L’équation du jour : 1 robot = 6,2 emplois détruits

Paolo GAROSCIO
Publié le 31 mars 2017 à 10h18
Les détracteurs de la robotisation qui se poursuit inexorablement dans l'industrie et qui conquiert, doucement, de nouveaux secteurs comme la finance, ont une nouvelle corde à leur arc. Deux chercheurs du MIT de Boston ont publié en mars 2017 une étude sur l'impact de la robotisation sur le marché de l'emploi américain. Le résultat est simple : les robots détruisent des emplois.

S'il s'agit d'une énième étude à charge, elle ne vient pas de n'importe qui : les deux chercheurs avaient, en mai 2016, estimé que les robots étaient au contraire bénéfiques pour l'emploi. Ils ont refait leurs calculs...

650 000 emplois détruits en 17 ans ?

L'étude réalisée par Daron Acemoglu et Pascual Restrepo porte sur le marché américain de l'emploi entre 1990 et 2007. les chercheurs ont donc analysé 17 ans d'évolution du marché et l'impact que la robotisation a eue sur celui-ci. Selon eux, les robots ont détruit tout simplement 650 000 emplois sur la période. Pire : ils seraient également responsables d'une baisse des salaires de 0,7 %, en moyenne, dans les zones où se sont implantés les robots.

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Les chercheurs estiment que l'impact négatif des robots sur l'emploi répond actuellement à cette équation : pour 1 robot installé tous les 1 000 ouvriers, ce sont 6,2 emplois qui sont détruits. Une thèse totalement contraire à celle qu'ils avaient émise un peu moins d'un an auparavant, dans une étude publiée en mai 2016.


Pourquoi les chercheurs ont-ils changé d'avis sur les robots ?

En mai 2016, les deux chercheurs estimaient que si les robots remplaçaient effectivement des humains, ces derniers gagnaient des possibilités d'emplois. De nouveaux postes sont en effet créés, de l'entretien des robots à la gestion de ces derniers. Mais ces postes sont plus qualifiés que les postes qui peuvent être robotisés.

Dans leur étude de 2017, les deux chercheurs estiment que l'accélération de la robotisation est bien plus rapide que prévu. Les ouvriers n'ont plus le temps d'obtenir les diplômes nécessaires à occuper ces nouveaux postes créés par les robots, avant que les usines ne s'équipent de nouveaux robots ou que des robots de nouvelle génération ne soient en mesure de remplacer des postes plus avancés encore.

Paolo GAROSCIO
Par Paolo GAROSCIO

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il écrit pour Turbo.fr depuis septembre 2016 et pour Clubic depuis novembre 2016.

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