Au travers d'une brève conférence, Genevieve Bell, directrice des Intel Labs, a ainsi pu évoquer son travail au quotidien chez Intel ainsi que le futur des interfaces homme-machine. En réalité, d'interfaces homme-machine, il ne fut guère question. Devant un parterre de journalistes quelque peu amusés, Genevieve Bell, australienne d'origine, a consacré les premières minutes de son speech à nous parler de son enfance. Une enfance passée dans les terres australiennes pieds-nus à je cite « tuer des choses » en compagnie de son frère. Ce dernier serait maintenant membre des forces spéciales australiennes.
Anthropologue de formation (c'est d'ailleurs en cette qualité qu'elle a démarrée sa carrière chez Intel en 1998), Genevieve et ses équipes tachent de comprendre l'environnement dans lequel nous évoluons afin de définir ce que sera l'informatique, et les interfaces homme-machine, en 2020. C'est ainsi qu'il fut question de téléviseurs, un objet que les gens adorent pour sa simplicité : pas de pilote à installer, un seul bouton pour l'allumer, par de défragmentation, pas de mots de passe à saisir, etc. Et Genevieve d'évoquer la technologie Intel Viiv, ici qualifiée de mauvaise idée. Non, un téléviseur n'est pas un ordinateur avec un plus grand écran et non un smartphone n'est pas un téléphone dans lequel on fait rentrer un PC. Sage observation ! Genevieve nous parlera ensuite d'une ancienne publicité américaine de Bell pour le princess phone, un téléphone alors présenté comme petit, adorable mais à aucun moment sa fonction principale, passer des appels, n'était mise en avant dans la publicité. Le parallèle avec l'iPhone était inévitable. Et tout cela renforce que nous énoncions : les usages sont rois.
Selon Genevieve, et c'est visiblement le nouveau mot d'ordre chez Intel, il faut comprendre les usages avant de concevoir des puces. Et non l'inverse. Et pour comprendre les usages, les équipes de chercheurs de Genevieve sortent régulièrement de leurs laboratoires pour se rendre aux domiciles d'utilisateurs et tenter de comprendre l'usage qu'ils font de la technologie. L'avenir nous dira vraisemblablement si cette approche bénéficiera à Intel. D'autant qu'il ne faut pas perdre de vue qu'Intel ne commercialise aucun produit fini grand public à destination du consommateur même si la réalité est plus complexe comme l'a d'ailleurs notée Genevieve dans son allocution.
Raytracing et cuisine intelligente : deux démos Intel
S'en suivait un showcase avec quelques démonstrations : là une voiture avec reconnaissance du visage du conducteur, ici un plan de travail de cuisine intelligent projetant des recettes en fonction des aliments posés dessus, ou ici un système de rendu raytracing déporté avec des serveurs dans le cloud calculant les images rendues sur le poste client