Jouer ou travailler, faut-il encore choisir ? Razer sème le doute avec son petit dernier : le Razer Book 13. Le spécialiste du gaming dégaine en effet un ultraportable doté d'un processeur i7 de 11e génération sans véritable carte graphique ; donc pas forcément destiné au jeu sur le papier.
Que vaut cet extraterrestre par rapport aux ultraportables pour le travail ? Razer se ramollit-il ? La vérité est ailleurs.
- Magnifiques finitions
- Clavier RGB
- Customisation avec Synapse
- Rétroéclairage de l’écran puissant
- Ultraportable chauffant peu
- Son de qualité
- Rétroéclairage sur la moitié des touches
- SSD minuscule pour une config haut de gamme
- RAM soudée/non extensible
- Dalle tactile inutile (sur notre version de test)
- Ventilateurs bruyant à haute vitesse
Fiche technique
- Ecran : 13,4 pouces (1920 x 1080)
- Processeur : Intel Core i7-1165G7 @2.8Ghz/4.7Ghz Tiger Lake
- Mémoire vive : DDR4 16 Go (soudée) 3200 MHz quadchannel
- Stockage : SSD 256 Go
- Carte graphique : Iris Xe
- Connectivité : 1 port USB 3, 2 x USB-C (Thunderbolt 4), HDMI 1.2, WiFi 6 (802.11 ax) / Bluetooth 5.1
- Dimensions : 29,56 x 19,85 x 1,51 cm
- Poids : 1.4 kg
Introduction
Le joueurs sont partout, et même, ils travaillent. C'est ce que semble avoir compris Razer qui, bien qu'il était déjà plus sobre dans ses design que bien des marques, propose aujourd'hui un hybride pour sérieux et joueurs… mais peut-être pas pour les joueurs sérieux !
Bien que l'emballage de l'ordinateur soit plutôt sobre on y découvre rapidement le joli (?) logo Razer. S'en suit un transformateur noir brillant avec son cordon tressé comme les autres produits gaming de la marque.
Design : splendide comme un coupé
Le Book 13 arbore des lignes droites, avec des angles arrondis. Au-dessus, la triskèle brillante se distingue légèrement de la robe aluminium anodisée.
Le capot adhère parfaitement au châssis en position fermée. Aucun interstice qui dénote. Quelques aimants judicieusement placés assurent fermeture de cet écrin précieux.
Au-dessous, une plaque d’aluminium anodisé, légèrement incurvé sur les côtés laisse apparaitre les ouïes de ce drôle d’animal. Deux paires de 4 grilles d’aération, situées au-dessus des deux ventilateurs que nous verrons plus tard.
Pour garantir une meilleure dissipation thermique, deux bandes caoutchouc horizontales surélève le PC d’environ 1,5 mm. D’autres bouches d’aération sont visibles sous l’écran.
Connectique : satisfaisante
Avec les ultraportables, l’utilisateur de laptop est souvent frustré ; souvent en de connectique pour brancher ses accessoires. Sur le Book 13, on semble avoir trouvé le bon compromis.
Le flanc droit embarque (de haut en bas) un port USB-C, un port HDMI et un lecteur de carte micro-SD. Le flanc gauche est équipé (de haut en bas) d’un port USB-C (à la fois source d’alimentation et Thunderbolt 4), d’un port USB 3 et d’une prise casque/micro.
La dotation est plutôt généreuse (face au Dell XPS 13 ou au Macbook) mais pourquoi diable avoir placé le port USB classique (celui de la souris) du côté gauche ? Le nombre d’accessoires USB-C est certes croissant mais le nombre de souris USB-C est… proche de zéro. Certes, Apple ne jure que par Thunderbolt mais la comparaison s’arrête là (alors que les limitations commencent). Même critique pour le port HDMI. Brancher le Book 13 sur un moniteur n’est guère agréable pour les droitiers et leur souris (filaire ou non).
