Bruno Le Maire était en fin de semaine dernière présent lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. L'occasion pour lui de plaider pour une IA européenne.
ChatGPT, Bard, voire Ernie… Si la technologie des IA génératives a pris d'assaut le monde depuis plus de six mois, les réalisations dans le domaine restent l'exclusivité des États-Unis et de la Chine. Mais l'Union européenne ne veut pourtant pas se faire distancer dans le domaine, du moins si l'on en croit notre ministre de l'Économie.
La création avant la régulation
Qu'on se le dise, le Vieux Continent a lui aussi des ambitions dans le secteur de l'intelligence artificielle. Et c'est par la voix de Bruno Le Maire que l'on apprend qu'un chatbot européen pourrait bien voir le jour dans les années à venir.
« Je plaide, avant de poser les bases de la régulation de l'intelligence artificielle, pour que nous fassions de l'innovation, que nous investissions et que nous nous fixions comme objectif d'avoir un OpenAI européen sous cinq ans, avec les calculateurs, les scientifiques et les algorithmes nécessaires », a-t-il ainsi expliqué.
Car pour le moment, il faut bien l'avouer, les seules réalisations de nos pays dans le domaine se bornent à de la réglementation, à travers notamment l'AI Act. L'inévitable Thierry Breton a par ailleurs rencontré le patron d'OpenAI, Sam Altman, pour, là encore, parler des règles de contrôle à appliquer.
Un petit délai de 5 ans
Le choix est cornélien. Bruxelles veut, en pensant le développement de cette technologie en amont, éviter de répéter les erreurs du passé, quand l'Union européenne a dû légiférer a posteriori sur des domaines comme le contrôle des données, donnant alors naissance au RGPD. Mais en réfléchissant dès maintenant au cadre légal, alors que la technologie n'est encore que balbutiante, les instances européennes ne risquent-elles pas de brider l'innovation ?
C'est à demi-mot ce que craint Bruno Le Maire, qui dans une intervention le mois dernier plaidait pour d'abord « investir et innover », avant seulement de « réguler ». Pour ce projet de chatbot, le ministre du gouvernement Borne donne cinq ans au Vieux Continent. Un objectif louable, mais qui pose aussi une autre question : dans cinq ans, les IA génératives ne seront-elles pas déjà obsolètes, comme le prétend un certain Yann Le Cun ?
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Source : France Info
