Temash, pour l'ultramobilité
Les évolutions apportées par AMD ? L'une d'elles est majeure, puisque les cœurs d'exécution x86 Bobcat gravés en 40 nm, qui officient depuis les premiers APU (voir AMD Fusion : Zacate et Ontario en test), sont remplacés par les nouveaux cœurs Jaguar, dont la finesse de gravure atteint 28 nm. Ces Jaguar sont ceux qui, pour rappel, équipent les dernières consoles de salon de Microsoft et Sony, les Xbox One et PS4.
Ces cœurs apportent aux APU une compatibilité avec différents jeux d'instructions, notamment les SSE4.1 et SSE4.2 et AES. Côté performance, AMD avance avoir obtenu des meilleures fréquences pour une tension d'alimentation donnée et avoir gagné en consommation en redessinant leur puce et en améliorant les transitions entre les différentes fréquences de la puce (clock gating).
Le rapport performance / watt se veut ainsi nettement à l'avantage des puces Temash, face à la génération Ontario (C-70) ou à celle des Brazos 2.0 (E2-1800).
Et AMD de vanter les mérites de ces puces lorsque ces dernières sont utilisées en calculs 3D : d'après eux, les performances de Temash en la matière sont à minima deux fois supérieures à celles de l'Atom Z2760, de dernière génération (Clover Trail). Notez toutefois que sur un jeu comme Left 4 Dead, aucun des APU Temash ne permet de jouer à 30 images par seconde.
Les APU Temash sont pour le moment au nombre de 3 et sont regroupées sous la marque A-Series Elite Mobility. Les A4-1200 et A4-1250 embarquent deux cœurs Jaguar fonctionnant à 1 GHz et embarquent 1 Mo de mémoire cache de niveau 2. Deux différences notables entre ces deux puces : le A4-1250 gère la DDR3L-1333, alors que le A4-1200 ne supporte que la DDR3L-1066, d'une part, tandis que les 128 cœurs Radeon de la partie graphique fonctionnent à 225 MHz pour le A4-1200, contre 300 MHz pour le A4-1250. En résulte une différence d'enveloppe thermique conséquente, puisque le A4-1200 ne dépasse pas 3,9 W, alors que le A4-1250 atteint 9W.
Quant au A6-1450, il représente l'APU Temash le plus puissant, puisqu'il embarque 4 cœurs dont la fréquence varie de 1 à 1,4 GHz, 2 Mo de L2 tandis que si le nombre de cœurs Radeon n'évolue pas et reste à 128, leur fréquence peut évoluer entre 300 et 400 MHz. Pour parvenir à un TDP de 8 W, AMD a cependant fait un sacrifice du côté du contrôleur mémoire, limité à une compatibilité DDR3L-1066.
Précisons que les parties graphiques en question bénéficient enfin de l'architecture Graphics Core Next (GCN) inaugurée sur la Radeon HD 7970. Les Radeon HD 8000 des puces Temash gère dont les avancées d'AMD en matière d'économie d'énergie, Zero Core Power et Power Gating en tête.
Avec ces APU, AMD vise les tablettes et se présente comme une solution plus performante que l'Atom. AMD cherchera également à s'introduire au sein de portables hybrides de 10 à 13 pouces dont l'épaisseur sera comprise entre 11 et 13 mm, et promet des portables tactiles de 10 à 12 pouces dont la finesse sera au moins égale à 20 mm. Dans ces cas, ce sont les Pentium et Celeron de la concurrence qui sont visés.
Kabini : on complique un peu...
La seconde plateforme mobile dévoilée par AMD se nomme Kabini, dont la famille d'APU compte 5 membres. Tous sont, comme les puces Temash, équipés de coeurs Jaguar, et tous bénéficient de l'architecture GCN évoquée dans les lignes précédentes.
La gamme des APU Kabini est un peu plus complexe, puisqu'on y trouve à la fois des APU de la série E (pour Essential), à savoir les E1-2100, E1-2500 et E2-3000 (qui remplace les Brazos 2), mais aussi des éléments de la série A, les A4-5000 et A6-5200. Si les fréquences des coeurs x86 sont plus élevées pour Kabini qu'elles ne le sont pour Temash, cela se ressent naturellement du côté du TDP, puisqu'on grime ici à 15, voire 25 W.
On retrouve deux coeurs pour les modèles A4, et quatre pour le A6-5200, alors que le nombre de cœurs Radeon n'évolue pas par rapport à Temash et stagne à 128. Les fréquences de ces coeurs, fort heureusement, prennent tout de même quelques MHz. Enfin, les contrôleurs mémoire de ces APU Kabini sont capables de gérer de la mémoire DDR3L-1333, voire DDR3L-1600 pour les E2, A4 et A6.
