L'association de consommateurs attaque la firme de Moutain View devant le Tribunal de grande instance de Paris, l'accusant d'avoir violé le RGPD.
Certains commençaient à croire que le Règlement général sur la protection des données (RGPD) constituerait une arme inoffensive pour les défenseurs des données personnelles, même un an après son entrée en vigueur. Pas l'UFC-Que Choisir ! L'association a annoncé en grande pompe, ce mercredi 26 juin, avoir lancé une action de groupe contre Google devant le Tribunal de grande instance de Paris.
Un utilisateur noyé dans les règles de confidentialité
Selon l'association de consommateurs, Google enfreindrait à la vue de tous les dispositions du RGPD en exploitant les données personnelles des utilisateurs sans obtenir leur consentement, notamment celles et ceux qui possèdent un équipement qui tourne sous Android, l'OS mobile de la firme de Moutain View, qui équipe, rappelons-le, quelques 8 smartphones sur 10 dans le monde.Pour pouvoir utiliser les applications d'un smartphone Android et surtout les services Google que sont Maps, Gmail ou YouTube, un compte Google est requis. Sauf qu'au moment de la création dudit compte, l'utilisateur se doit d'accepter des conditions d'utilisation. Pour l'UFC-Que Choisir, l'utilisateur est noyé « dans des règles de confidentialité interminables » qui le poussent, par défaut, à accepter les termes proposés par Google.
L'association évoque ainsi plus de 1 000 lignes, 5 700 mots, 57 renvois et 100 liens vers d'autres contenus, et dénombre au moins 6 actions nécessaires pour en savoir plus sur les méthodes utilisées par le géant américain s'agissant de la géolocalisation de l'appareil. L'UFC-Que Choisir maintient que Google doit obtenir le consentement de ses utilisateurs par le biais d'une case à cocher, absente aujourd'hui.
Pour l'UFC-Que Choisir pas de doute : il y a bien violation du RGPD
« C'est une violation manifeste du RGPD qui lui permet de collecter massivement des données personnelles sans que les utilisateurs puissent en avoir conscience : même immobile, un smartphone va transmettre sa géolocalisation près de 340 fois par jour », indique l'association.200 consommateurs demandent ainsi réparation, ce qui a poussé l'UFC-Que Choisir à lancer cette action de groupe par laquelle elle demande expressément au tribunal de forcer Google à « mettre fin à l'exploitation des données personnelles de ses utilisateurs collectées de façon illégales », et à obtenir « un réel consentement de ses utilisateurs pour la collecte et le traitement de leurs données personnelles par ses services et applications. »
En outre, l'association réclame une indemnisation à hauteur de 1 000 euros par demandeur au titre de la violation de la vie privée.
Déjà épinglé au titre du RGPD par la CNIL, qui lui réclame 50 millions d'euros depuis le début de l'année, Google enquille les mauvaises nouvelles, alors même que l'étau se resserre jusque dans son propre pays, aux États-Unis, où les Gafa vont sans doute devoir subir des enquêtes d'institutions fédérales.
Source : UFC-Que Choisir