Grâce à ses start-ups, le label affiche d'excellents résultats pour le premier trimestre 2019, avec 1,2 milliard de dollars levés entre janvier et mars.
En 2018, la French Tech, qui constitue l'écosystème des start-ups françaises innovantes, a levé un montant record, avec 3,5 milliards de dollars. On pourrait se dire qu'il sera difficile, voire impossible, d'atteindre ce niveau en 2019, alors que le pays traverse une crise sociétale importante sur fond de mouvements sociaux. Mais l'année a très bien démarré pour les start-ups tricolores.
Vers une année record pour les start-ups françaises ?
Entre janvier et mars 2019, les jeunes pousses ont levé 1,2 milliard de dollars (soit 1,07 milliard d'euros), selon le cabinet CB Insights, relayé par Les Echos. Il s'agit du deuxième plus fort trimestre depuis la création du label en 2014, après le second trimestre 2017. Si les investissements se poursuivent en ce sens, la French Tech pourrait se rapprocher de la barre des 5 milliards de dollars levés en une année.Concernant le nombre de deals, il est en légère baisse : 178 sur les trois premiers mois de l'année, contre 187 au dernier trimestre 2018. Les concurrents britannique et allemand, eux, notent une tendance à la hausse du nombre de tours de table. En moyenne, un deal atteint les 6,5 millions de dollars, juste derrière nos voisins d'outre-Rhin (6,8 millions de dollars) mais loin derrière le Royaume-Uni (15,4 millions de dollars).
Si les start-ups les plus imposantes comme Doctolib (170 millions de dollars) captent au maximum l'attention des investisseurs, la plupart des levées de fonds sont réalisées par des start-ups dites en "série A", c'est-à-dire celles encore placées en phase d'amorçage et qui restent en recherche de financement. Et c'est cet apport des capital-risqueurs, qui avancent parfois masqués, qui pose question.
Le boom des technologies numériques ne fait pas bondir la productivité globale
Bernard Guilhon, professeur universitaire d'économie, tient à rappeler que la croissance de la productivité globale a été divisée par deux en passant de 2,8% à 1,3% entre 1995 et 2015, et ce malgré le boom des technologies numériques. L'entrée sur le marché est de plus en plus difficile, et beaucoup d'entreprises ne survivent pas bien longtemps après l'étape post-levée.Les 350 millions de dollars levés par PayByTouch (2002-2007), qui offrait la possibilité de régler ses achats avec son empreinte digitale, n'auront servi à rien ; tout comme les 40 millions de dollars levés par le service de nettoyage à la demande (2010-2015), Homejoy, qui avait tout pour devenir le "Uber du ménage."
Le deuxième trimestre a en tout cas bien commencé pour la French Tech, comme en témoigne la levée de 110 millions d'euros réalisée par la marketplace de bricolage ManoMano, qui veut s'étendre en Allemagne et au Royaume-Uni et atteindre le milliard d'euros de volume d'affaires l'an prochain. Mais la morale retiendra que l'argent n'est pas systématiquement symbole de réussite, encore plus de nos jours.