Naturellement, les avancées sont similaires à celles des puces Temash : le rapport performance / watt est naturellement à l'honneur, donnant aux puces Kabini un net avantage face à la génération Brazos 2 ou Trinity.
Comme Temash, Kabini se place face aux solutions d'entrée de gamme Intel sur le marché des portables à bas prix, et on peut se demander si la seule série A6 n'a pas d'intérêt, sachant que les A4 et E semblent sur le même créneau que les Temash.
De belles promesses en matière de rapport performance / watt
Si AMD avance des gains substantiels en terme de rapport performance / consommation, c'est que la firme a travaillé sur le fonctionnement de ses puces. Sur ces deux nouveaux APU que sont Temash et Kabini, AMD améliore en effet le fonctionnement de son Turbo Core. Une puce dédiée et un algorithme évolué gèrent en effet plus finement la répartition de la puissance disponible. L'objectif est clair : optimiser les performances en fonction de la température des composants, un enjeu crucial dans des formats réduits tels que les hybrides ou les portables fins.Autre fonctionnalité disponible sur ces plateformes, le Turbo Dock. L'idée est simple : en utilisant les capacités de refroidissement d'un éventuel dock, l'APU s'autorise une montée en fréquence qui lui permet, selon AMD, de doubler ses performances. Une promesse qu'il conviendra évidemment de vérifier lors de tests.
Trinity évolue en Richland
La dernière famille de ces nouveaux APU mobile est évidemment Richland. Un nom de code également employé pour les prochaines puces destinées aux ordinateurs de bureau. Ici, point de cœurs Jaguar ou de GCN pour la partie graphique, mais une simple évolution de Trinity et de ses cœurs Piledriver, hérités de l'architecture Bulldozer.En attendant donc Kaveri et ses cœurs Steamroller, AMD nous fait patienter avec une évolution en douceur de son Trinity. Le constructeur ajoute, sur le papier, le support de la DDR3-1866 (qui n'était disponible que pour les versions Desktop des APU Trinity) et, comme pour les autres puces présentées ici, a travaillé sur le rapport performance / watt, avec un effort tout particulier porté sur la consommation lors de la décompression d'un vidéo HD.
Pour vanter son Richland, AMD a naturellement axé sa démonstration sur les performances graphiques, en comparant ses nouvelles APU avec un Core i5-3210M et son HD 4000... tout en sachant que Haswell arrive sous peu, avec des aptitudes graphiques largement revues à la hausse, selon Intel.
Les cœurs x86 de Richland n'évoluant pas, les nouveaux APU de cette famille ne bénéficient donc pas des améliorations apportées par AMD sur Kabini et Temash en termes de refroidissement et de gestion de l'énergie. Et si les fréquences prennent quelques MHz, tant sur le partie x86 que sur la partie graphique, la principale différence avec la gamme d'APU Trinity réside dans la nomenclature des puces : celles dont le TDP est de 35W voient leur référence terminée par un 7, tandis que les autres sont en 5xx5M.
Les APU mobiles Richland sont prévues pour aller affronter les Core i3 et Core i5 d'Intel, AMD laissant à son concurrent le très haut de gamme en n'allant pas chercher à se confronter à son Core i7.
Enfin un AMD Wireless Display, le retour du Lightning Bolt
Terminons par deux nouvelles fonctionnalités, dont bénéficient cette fois toutes les puces, y compris les Richland. L'apparition de l'AMD Wireless Display (AWD), tout d'abord. Cette technologie, basée sur le Wi-Fi Display de Miracast, arrive quelques années après le WiDi d'Intel. AMD précise toutefois que sa solution offre une latence réduite par 5 par rapport à celle d'Intel, une affirmation que là encore, nous tenterons de vérifier lors de prochains tests.Enfin, AMD nous ressort du placard son Lightning Bolt, un concept détaillé il y a plusieurs mois, mais qui n'avait pas encore vu le jour. Présentée comme une alternative au Thunderbolt, cette technologie permet, pour rappel, de combiner en un port USB 3.0, DisplayPort et alimentation du portable. Vous pouvez alors connecter à ce dernier un dock qui prendra en charge plusieurs écrans (et utilisera la technologie EyeFinity d'AMD), mais aussi d'autres périphériques : clavier, souris ou disques durs externes.
Que retenir de ces annonces ?
Nous serons plus positifs concernant les différentes améliorations apportées par AMD sur ses puces Temash et Kabini : le rapport performance / watt semble intéressant, et en se plaçant systématiquement là où Intel n'est pas ou peu présent, et en offrant des performances supérieures (notamment au niveau graphique) à un prix très concurrentiel, AMD a clairement une carte à jouer.
Enfin, nous ne pouvons que saluer l'arrivée de l'AMD Wireless Display et du Lightning Bolt : deux technologies intéressantes sur le papier, mais qu'il nous faudra évidemment tester pour les évaluer.