la même période, un homme a été mis en examen pour accès illégal au fichier de traitement des antécédents judiciaires, et diffusion sur YouTube d'informations confidentielles sur des personnalités dont Magali Berdah.
Pas rassasié, Booba a porté plainte contre X pour pratiques commerciales trompeuses et escroquerie en bande organisée avec en ligne de mire, bien sûr, Shauna Events.
Sources : Libération, 7sur7