Le secrétaire d'État américain s'est exprimé hier devant des centaines d'entreprises de la tech, à San Francisco. En avançant des principes éthiques, il a exhorté la Silicon Valley à tourner sept fois son stylo dans sa poche avant de signer des accords avec des partenaires chinois.
« Défendre la liberté et la sécurité nationale n'est pas seulement l'affaire du gouvernement. C'est un travail qui revient à chaque citoyen ». C'est en ces termes que Mike Pompeo a interpellé les entreprises de la Silicon Valley, les invitant à la prudence dans leurs relations avec la Chine.
Ne pas mettre la technologie américaine au service de la répression chinoise
Hier, le secrétaire d'État des États-Unis, équivalent américain du ministre des Affaires étrangères, est intervenu devant le Silicon Valley Leadership Group, une organisation regroupant plus de 350 sociétés de la tech. Il en a profité pour exprimer de nouveau la défiance du gouvernement Trump envers Pékin.Ainsi, le public californien a été sensibilisé aux risques associés à d'éventuels partenariats conclus avec un pays considéré comme concurrent. Et ce, notamment pour des questions morales : « Nous devons nous assurer que nos entreprises ne signent pas des contrats permettant de renforcer l'armée de notre rival ou favorisant sa répression dans certaines parties de ce pays ». Pompeo faisait alors certainement référence à la politique menée contre la minorité ouïghoure, dans la province du Xinjiang. Une vaste campagne de répression qui s'appuierait notamment sur la technologie, à des fins de surveillance.
Accord de « phase 1 » conclu demain
Néanmoins, le secrétaire d'État a insisté sur le fait qu'il ne demandait pas aux entreprises américaines de quitter le territoire chinois. « Au contraire, nous voulons que les sociétés américaines s'enrichissent en faisant des affaires là-bas », a-t-il déclaré. Mais il a encouragé les entrepreneurs à bien réfléchir aux conséquences avant de signer un partenariat, pour éviter que « la technologie américaine n'alimente un État de surveillance véritablement orwellien », en référence au roman 1984 de George Orwell.Cette prise de parole intervenait à deux jours de la signature d'un accord commercial entre la Chine et les États-Unis. Cet accord de « phase 1 » viserait notamment à faire baisser les droits de douane sur les produits chinois et à augmenter les achats de marchandises américaines par le pays asiatique. Une façon pour le gouvernement de « faire notre part », selon les mots de Mike Pompeo. Charge désormais à la Silicon Valley de suivre, pour l'administration Trump.
Source : RFI