Depuis qu'Edward Snowden a révélé les pratiques de la NSA et du FBI, Microsoft se positionne publiquement comme le fervent défenseur des données privées de l'utilisateur. Au mois de juin dernier, Brad Smith, responsable des affaires légales de la société, avait de nouveau interpellé le Congrès et la Maison Blanche, en leur demandant de mettre fin aux pratiques de collectes opérées par les agences de renseignement. Cette fois la société entend défier la justice.
A l'heure actuelle, Microsoft effectue un blocage auprès des autorités américaines souhaitant accéder au compte email d'un internaute localisé à Dublin. Pour la société, le gouvernement américain outrepasse ses pouvoirs. De leurs côtés, les autorités justifient cette demande en expliquant que la maison mère Microsoft est non seulement basée aux États-Unis mais qu'elle stocke également les emails d'un internaute en fonction de la position géographique qu'il a choisi dans les paramètres du compte utilisateur, laquelle ne reflète pas nécessairement la réalité.
En fin de mois dernier, la juge Loretta Preska de la cour de Manhattan avait publié un ordre obligeant Microsoft à se soumettre aux demandes des autorités. Face aux plaintes de diverses sociétés technologiques américaines - AT&T, Apple, Cisco, Verizon - la juge Loretta Preska avait temporairement suspendu cet ordre avant de le ré-activer vendredi dernier.
Toutefois Microsoft n'entend pas respecter cette décision. Un porte-parole explique ainsi à Reuters : « Microsoft ne remettra pas ces emails et prévoit de faire appel. Tout le monde s'accorde à dire que cette affaire peut et va continuer devant la cour d'appel. Il nous s'agit simplement de trouver la bonne procédure ».
Si Microsoft fléchit, les sociétés américaines proposant des services internationaux seront toutes affectées d'une manière ou d'une autre. Elles pourraient voir une baisse de leurs bases d'utilisateurs localisés à l'étranger et donc une diminution des revenus générés en dehors des États-Unis.