Ecran et mensurations de rêve
En ouvrant le capot, on est presque ébloui. Même au niveau le plus bas, le rétroéclairage du Book 13 permet la lecture aisée de l’écran. Notre modèle de test, prêté par Razer, est équipé d’un écran tactile IPS Full HD. C’est la version intermédiaire entre la dalle Full HD classique (avec Intel Core i5-1135G7, RAM 8 Go et SSD 256 Go à 1600 euros environ) et la dalle UHD tactile (i7-1165G7, RAM 16 Go, SSD 512 Go) proposée à 2200 euros environ.
Avouons-le, cette dernière option, en tactile, sur un portable non-convertible (dont l’écran n’est pas rabattable) est d’un intérêt plus que discutable. Maladroit pour saisir des données sur un tableau Excel, inutile en jeu vidéo. En plus, d'alourdir fortement « la douloureuse ».
Ces critiques faites, l’écran est très agréable, lumineux et détaillé au travail comme en jeu. Bien que brillant, nous n’avons pas été gêné par un fort ensoleillement. Généralement, l’écran d’un ultraportable est tellement fin que la torsion volontaire (manipulations) ou non (transports, chocs…) va l’abimer prématurément. Sur le Razer Book 13, aucun problème. L’écran est certes relativement épais mais il est rigide et de conception solide. Les bords sont plutôt minces et dissimulent dans leur partie supérieure, 4 microphones, disposés de chaque côté de la webcam.
Les charnières semblent aussi robustes mais on a peur qu’à l’usage elles fatiguent prématurément. L’écran a une ouverture maximale de 178° (info constructeur). C’est bien mais pas forcément adapté aux habitudes et usages de tout le monde, à la différence de l’Acer Swift 3 déjà testé.
Multimédia : son THX ?
Le Razer Book 13 présente un sticker THX sur son coin droit inférieur. Un ultraportable compatible avec les exigences acoustiques de la certification THX, réputé dans le monde du cinéma ? Réponse de breton oui et non.
Le son est qualitatif (équilibré, puissant) malgré l’exiguïté d’un ultrabook. Rien à voir avec le son étouffé, poussant sur les aiguës malheureusement typique de bien des ordinateurs portables. Le son est beaucoup plus proche d’une petite enceinte Bluetooth.
Les haut-parleurs sont disposés de part et d’autre du clavier sur environ 10 cm de long, alors que l’usage est de les cacher au dos du clavier.
Les 4 microphones cités plus haut assurent également une bonne réception pendant les appels en visio ou en jeux. La webcam affiche une définition limitée (1280 x 720 pixels, soit 0.9 mégapixel).
Passable pour les conf-calls en plein jour, elle reconnait cependant sans problème ma trombine en authentification par Windows Hello, même dans la pénombre. Malgré son usage hybride, Razer n’a pas jugé opportun d’intégrer un lecteur d’empreinte.
Mémoire et stockage : poisson rouge plus qu'éléphant
Sur une configuration à 1900 euros, on s’attend à disposer de la crème de la crème en termes de composants électroniques.
Le Book 13 est certes équipé de 16 Go de RAM (DDR 4) mais elle est soudée, aucun slot disponible pour l’étendre ni aucune option pour demander 32 Go (même sur la version à 2200 avec écran 4K. C’est un peu dommage mais 16 Go comblera la grande majorité des professionnels et joueurs, sauf pour les adeptes du multi- fenêtrage. Même si la doc officielle indique de la mémoire fonctionnant en double canal, CPU-Z affirme que la RAM tourne en quad-channel avec un CL de 16 (CAS Latency). Un timing correct… pour un laptop bureautique.
Plus gênant, le stockage est limité à 256 Go (non formaté). C’est une taille ridicule aujourd’hui, d’autant plus avec le prix des SSD qui chute. 221 Go (formaté) pour caser un LOL à 27 Go, un Call Of Duty Black Ops à 82 Go ou un Cyberpunk à 70 Go, Windows 10 Home va se sentir à l’étroit rapidement. Et il n’existe pas d’options pour étendre le stockage.
