Les entreprises de l'audiovisuel public vont être regroupées au sein d'une holding baptisée « France Médias », qui sera créée au début de l'année 2021. Sans Arte ni TV5 Monde.
Le ministre de la Culture, Franck Riester, a enfin levé le voile sur la réforme de l'audiovisuel en livrant les détails majeurs de la future loi, dans une interview publiée par Le Figaro et franceinfo. Outre le rassemblement de la plupart des acteurs publics sous une même holding, la réforme prévoit de retirer au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) son pouvoir de nommer les dirigeants.
La holding détiendra 100 % des actions des acteurs de l'audiovisuel public
Ces dernières semaines, nous vous faisions état de certaines mesures souhaitées par le gouvernement pour redonner un élan au secteur de l'audiovisuel avec l'arrivée de la publicité ciblée, la levée des restrictions sur la diffusion de films, la contribution des grandes plateformes à l'investissement dans les œuvres européennes et françaises ou la fusion Hadopi-CSA. Cette fois, Franck Riester en a dit plus sur le corps du futur audiovisuel public.Réforme de l'audiovisuel : retour du cinéma, investissement des plateformes... les réunions ont démarré
Une holding, qui avait été seulement évoquée, a ainsi été officiellement annoncée par le ministre de la Culture. Nommée « France Médias », cette holding va être créée en 2021. Elle détiendra 100 % des actions des groupes France Télévisions, Radio France, mais aussi de l'INA et de France Médias Monde (qui comprend France 24 et RFI). Arte et TV5 Monde seront, certes, associées à l'ensemble, mais conserveront une totale autonomie vis-à-vis de France Médias.
Le CSA ne nommera plus les présidents, et devra se contenter d'un avis
La société mère ne dictera pas à tel ou tel groupe ce sur quoi il doit écrire, enquêter ni ce qu'il doit diffuser. Elle aura la charge de la stratégie, de l'organisation et de la cohérence des projets. « Les décisions de contenus seront toujours prises au sein des sociétés éditrices des programmes », affirme Franck Riester. Si l'environnement numérique n'est plus le même, certains feront le parallèle avec l'ORTF, démantelé pendant les fêtes de fin d'année 1974/1975.La holding France Média aura un(e) président(e) ainsi que son propre conseil d'administration, composé de 12 membres qui seront chargés de désigner leur propre président(e), après avoir reçu un avis conforme du CSA et à la condition de ne pas faire face à un veto de l'Assemblée nationale ou du Sénat. C'est d'ailleurs l'un des éléments phares de la mesure. Jusque-là, c'était le CSA qui désignait chaque dirigeant de l'audiovisuel public. À compter de 2022, les dirigeants seront nommés directement par ce conseil d'administration.
Création de France Médias : "Il y a un changement des usages chez les Français" dit Franck Riester, le ministre de la Culture. "Il faut donner la possibilité au service public de toucher les publics de la meilleure façon possible" pic.twitter.com/eLVHiwUwYL
— franceinfo (@franceinfo) September 25, 2019
Source : Le Figaro