Glenn Greenwald, le journaliste qui a aidé Snowden, accusé de cybercrime par l'État brésilien

Bastien Contreras
Publié le 31 mars 2020 à 11h22
Edward Snowden

Les autorités brésiliennes ont annoncé avoir engagé des poursuites judiciaires à l'encontre de Glenn Greenwald. Le journaliste, connu pour avoir publié les informations révélées par Edward Snowden, est accusé d'avoir aidé des hackers à pirater les téléphones de hauts fonctionnaires du pays.

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Glenn Greenwald est un journaliste américain d'investigation, spécialiste des sujets politiques. Il est particulièrement célèbre pour avoir publié, en 2013, les révélations du lanceur d'alerte Edward Snowden, quant aux pratiques de surveillance de masse mises en œuvre par la NSA, l'agence de renseignement américaine. Depuis, le journaliste s'est attiré les foudres de plusieurs membres du Congrès des États-Unis.

Une enquête mettant en cause le ministre de la Justice

Dernièrement, la justice brésilienne, pays dans lequel il est installé depuis 2004, s'est ajoutée à la liste de ses détracteurs. En effet, elle a requis l'inculpation de Greenwald, ainsi que de six hackers présumés, pour avoir publié des informations compromettantes au sujet de plusieurs hauts fonctionnaires. Celles-ci auraient été obtenues en piratant les téléphones des officiels, un délit que le journaliste aurait « aidé, guidé et encouragé ». Le parquet l'accuse également d'avoir entravé l'enquête, en incitant les hackers à effacer certains messages.


Cette décision intervient après la mise en ligne d'une série d'articles, en juin 2019, sur le site de Glenn Greenwald, The Intercept. On y découvrait les conversations entre les procureurs responsables de l'enquête anticorruption « Lava Jato » (« Lavage Express ») et Sergio Moro, alors juge chargé de l'affaire. Ces échanges mettaient ainsi en doute l'intégrité de ce dernier, qui a depuis été nommé ministre de la Justice par le Président Bolsonaro.

« Réduire au silence les journalistes »

Greenwald a vivement réagi à cette annonce, rejetant les accusations de cybercrime et qualifiant la décision « d'atteinte à la liberté de la presse et à la démocratie brésilienne » et de « tentative tyrannique de réduire au silence les journalistes ». « Je travaille en ce moment sur de nouveaux reportages et je continuerai à le faire », a-t-il ajouté.


Pour l'heure, il ne s'agit toutefois que d'une demande d'inculpation formulée par les procureurs publics. Il faudra ensuite qu'un juge l'ordonne, pour que celle-ci devienne effective. Cela n'a cependant pas empêché Eduardo Bolsonaro, fils du président et député de la ville de São Paulo, d'ironiser sur Twitter : « Glenn Greenwald a toujours dit qu'il aimait le Brésil et qu'il voulait connaître le pays en profondeur. Peut-être en fera-t-il la connaissance en prison... ».

Source : BBC News
Bastien Contreras
Par Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

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Commentaires (1)
leulapin

Parfois des choses sont illégales et il faut les faire.
Parfois des choses sont légales et il ne faut pas les faire.

Il faut espérer pour lui que les USA le protègent de l’administration corrompue du Brésil.

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