Des problèmes d'ordre administratif et technique ont retardé la mise en place du système de géolocalisation sur le sol français. La technologie, déjà implémentée dans de nombreux autres pays, est une aide précieuse pour les services de secours.
La mort de Simon Gautier, cet étudiant français disparu en Italie durant plus de 10 jours durant une randonnée, aurait-elle pu être évitée ? Cette question fait grand bruit aujourd'hui et met en lumière le retard énorme pris par l'Italie et la France dans le déploiement de l'Advanced Mobile Location (AML).
Une localisation précise envoyée automatiquement aux équipes de secours
Cette technologie permet d'envoyer automatiquement sa localisation, à 20 mètres près, lors d'un appel aux services d'urgence. Les équipes de secours bénéficient alors d'une donnée précieuse qui évite de longues recherches dans des territoires parfois difficiles d'accès. iOS et Android intègrent tous deux le support de l'AML.L'Italie ne dispose pas de l'AML suite à des tensions régionales. Le Nord du pays a adopté une réforme du système de secours, qui inclut l'adoption de la géolocalisation d'urgence, tandis que le Sud ne l'a toujours pas votée.
Simon Gautier, lors de son appel aux urgences, n'a pas pu donner de localisation précise et les secouristes ont dû procéder à de longues recherches qui ont possiblement conduit à la mort du jeune homme. La localisation utilisée, basée sur le réseau mobile, couvrait un périmètre long de 20 kilomètres.
La France tente de rattraper son retard
La France n'est pas mieux lotie et l'administration a pris un retard considérable dans le déploiement de la géolocalisation. Benoît Vivier, de l'association European Emergency Number Association, a expliqué sur France Inter que « le ministère de l'Intérieur y travaille sérieusement », mais que de nombreux problèmes techniques doivent être résolus.Aujourd'hui, les services d'urgence français sont décentralisés et gérés par les départements. Chaque centrale devra être reliée à une plateforme commune pour bénéficier des données de localisation fournies par les smartphones des personnes en détresse.
L'opération risque de prendre encore de nombreux mois avant d'être achevée, mais pourra à terme permettre de sauver de nombreuses vies humaines. Le système pourrait également réduire les moyens mis en œuvre lors d'une recherche et réaliser à terme des économies d'échelle.
Source : Le Point