Désormais fermement engagé dans la voie de l'architecture ARM, AMD se fait depuis quelques années le chantre d'une approche « ambidextre » en matière d'informatique. Selon cette logique, le marché devrait avoir le choix entre ARM et x86 en fonction des usages, AMD se proposant d'assurer la jonction entre ces deux univers, au travers notamment de sa fondation dédiée au calcul hétérogène.
Cette vision qu'AMD qualifie d'Ambidextrous Computing (informatique ambidextre) s'incarne désormais de façon plus concrète avec l'annonce, lundi à San Francisco, du projet Skybridge : une plateforme capable d'accueillir et de faire fonctionner aussi bien une puce tout en un basée sur des coeurs ARM qu'un processeur x86 traditionnel.
D'un côté, on devrait donc avoir des processeurs x86 classiques, avec des coeurs basés sur la prochaine évolution de l'actuelle architecture Puma+. De l'autre prendraient place des puces basse consommation basées sur des coeurs ARM 64 bits Cortex A57, gravées en 20 nanomètres. Les deux partageront un contrôleur graphique basé sur l'actuelle architecture GCN d'AMD, et seraient compatibles pin to pin, ce qui laisse penser que des cartes mères capables d'accueillir l'un ou l'autre de ces processeurs pourraient voir le jour.
Pour AMD, là n'est cependant pas l'essentiel : il tiendrait plutôt au fait que la plateforme Skybridge saura « parler » indifféremment le x86 ou l'ARM 64 bits. La société en parle d'ailleurs comme d'un design framework, qui trouvera dans un premier temps sa place dans l'univers de l'embarqué. Les assembleurs pourront ainsi concevoir des plateformes génériques, allant du matériel à la couche logicielle, tout en laissant le choix au client final d'intégrer l'un ou l'autre des processeurs compatibles. Autrement dit, faire abstraction de l'architecture CPU, pour ne considérer son processeur qu'en fonction de ses qualités (consommation, performance, etc.).
L'arrivée sur le marché des serveurs est également prévue, mais dans un second temps. Skybridge sera par ailleurs la première plateforme AMD officiellement certifiée pour Android.
K12 : les premiers coeurs ARM selon AMD dès 2016
Après avoir fait la première démonstration publique d'un de ses processeurs pour serveurs Seattle, détaillés fin janvier (et pour mémoire basés sur des coeurs Cortex A57), AMD a également annoncé lundi qu'il disposait désormais de la licence nécessaire à la création de ses propres coeurs ARM 64 bits. Cette première architecture « maison », qui s'inscrira à n'en pas douter dans le prolongement du projet Skybridge, devrait voir le jour courant 2016.