Processeurs et cartes mères bientôt indissociables
Après Ivy Bridge viendra Haswell, qui inaugurera une nouvelle architecture au printemps prochain, conformément à l'éternel rythme d'innovation d'Intel. Mais après Haswell, Broadwell ne se contenterait pas d'inaugurer un nouveau procédé de fabrication en 14 nm, il pourrait incarner une révolution, non seulement pour le marché du processeur, mais aussi pour le marché de l'ordinateur tout entier.Il y a une semaine, le site Internet japonais PC Watch a appris que les processeurs Broadwell seraient exclusivement proposés au format BGA (ball grid array), et plus au format LGA (land grid array). Les sources de plusieurs sites américains ont confirmé l'information cette semaine.
Tout un marché en mutation
Ces processeurs devront donc être soudés à leurs cartes mères en usine, comme la quasi-totalité des puces ARM et certains processeurs pour Ultrabooks. Broadwell sera bien décliné sur ordinateur de bureau, mais ni les revendeurs ni les clients finaux ne pourront assembler processeur et carte mère à leur convenance.En pratique, le marché des composants évolue trop vite pour qu'on ait l'occasion (ou l'envie) de mettre à jour son processeur mais pas sa carte mère. D'autant que ce qu'on appelle encore processeur devient peu à peu un SoC, remplissant l'essentiel des fonctions d'un ordinateur, et que la carte mère devient de plus en plus accessoire.
Mais Intel ne veut pas simplement qu'on remplace processeur et carte mère simultanément, il veut qu'on renouvelle nos ordinateurs entiers, avec le soutien des fabricants d'ordinateurs naturellement. En compliquant considérablement la tâche des fabricants de pièces détachées et des assembleurs indépendants, il est ainsi en passe de ralentir considérablement tout un marché.
Selon SemiAccurate, le successeur de Broadwell pourrait être proposé en socket LGA, mais se ne serait qu'un dernier soubresaut.
Depuis l'avènement et le succès des smartphones, des tablettes et des écosystèmes qui les entourent, les consommateurs peuvent acheter une grande variété d'appareils qui répondent tous plus ou moins à leurs usages. L'ordinateur n'est plus nécessairement le pilier de l'activité numérique. C'est ce qu'on appelle l'ère post-PC, et c'est ce qu'Intel se sent obliger d'embrasser, face à la menace qu'incarne ARM.
Publication initiale le 29/11/2012 à 14 h 03
Mise à jour le 30/11/2012 à 12 h 10
Un représentant d'Intel France nous a contacté pour réagir à cet article : « Intel reste résolu à soutenir un marché du PC constitué de multiples segments, dont le traditionnel PC de bureau. Nous continuerons à innover sur chacun de ces marchés. »