Intel : encore un résultat record ce trimestre, encore la promesse d'amoindrir les pénuries

Nathan Le Gohlisse
Par Nathan Le Gohlisse, Spécialiste Hardware.
Publié le 24 janvier 2020 à 12h15
Intel
© JHVEPhoto / Shutterstock

Record du meilleur revenu pour un quatrième trimestre et du meilleur revenu pour une année fiscale complète. Dans ses derniers résultats trimestriels, Intel étale sa puissance... en dépit d'un spectre rouge grandissant : AMD ; et d'une ombre jetée une fois de plus par les pénuries de processeurs auxquelles le groupe fait face depuis des mois.

N'ayez crainte, Intel va bien, très bien. Et la chose devrait durer encore un moment. Cette semaine, le groupe dévoilait ses résultats financiers pour le quatrième trimestre de son année fiscale 2019. L'occasion pour la firme de Bob Swan d'annoncer une hausse de 8 % de ses revenus par rapport à 2018 (pour un total chiffré à 20,2 milliards de dollars sur ce Q4 2019), mais aussi un quatrième record consécutif sur ce terrain. Une performance due en grande partie aux ventes de processeurs destinés aux data centers... qui laisse tout de même apparaître quelques unes des faiblesses d'Intel au grand jour. Il en faudra naturellement beaucoup plus pour faire trébucher le titan du microprocesseur.

Quand AMD progresse, sans trop bousculer Intel

On s'y attendait, AMD fait mal à Intel, mais surtout sur le marché du processeur de bureau. Intel voit de ce côté ses ventes décliner de 6 % sur un an. Une perte compensée, note Tom's Hardware, par une hausse des tarifs moyens appliqués, ainsi que par des ventes en hausse de 7 % entre les Q3 et Q4 2019. L'impact d'AMD est d'autant plus à relativiser que sur son quatrième trimestre, Intel tire 10 milliards de dollars de revenus de ses activités sur le marché PC, tandis qu'AMD se « contente » de 1,8 milliard.

Pour prendre encore mieux la mesure de la situation, il convient d'ajouter à ce chiffre les 7,2 milliards de dollars qu'Intel encaisse, sur ce même trimestre, grâce à sa division data center (dont les revenus ont grimpé de 19 % en un trimestre). AMD reste donc encore très loin derrière. Armée de ses puces EPYC, la firme de Lisa Su pourrait néanmoins tirer son épingle du jeu grâce à un marché du serveur en pleine expansion. Un marché désormais suffisamment vaste pour permettre aux deux géants américains d'y prospérer ? Réponse sous peu avec la publication imminente des derniers résultats d'AMD.


Notons toutefois qu'Intel admet de lui-même aller vers une période moins sujette aux records. Dans son communiqué, le groupe évoque notamment un déclin à venir pour les ventes de PC. L'essentiel des ventes sur ce secteur provenait en effet ces derniers mois du renouvellement massif de machines restées sous Windows 7 (dont la fin de support est désormais atteinte). Un renouvellement à l'échelle mondiale qui va maintenant commencer à s'essouffler. Intel fait également mention, sans jamais citer AMD, d'une « compétition grandissante » sur le marché du processeur. Un tour d'horizon mitigé qui n'empêche pas la marque de revoir à la hausse ses prévisions pour l'année à venir.

Promis juré, les pénuries vont s'amoindrir... mais pas tout de suite !

Ce qui inquiète peut-être plus Intel (et ses actionnaires), c'est le cas des pénuries de processeurs auxquels le groupe est confronté continuellement depuis des mois. De ce côté, Intel se veut - une nouvelle fois - rassurant, même si le groupe reconnaît que le phénomène a bel et bien entravé ses ventes, tout particulièrement sur le marché du processeur pour ordinateur de bureau, est-il précisé.

La firme promet néanmoins d'augmenter de 25 % sa production de processeurs 10 et 14 nm en 2020. Intel indique qu'en dépit de ces actions, la demande reste forte et que les pénuries continueront jusqu'au second semestre 2020.


Pour se sortir du pétrin, la firme compte en partie sur des sous-traitants. Tom's Hardware estime ainsi qu'entre 20 et 25 % de la production totale d'Intel est assurée par des fondeurs tiers. Intel limite toutefois cette « aide » à des produits autres que les CPU. Un levier qui lui permet quoi qu'il en soit de délester une partie de sa propre capacité de production... pour la recentrer sur la fabrication de puces 10 et 14 nm.

Notons enfin l'élan d'Intel vers ses produits exploitant le procédé de gravure en 10 nm. Très optimiste, Bob Swan (PDG du groupe) a notamment indiqué que neuf nouvelles lignées de puces profiteraient dudit procédé en 2020. Parmi elles, les processeurs Tiger Lake, les GPU Intel Xe ou encore les prochains processeurs Xeon et SoCs Snow Ridge.

Source : Tom's Hardware
Nathan Le Gohlisse
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« Pour se sortir du pétrin » : quel pétrin ? Vous racontez décidément n’importe quoi…

StimpackFactory

Je vous enjoins à vous renseigner sur les pénuries au long cours qui affectent Intel… mais aussi et surtout ses nombreux clients depuis des mois.

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