Attendu de pied ferme, Zen ou plutôt Ryzen s'annonce comme le renouveau de l'offre CPU d'AMD, une offre qui fait depuis des années bien pâle figure face à la concurrence du géant de Santa Clara, Intel. On ne dissertera pas sur le choix de Ryzen comme marque commerciale, contraction de Rise et de Zen, pour nous concentrer sur les quelques informations qu'AMD a pu distiller lors de son évènement.
Rappelons tout de même en préambule que Ryzen est le fruit de 4 longues années de développement pendant lesquelles AMD a dû composer avec des APU peu glorieuses et des processeurs FX un peu trop énergivores et gravés en 28 nm quand Intel enchainait les avancées industrielles avec le 22 nm puis le 14 nm. Au point d'ailleurs de tenter de convaincre la presse d'utiliser des benchs OpenCL pour que les APU maison ne soient pas trop pénalisées face aux Core i3 d'Intel. Ryzen a donc fort à faire !
Utilisant pour mémoire un nouveau Socket, l'AM4, et donc une nouvelle plate-forme (enfin plus moderne avec USB 3.1 et PCI-Express 3.0 !), les processeurs Ryzen seront multi-coeurs. Et pas qu'un peu puisque le haut de gamme sera un modèle doté de 8 coeurs d'exécution x86 travaillant sur 16 threads. AMD évoque pour ce modèle flagship une fréquence de base de 3,4 GHz et la présence de 20 Mo de mémoire cache qui se décompose en réalité en 4 Mo de mémoire cache L2 (8x 512 Ko par coeur) et 16 Mo de mémoire cache L3, généralement plus lente dans ses temps d'accès. Le TDP, c'est à dire l'enveloppe thermique de la puce, est, lui, de 95 watts.
La marque a détaillé les nouveaux noms commerciaux de certaines technologies dont le Pure Power et le Precision Boost, des technologies qui visent à gérer la fréquence de fonctionnement du processeur sans donner plus de détails pour le moment, autre que le processeur aura recours à un ajustement de sa fréquence par pas de 25 MHz. Et avec le XFR ou Extended Frequence Range, AMD devrait proposer aux utilisateurs enthousiastes un overclocking automatique en fonction des capacités du système de refroidissement qu'ils auront retenu.
De nouvelles technologies qu'AMD markette savamment
D'autres technologies sont également évoquées par AMD, qui ne donne hélas guère davantage de détails techniques. Tandis que l'ex-fondeur de Sunnyvale parle d'améliorer la prédiction de branchements, un point crucial lorsqu'il s'agit des performances d'un processeur, AMD parle de réseau neuronal et notre détecteur à bullshit s'affole en conséquence. Il est également question d'un prefetcher amélioré via de nouveaux algorithmes ce qui reste assez conventionnel.
AMD a bien sûr procédé à quelques démonstrations plus ou moins convaincantes avec un processeur Ryzen égalant en multi-threading un processeur Intel de type Core i7 6900K (donc le très haut du panier Intel Broadwell-E à 8 coeurs) dans des tâches d'encodage vidéo avec HandBrake ou de rendu 3D avec Blender et ce, avec une consommation légèrement plus favorable pour AMD. Les benchs sous Blender notamment ont été faits sans que l'on ne sache quelle version de l'application était utilisée, avec quels plugins, ni même les particularismes éventuels de la scène employée. Autre point, il semblerait que la plate-forme Intel ait été configurée avec de la mémoire en double canal et non en quad. Comme souvent il convient donc de s'intéresser à ce qu'AMD ne montre pas. Et si la marque claironne que Ryzen profite d'un IPC en hausse de 40%, on ne sait pas à quoi s'attendre pour ce qui est des performances single threadées. Un domaine pourtant crucial pour les jeux vidéo où Intel pourrait garder une belle longueur d'avance.
D'autres inconnues subsistent comme l'effet de gamme que retiendra AMD, les fréquences des différents processeurs ou encore leur positionnement tarifaire. N'allez pas croire en effet qu'un Ryzen 8 coeurs capable de faire jeu égal avec un Core i7 6900K sera vendu 300 euros... Il se pourrait bien qu'AMD décide, si son processeur est suffisamment concurrentiel, de favoriser sa marge mais cela nous ne le saurons qu'au moment du lancement, dans le courant du premier trimestre 2017.