Les autorités iraniennes ont souhaité étouffer les protestations de la population, qui se plaint de la hausse des prix du carburant. Les réseaux fixes et mobiles sont concernés par cette fermeture.
Une coupure du réseau pour empêcher le peuple d'alerter les médias internationaux
La décision du gouvernement d'augmenter de 50% le prix des carburants n'est pas passée auprès de la population iranienne. Le pays, étant l'un des premiers producteurs de pétrole sur la planète, possède l'un des tarifs les moins chers au monde.Les citoyens iraniens estiment qu'un carburant à bas prix est un « droit naturel » comme l'explique AP et a rapidement manifesté sa désapprobation, notamment sur les réseaux sociaux.
Pour étouffer la contestation, l'Iran n'y est pas allé par quatre chemins et a purement et simplement coupé l'accès à Internet à la majeure partie des habitants. NetBlocks, une ONG qui surveille la cybersécurité et la gouvernance Internet dans le monde, explique que le nombre de connexions à Internet n'était qu'à 5% de son niveau habituel le dimanche 17 novembre.
« Internet est complètement fermé et je ne peux communiquer avec personne » , explique Babak Taghvaee, un historien qui ne réside pas actuellement en Iran mais qui relaie de nombreuses vidéos des manifestations sur son compte Twitter. « Les gens peuvent appeler certains pays étrangers en utilisant le téléphone qui est surveillé », ajoute-t-il.
Une pratique de plus en plus courante pour certains régimes autoritaires
Le réseau fixe n'est pas le seul impacté. Les antennes-relais des trois opérateurs nationaux (MCI, Rightel et Irancell) sont également indisponibles. Seuls quelques rares tweets liés à ce mouvement de protestation ont réussi à être publiés depuis 48H mais TechCrunch indique qu'aucun de ces messages n'était critique envers le régime.L'Iran rejoint une liste malheureusement de plus en plus longue de pays plus ou moins démocratiques qui s'arrogent le droit de bloquer les communications en cas de conflit avec la population.
Le Pakistan et l'Inde ont agi de la sorte en septembre dernier et la Russie a récemment adopté un projet de loi permettant une suspension d'Internet en cas de manifestation contre le régime.