Conscient de son pouvoir d'attractivité, le Sous-Continent fait les yeux doux aux multinationales qui cherchent une solution de repli à la Chine. Et le charme commence à faire son effet.
L'opération séduction s'apprête à être lancée. Samedi, la ministre des Finances indienne, Nirmala Sitharaman, a annoncé qu'elle préparait avec ses équipes un plan d'importance dont le but est d'attirer les grandes entreprises de la tech mondiale dans le pays. L'idée est d'inciter les géants à transférer leur production depuis des pays concurrents, comme la Chine, vers l'Inde, qui veut profiter des tensions commerciales sino-américaines.
La Chine en crise, le Vietnam manque de petites mains... l'Inde fait office de véritable alternative
L'Inde est convaincue de pouvoir attirer les multinationales américaines, européennes ou britanniques en son sein. « Je vais établir un plan avec lequel je les approcherai et leur expliquerai pourquoi l'Inde est une destination bien plus préférable », a déclaré la ministre depuis les États-Unis, où elle assurait des obligations, pensant aussi au fait que le Vietnam, autre concurrent de la Chine, commence à souffrir du manque de main d'œuvre.Philippe Courtot : « L'Inde est devenue depuis longtemps le back-office du monde » (Interview)
Motivé par la perspective d'un second mandat à la Maison-Blanche, Donald Trump pousse, depuis plusieurs mois, les entreprises américaines à quitter la Chine, pour produire aux États-Unis ou ailleurs. Pour ce faire, le président des États-Unis impose des taxes douanières supplémentaires sur les produits importés de Chine, de l'ordre de plusieurs centaines de millions de dollars. Suffisant pour inciter l'Inde à se présenter comme l'une des alternatives naturelles pour la production.
L'Inde a amorcé une importante baisse de l'impôt sur les sociétés
Le premier coup de pouce des autorités indiennes a été d'annoncer, au mois de septembre, la baisse significative de l'impôt sur les sociétés, tombant de 34,94 % à 25,17 % pour les entreprises déjà installées, et baissant de 29,12 % à 17,01 % pour les sociétés nouvelles, et ce à compter du 1er octobre 2019. Par cette mesure, l'objectif de l'Inde est d'augmenter les bénéfices après impôt des multinationales séduites, et plus particulièrement celles issues des nouvelles technologies.« Si Apple et tout son écosystème décident de se déplacer en Inde, cela aura un impact plus important sur les autres sociétés », déclarait Nirmala Sitharaman. Et cette dernière a été entendue, puisque l'iPhone XR est désormais fabriqué en Inde pour le marché intérieur. Apple pourrait rapidement envisager d'étendre la production indienne à d'autres smartphones et, surtout, à d'autres marchés, comme l'Europe ou les États-Unis, tout est possible.
This made-in-India iPhone XR just hit the shelves, showing @narendramodi's attempts to woo brands looking for alternatives to China may be working. His roadmap to rebrand India as the next great smartphone manufacturing hub revealed here. 👉🏻https://t.co/ThCS0RaYrI pic.twitter.com/IzdhVIUhhU
— Eric Bellman (@EricBellmanWSJ) October 20, 2019
Source : WSJ