En mai 2012, AMD présentait ses premiers APU Trinity. Une évolution relativement importante par rapport aux précédents Llano, puisque les puces Trinity embarquaient alors des cœurs x86 Piledriver, hérités de ceux utilisés dans le Bulldozer d'AMD. Sur Richland, il n'est pas question d'une transformation de cette envergure, AMD se contentant d'ajuster le fonctionnement de son APU.
L'ex-fondeur évoque ainsi un design optimisé pour favoriser une montée en fréquence tout en promettant une consommation maîtrisée. AMD annonce ainsi que Richland sera 47% plus « efficace » lors de la lecture d'une vidéo HD que Trinity. Par « efficace », il faut comprendre que le rapport performances / consommation est amélioré. Et ici, l'accent est clairement mis sur l'optimisation de cet équilibre.
AMD avance en effet avoir travaillé sur la gestion de la consommation et la répartition énergétique entre GPU et CPU. Pour rappel, les APU d'AMD embarquent un GPU et une partie x86 au sein de la même puce. L'enjeu énergétique est le suivant : trouver un bon compromis entre la quantité d'énergie dédiée à la partie x86 et celle dévolue au GPU, dans le cadre d'une enveloppe thermique donnée.
Pour arriver à ce bon compromis, AMD calculait déjà dans Trinity la température de chacun des cœurs des ses APU ainsi que celle du GPU pour équilibrer, de façon dynamique, la distribution d'énergie. Mais comme tout calcul dynamique, la granularité de l'information est un élément clé pour assurer une efficacité convenable. C'est pourquoi AMD a inclus dans Richland un micro-contrôleur chargé de lisser au maximum la courbe de distribution d'énergie. Tout cela pour éviter les pertes d'efficacité.
AMD a également introduit dans le fonctionnement de son APU de nouveaux algorithmes qui améliorent la répartition d'énergie entre CPU et GPU. Ces algorithmes sont chargés de vérifier si les fréquences accordées aux deux parties ne créent pas un goulot d'étranglement, diminuant de fait les performances. L'intérêt de ce dispositif est donc de trouver, là encore, le meilleur compromis, toujours dans la limite imposée du TDP. Ce dernier n'évolue d'ailleurs pas et reste fixé à 35 W, du moins pour les premières puces présentées aujourd'hui.
Ces deux améliorations permettent à AMD d'augmenter légèrement les fréquences de ses APU. Le nouveau A10-5750M dispose de 4 cœurs x86 fonctionnant entre 2,5 et 3,5 GHz, quand ceux du A10-4600M tournaient entre 2,3 et 3,2 GHz. La partie graphique est également concernée, puisque sur les mêmes puces, on passe d'une fréquence variant entre 497 et 686 MHz à une fréquence comprise entre 533 et 720 MHz.
Les A8-5550M et A6-5350M bénéficient de gains dans les mêmes proportions par rapport aux A8-4500M et A6-4400M. Notez en revanche que le contrôleur mémoire de ces nouveaux A8 et A6 ne profite pas de la compatibilité avec les modules de 1 866 MHz, contrairement au A10-5750M.
Cette légère montée en fréquence donne, d'après AMD, une avance confortable à ses APU face au HD 4000 embarqué par les Core d'Intel. Il est intéressant de noter qu'AMD ne fournit que ce test sous 3DMark et aucun bench processeur. Il faut dire que depuis plusieurs générations de puces, les Core d'Intel se montrent souvent à leur avantage face aux puces d'AMD. Richland changera-t-il la donne ? Probablement pas. Car le 28 nm n'est pas encore là, pas plus que l'architecture Graphic Core Next pour la partie GPU. Enfin, ne cherchez pas ces puces sur le marché : elles ne sont, en tous cas pour le moment, disponibles que pour les OEM. D'où probablement l'absence de prix dans la communication d'AMD.
Il faudra donc attendre Kaveri pour voir une réelle évolution chez AMD. Problème, cette génération d'APU, qui apportera des améliorations autrement plus significatives (gravure en 28 nm, cœurs Steamroller, GCN) est en retard. Pour combler le vide et rester présent sur le marché, AMD rafraîchit donc son Trinity et renforce son principal atout qu'est la partie graphique. Celle du prochain Haswell inquièterait-elle AMD ?