Cette unité de stockage est évidemment au format M.2 avec une interface NVMe plus précisément un MZ-VLB256B produit par Samsung. En comparaison avec le déjà performant MZLQ5120 que l’on trouvait sur l’Acer Swift 3 Ryzen 7 4700, ce SSD est extrêmement véloce : 3526Mb/s en lecture et 2351 Mb/s en écriture, d’après CrystalDiskMark.
Jeux et applications bureautiques vont se lancer rapidement et le temps de chargement est considérablement réduit.
Performances : un lion sous le capot
Pour sa 11e génération de processeurs, Intel est toujours à la même finesse de gravure de 10 nm mais le nouveau processus (appelé SuperFin) autorise d’augmenter la vitesse d’horloge. Ainsi, ce SoC i7-1165G7 tourne à 2.8 Ghz au ralenti pour vrombir à 4.7 Ghz quand on appuie sur l’accélérateur. Cet écart important explique l’autonomie impressionnante du Book 13 en mode autonomie.
Contrairement à AMD (et ses 8 cœurs physiques sur Ryzen 7), Intel se cantonne à 4 cœurs offrant 8 threads. Pourtant, d’après nos benchmarks et nos tests, le SoC d’Intel se montre meilleur dans le jeu vidéo. Nous jouons sans le moindre lag à OverWatch en Full HD (qualité élevée) et même en qualité ultra avec plus de 50 IPS (sur écran externe, via HDMI). Sur League of Legends, même constat, on dépasse allégrement les 150 IPS en Full HD.
Si les FPS ou l’ultra réalisme est votre dada, ruez-vous sur le Razer Core X-Mercury. Un boitier transformant une (jusqu’à 3 slots disponibles) carte PCIExpress (de PC desktop) AMD Radeon, NVIDIA GeForce (gamer) ou Quadro (pro) en carte graphique pour portable, grâce au Thunderbolt.
De manière générale, le i7-1165G7 affiche de meilleurs scores (notamment sous le généraliste benchmark PCMark10) que la déjà très puissante architecture Ryzen 7 4700. C’est un SoC peu gourmand en ressources, calibré donc pour les ultraportables mais il se débrouille très bien en jeu vidéo.
Le nouveau chipset graphique Intel Xe (et ses 8Go de VRAM partagée) obtient ainsi le score de 1788 points avec Time Spy (benchmark adapté aux cartes graphiques), soit presque le double d’un portable avec processeur Intel de génération précédente avec son chipset graphique Iris Pro et même plus qu’un GPU Nvidia GeForce GTX 1050. Intel a donc réalisé de nets progrès sur le jeu vidéo (en Full HD).
Notre portable de test est même 25% rapide (d’après le benchmark Night Raid) que la moyenne des PC dotée du même chipset graphique.
Températures : tropicales
Cette puissance se traduit par des pics de chaleur à 43 degrés sur le clavier et même 48 degrés sous le notebook, quand on pousse le Book 13 dans ses derniers retranchements (stress test ou gaming intensif).
En temps normal, on se trouvera plutôt dans les 30-35 degrés pour un usage bureautique modéré.
Core Temp nous indique que le cœur des processeurs varie en effet entre 32 degrés et 100 degrés. En d’autres termes, on ne se brule ni les doigts ni les cuisses quand la température augmente. Les deux gros ventilateurs et l’énorme caloduc adhérent au SoC Intel font donc bien leur job.
Le PC est silencieux en usage normal mais a tendance à siffler légèrement en mode intensif. Synapse (voir « Customisation & RGB ») gère également la vitesse de rotation des ventirads.
Autonomie variable
En enlevant le capot du Razer Book 13, on accède immédiatement à la batterie. C’est un modèle lithium-ion d’une capacité de 55Wh soit 4762 mAh avec une tension de 11,55 V. Le modèle est vissé, ce qui facilite son changement au bout de quelques années d’usage intensif.
