Si la polémique sur l'affaire du blocage des publicités pour les utilisateurs de la Freebox V6 par Free n'a duré que quelques jours, le débat sur la méthode employée par l'opérateur et la neutralité du réseau est relancé. Publicitaires et éditeurs contestent la volonté de Free d'avoir tenté de mettre en place un rapport de force en sa faveur, afin de peser dans les prochains rendez-vous organisés sur le sujet.
Pour sa part, l'éditeur du logiciel Adblock Plus rappelle que son outil reste, à la différence de feu celui proposé par Free, administrable par l'utilisateur. Ce dernier fait alors seul le choix de l'activer ou non mais également de dresser des listes blanches ou noires de sites. Son cofondateur Till Faida ajoute que : « contrairement à la controverse de Freebox et un fonctionnement d'opt-out, nous donnons le choix aux internautes, par l'intermédiaire de listes blanches (liste des éditeurs en accord avec AdBlock Plus), toujours avec l'aide d'une communauté de développeurs vigilants. Il est important de noter que nous ne sommes pas contre les publicités sur Internet, nous sommes pour le choix et pour la protection de la vie privée ». Le dirigeant critique ainsi l'outil de la Freebox V6 inséré « par défaut et sans consentement explicite des internautes ».
De son côté, le gouvernement a rappelé lors d'un point de presse organisé ce lundi qu'une conférence sur la neutralité du réseau est prévue pour le 15 janvier. Date à laquelle certains acteurs du secteur sont invités à participer afin de tenter d'établir des règles en la matière. Pour sa part, Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l'Economie numérique, a précisé qu'à ce jour « les FAI jouent leur rôle de tuyau mais ces derniers coûtent extrêmement cher. Si une firme lui impose de modifier son réseau, il n'est pas illégitime de savoir qui vont les financer ».
La ministre a donc ouvert la voie à un partage de la valeur entre d'un côté les sociétés qui gèrent le réseau (FAI, CDN...) et les fournisseurs de contenus comme Google (YouTube) qui utilisent beaucoup de bande passante. Alors que les réseaux de très haut débit fixes et mobiles (4G et fibre optique) commencent leur développement en France, l'objectif pour le gouvernement est désormais que des accords soient signés entre géants du secteur afin qu'ils définissent des règles en matière de neutralité et d'accès au réseau.
À lire sur le même sujet :