Neura Robotics est une start-up établie à Metzingen, au sud de Stuttgart en Allemagne. Spécialisée dans la conception de robots, celle-ci vient de réussir une levée de fonds de 55 millions de dollars.
Il n'y a pas que Boston Dynamics qui impressionne par le progrès de leurs robots ! Neura Robotics, plus confidentielle et moins connue du public, est certainement en passe de faire progresser fortement la robotique. Fondée en 2019, elle développe des robots dotés de mémoire et capables de travailler avec des êtres humains ; la start-up les surnomme les « cobots ».
Des robots aux capacités inédites
Ce nouveau financement permettra à Neura de développer son marché, notamment en Asie et aux États-Unis, où la demande est grandissante dans de nombreux secteurs industriels. La start-up est en bonne santé pour le moment. La preuve : sur les cinq prochaines années, leur carnet déborde de commandes pour un total de 450 millions de dollars. Qu'est-ce que leurs robots ont de si particulier qui expliquerait un tel succès ?
Si Boston Dynamics est connue pour concevoir des prototypes aux capacités physiques impressionnantes, Neura s'est concentrée également sur les capacités cognitives de leurs créations. Décrits par la firme comme des « smartphones sur pattes dotés de bras », ils sont conçus pour travailler en totale collaboration avec les êtres humains. Concrètement, ils sont bardés de capteurs et de systèmes de sécurité divers. Cet arsenal leur permet par exemple d'ajuster précisément leurs mouvements ou de se stopper net s'ils rentrent en contact avec quelqu'un.
Pour l'instant, Neura propose trois modèles différents, du simple bras robotique à l'androïde à l'aspect imitant l'humain. Le premier modèle est un robot mobile, le MAV, un genre de R2D2 en plus moderne. Le deuxième, baptisée LARA est leur cobot haut de gamme. Le dernier modèle se prénomme MAIRA et Neura le présente comme le « tout premier robot cognitif au monde ». D'autres robots sont déjà prévus au programme.
Une plateforme robotique complètement intégrée
Neura a choisi un parti pris plutôt risqué : celui de développer intégralement à la fois la partie physique du robot ainsi que sa partie logicielle. Ce dernier point passe donc par la conception d'un système d'IA avancée. Cette approche « tout en un » facilitera grandement la mise en place des futurs partenariats entre la start-up et ses clients.
Le projet de Neura est de proposer des plateformes robotiques intégrales (matériel et logicielle), qu'il sera possible de former et de programmer en n'importe quelle langue. Afin de permettre un déploiement de ses machines plus commode, ces plateformes n'auront pas forcément besoin d'être connectées à Internet pour fonctionner. Un gros avantage dans le cas où ces robots seront amenés à être utilisés dans des zones où la couverture réseau n'est pas suffisante.
La start-up voit aussi plus loin que l'utilisation strictement industrielle de ses robots. À l'avenir, celle-ci ambitionne de développer une nouvelle plateforme, plutôt destinée au grand public. Nommée MIPA, celle-ci pourrait servir d'auxiliaire dans des bureaux d'entreprises où dans les hôpitaux, voire dans les maisons. On imagine déjà un petit droïde de protocole vous servir le café ou vous tendre votre serviette après la douche. Enfin, le rêve du robot domestique ne date pas d'hier et nous ne sommes toujours pas entourés de droïdes pour nous aider dans nos tâches quotidiennes ! À part peut-être les aspirateurs robot qui commencent à se faire une place au sein de nombreux foyers.
Intelligents et polyvalents, les robots de Neura Robotics ont déjà remporté l'adhésion de nombreux industriels : entreprises d'assemblage, de soudure ou plateformes logistiques. L'approche « all in one » est certainement une des raisons de leur succès, ainsi que leurs tarifs clairement compétitifs : entre 5 000 et 40 000 euros selon le modèle. Si l'entreprise continue dans cette voie, elle serait bien capable de prendre une place importante sur le marché mondial de la robotique.
Sources : TechCrunch, Neura Robotics