Pendant nos tests (avec autonomie maximale dans Windows, rétroéclairage de l’écran à 50%, rétroéclairage du clavier désactivé et volume des haut-parleurs à 50%), cet ultraportable est resté allumé 9h46 en web (chargement d’une page toutes les 30s par Wi-Fi) et même 10h31 en lecture vidéo (depuis le SSD, Wi-Fi coupé).
Le Book 13 est donc un champion de l’autonomie, pour travailler sans son chargeur par exemple. Ces durées d’autonomie auraient pu être rallongées en réduisant le niveau de rétroéclairage, qui, nous le répétons, est très élevé à niveau moyen.
nversement, en mode « performances optimales », l’autonomie chute inévitablement. On est plutôt aux alentours de 5h d’autonomie.
Customisation & RGB
À l’allumage, le clavier scintille comme un sapin de Noel. Razer ne s’est pas contenté d’intégrer des composants électroniques haut de gamme dans un portable de moins de 1,5 Kg. Razer conserve son ADN gamer dans ce laptop avec un clavier chiclet RGB (avec LED rouge, vert, bleu).
Non seulement, un tel périphérique d’entrée perpétue les codes actuels des setups gamers avec lumières RGB mais il va encore plus loin. L’application Synapse (commune aux souris et autres accessoires Razer) permet ainsi de « pimper my laptop ». Au-delà de l’effet jacky (qu’on adore ou déteste), notez que c’est le seul ultraportable à ce jour à proposer un clavier rétroéclairé personnalisable.
Mais, ce n’est pas le seul intérêt de Synapse. L’application autorise en effet de modifier les paramètres de gestion d’alimentation classique de Windows.
En mode « économiseur de batterie », le PC consomme moins que Windows et inversement en « Performances », le Razer est encore plus rapide qu’avec le mode « performances optimales » proposé par Windows. Vous pouvez configurer un profil colorimétrique spécifique aux jeux de votre choix. Nous avons d’ailleurs remarqué que le Book 13 modifiait automatiquement les couleurs du rétroéclairage du clavier pour mettre en valeur les commandes d’OverWatch. Sur League Of Legends, il est nécessaire de paramétrer soi-même.
Autre atout intéressant, la possibilité de désactiver certaines touches du clavier pendant le jeu vidéo ou d’affecter des macros à certaines combinaison de touches. C’est évidemment pour le gaming mais on peut trouver des usages en bureautique pour saisir rapidement des champs ou des fonctions par exemple.
Razer Book 13 : l'avis de Clubic
Cet ultraportable est un petit bolide. Elégant, ultra compact, léger. L’hybridité, la polyvalence est ancrée en lui. Entre deux tableurs Excel, une petite partie de Fortnite pour détendre les doigts.
Plus sérieusement, ce Book 13 se positionne sur l’Olympe des ultrabooks. Ses performances sont meilleures que celle de la génération précédente, meilleure que la série AMD Ryzen 4 (pourtant très véloce), meilleures que le chipset Iris Pro, meilleures qu’un GPU Nvidia d’entrée de gamme, meilleures qu’une configuration identique… Les superlatifs s’accumulent.
Certes d’autres portables peuvent voir une configuration semblable mais la touche Razer avec son clavier RGB personnalisable et surtout la customisation complète (macro, autonomie, puissance…) convainc les professionnels comme les gamers.
Reste qu'on aurait apprécié un SSD plus grand sur cet ultraportable haut de gamme. Dépenser 1900 euros pour se sentir à l’étroit pour le travail ou les loisirs numériques (vidéos, jeu vidéo), la pilule peut-être difficile à avaler.
- Magnifiques finitions
- Clavier RGB
- Customisation avec Synapse
- Rétroéclairage de l’écran puissant
- Ultraportable chauffant peu
- Son de qualité
- Rétroéclairage sur la moitié des touches
- SSD minuscule pour une config haut de gamme
- RAM soudée/non extensible
- Dalle tactile inutile (sur notre version de test)
- Ventilateurs bruyant à haute vitesse