La réputation de Proton Mail n'est plus à faire. Et pourtant, elle commence à être mise à l'épreuve, puisque l'entreprise suisse révèle de plus en plus de données d'utilisateurs. Elle ne fait pourtant que se conformer à la loi.
Le service de messagerie sécurisé Proton Mail reste aujourd'hui l'un des plus appréciés dans le monde. Bien plus respectueux de la vie privée de ses utilisateurs que ses concurrents, il s'est fait une place en or depuis son lancement en 2014. Mais malgré ses promesses de sécurisation et de chiffrement des données de ses usagers, Proton Mail n'est pas au-dessus des lois. Dépendant de la juridiction suisse, le service ne peut pas garantir une sécurité des données à 100 %. En 2022, ce sont les données d'environ 6 000 utilisateurs qui ont été dévoilées sur ordre légal.
Une confidentialité relative
Comme on peut le voir sur la capture d'écran ci-dessous (issue du rapport de transparence de l'entreprise Proton Technologies), l'entreprise présente trois types de données différentes : le nombre total de données demandées sur ordres légaux, le nombre qui a été refusé par Proton et le nombre que celle-ci a bien voulu céder. Ces trois catégories sont en augmentation entre l'année 2020 et 2022. Cependant, ces chiffres restent tout de même à relativiser. En effet, la part de données divulguées par rapport aux demandes légales n'a connu qu'une très faible augmentation sur trois ans. 80 % en 2020, 78,7% en 2021 et 85,2 % en 2022. Le nombre d'utilisateurs du service étant à la hausse également, il n'est pas étonnant que ces chiffres augmentent eux aussi.
Cependant, même si la Suisse est plutôt réputée pour sa juridiction assez favorable en matière de respect de la vie privée, Proton Mail ne peut quand même pas faire comme bon lui semble. Si des demandes de divulgations issues du gouvernement lui sont faites en vertu de la loi, il doit s'y plier.
Quand le FBI s'en mêle…
Proton Mail ne divulgue pas ses données d'utilisateurs par plaisir ou pour en tirer profit, bien au contraire. Un exemple récent relaté par le magazine Forbes présente un cas où le FBI, entre autres enquêtes, a été impliqué dans une requête de ce type auprès de Proton Technologies. L'agence fédérale enquêtait sur un individu qui était poursuivi pour harcèlement, et Proton a été contrainte de divulguer son adresse mail. L'utilisateur a été identifié grâce à cela.
Faut-il s'inquiéter de cette actualité ? A priori, pas vraiment. Proton Mail reste une alternative bien plus sécurisée que d'autres services comme Gmail ou Yahoo, qui se soucient beaucoup moins de la confidentialité de leurs utilisateurs. Proton joue d'ailleurs là-dessus pour récupérer les utilisateurs de ses concurrents. En revanche, si vous avez quelque chose à vous reprocher d'un point de vue légal, sachez que Proton Mail se devra de coopérer avec les autorités judiciaires locales, comme n'importe quelle entreprise.
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Source : Restore Privacy