Le texte vient également obliger les hébergeurs à porter davantage leur attention sur ce type de propos. Ils pourraient ainsi mettre en place un dispositif de signalement afin de lutter contre la diffusion de ce type de contenus haineux en ligne. Ces derniers devraient donc faire l'objet d'une attention particulière de leur part au même titre que « la répression de l'apologie des crimes contre l'humanité, l'incitation à la haine raciale et de la pornographie enfantine », comme le précise l'article 6 de la loi du 21 juin 2004 sur la Confiance en l'Economie numérique (LCEN).
En principe, les hébergeurs n'ont pas d'obligation générale de surveiller les informations qu'ils transmettent ou stockent. Ils ne sont donc pas tenus de supprimer un contenu de leur propre fait.
Toutefois, pour certains propos (haine raciale, pédopornographie), ils sont tenus de proposer aux internautes des dispositifs « facilement accessible et visible permettant à toute personne de porter à leur connaissance ce type de données. Elles ont également l'obligation, d'une part, d'informer promptement les autorités publiques compétentes de toutes activités illicites qui leur seraient signalées ». Cet amendement vient ici élargir le nombre de ces exceptions pour lesquelles les hébergeurs seraient tenus d'agir.
Le texte suscite le mécontentement. Avant même l'examen en séance publique du projet de loi, le collectif La Quadrature du Net l'a ouvertement critiqué. Dans un communiqué, il explique que : « cet élargissement des fonctions de police et de justice privée qui incombent aux hébergeurs est précisément ce que réclament depuis des années les industries du divertissement pour mener leur guerre contre le partage de la culture sur Internet. En ouvrant une telle brèche, le Sénat laisserait le champ libre à d'autres élargissements ultérieurs ».