Éditeurs de système d'exploitation, de navigateurs Internet, tout le monde veut son catalogue d'applications ! Même les concepteurs de composants s'y mettent. Face à l'Intel AppUp, AMD veut sa part du gâteau.
Mais plutôt que de concevoir sa propre place de marché et d'y attirer lui-même des éditeurs avec des applications natives, l'éternel numéro deux du processeur a choisi d'investir dans la société BlueStacks, et d'obtenir en retour une version estampillée AMD de son émulateur Android.
Au-delà de la présentation du catalogue, qui recenserait selon BlueStacks 500 000 applications, la solution est la même, avec les mêmes avantages, mais aussi et surtout avec les mêmes inconvénients. Émuler des applications destinées à des smartphones ou à des tablettes à écran tactile n'est effectivement pas idéal, tant sur le plan ergonomique que des performances. Sur ce dernier point, les deux partenaires promettent que les possesseurs de CPU et/ou GPU AMD bénéficieront d'optimisations, mais en l'absence de précision, on peut craindre que ce ne soit qu'une parole en l'air. L'« AMD AppZone Player » fonctionne autrement indifféremment sur une plateforme Intel ou AMD.
Concernant le tactile, notons que le PDG de BlueStacks affirme que sa solution « aide AMD à ravir la place d'Intel en rendant Windows 8 plus attractif sur leurs PC et leurs tablettes ». Encore faudrait-il que des fabricants aient annoncé des tablettes Windows 8 reposant sur une plateforme AMD, et même des ordinateurs portables !
On ne peut que souhaiter qu'AMD donne un peu plus de fil à retordre à Intel, dans l'intérêt des consommateurs, mais on doute qu'une solution aussi peu aboutie, du moins à ce stade, constitue un argument de vente décisif.