Le constructeur chinois expose sur le salon son SUV électrique dont l'habitacle attire clairement les foules. Nous avons pu en faire la visite guider avec Jacob Benoit, designer de la marque. Voici nos premières impressions.
« Nous n'en sommes plus du tout à l'état de concept. C'est un modèle de série que nous exposons ici », rappelle Benoît Jacob à l'occasion de notre rencontre. Et on a beau avoir l'esprit ouvert et être fan de technologie... on a encore du mal à y croire. En effet, après avoir dévoilé des concept-cars très futuristes, voire extravagants au CES de Las Vegas, les équipes de la marque chinoise ont tenu le cap en maintenant ce qui fait l'essentiel de son intérieur impressionnant.
Trois écrans à l'avant, dont un impressionnant 49 pouces !
En juin dernier nous partagions déjà avec vous quelques images de l'intérieur de la M-Byte. Nous avons pu monter à bord d'un modèle de niveau intermédiaire en termes de finition, et cela reste surprenant - et pas seulement dans le bon sens du terme.Quoi qu'il en soit, les anciens salariés de Tesla, BMW et Nissan qui sont à l'origine de cette M-Byte, se sont clairement lâchés.
La multiplication des écrans provoque chez nous plusieurs réactions. De prime abord, nous sommes impressionnés. L'immense écran de 49 pouces courbé trône sur la planche de bord. Sa technologie de dalle LCD à rétro éclairage micro-dimming (soit un rétroéclairage très précis), permet aux équipes en charge de l'infotainment, de produire un affichage contrasté et très net.
Mais très lumineux aussi. Sans doute trop d'ailleurs. Et c'est là que notre seconde réaction se manifeste. La proéminence de celui-ci sur la planche de bord est trop imposante. On ne voit que cela. La luminosité qu'il génère (même si on nous dit que la luminosité est réglable) et la densité des informations risquent de provoquer une fatigue visuelle assez mal venue sur les longs trajets. Mettons toutefois de côté ce « feeling », après tout Benoît Jacob nous répond que tous les équipements à bord ont été homologués.
Et pourtant côté écrans, on n'en a pas fini. Au centre du volant, une « driver tablet » de 7 pouces permet de piloter quelques-unes des fonctions qui s'affichent sur l'écran 49 pouces. Eh oui, celui-ci n'est pas tactile et bien trop loin pour être manipulé. Du coup, il faut passer par l'écran tactile au volant.
Ou par la tablette 8 pouces installée entre les sièges avant. Celle-ci est appelée « Center Touch Display » et donne la possibilité au passager de contrôler l'infotainment. Infotainment qui pourra d'ailleurs être activé pour la lecture de vidéo lorsque le véhicule sera à l'arrêt. Autre originalité, les deux sièges avant peuvent pivoter de 10 degrés.
Celui du conducteur reste fixe en phase de conduite, mais celui du passager peut être en permanence légèrement tourné. Airbags, ceinture de sécurité et forme du tableau de bord ont été pensés pour assurer la sécurité du passager en cas de chocs.
A noter qu'un rapide coup d'œil sur les contre-portes nous permet de remarquer la griffe Harman Kardon sur les haut-parleurs, signe que le système audio devrait plutôt bien chanter.
A l'arrière, non seulement la place aux jambes est très confortable, mais les occupants pourront se divertir sur les tablettes 10 pouces fixées aux appuis têtes. Celles-ci sont par ailleurs reliées au grand écran à l'avant pour piloter les fonctions multimédias.
C'est en adoptant une posture plus détendue que nous sommes happés par le large toit panoramique qui devrait faire son petit effet une fois sur la route.
Un look à peine plus sage que celui du concept
Les lignes extérieures de la voiture n'ont pas beaucoup changé elles aussi. Benoit Jacob précise que l'essentiel des modifications se porte sur l'avant de l'auto. A l'état de concept, la M-Byte disposait d'une calandre très avancée et plongeante qu'il a fallu modifier pour répondre aux contraintes automobiles.Pour autant, le look reste impressionnant. D'une certaine manière sa stature nous fait penser au Range Rover Evoque. Un beau bébé, qui en impose (4,9 x 2,2 x 1,7m pour un poids de 2,6 tonnes) surtout ici chaussé ici avec des jantes de 22 pouces.
Les poignées de porte sont toujours affleurantes et extractibles, et on peut déjà vous dire que la mécanique de celle-ci n'est pas finale. En tout cas on l'espère compte tenu du jeu que nous avons constaté dans ce mécanisme. D'ailleurs, c'est en prenant de court l'hôte du stand qui tenait absolument à nous ouvrir et nous fermer la porte que nous avons pu constater ce défaut, qui disparaîtra sans doute sur le modèle de série... en tout cas on l'espère.
A l'arrière, les éclairages et le bandeau lumineux qui traverse l'auto de part en part en imposent. Les motifs paraissent un peu « too much », surtout lorsque le M-Byte sera aperçu de nuit, mais cette originalité est visiblement très bien assumée par le designer suisse.
Motorisation, autonomie et recharge
En vrac, revenons sur les caractéristiques techniques de la M-Byte. Ce SUV électrique sera proposé en plusieurs versions. Une version propulsion intégrant un moteur de 200 kW (272 ch) sur l'essieu arrière et une version à transmission intégrale pour laquelle les deux moteurs développent 300 kW soit environ 408 chevaux. Le 0 à 100 km/h serait effectué en 5,5 secondes pour ce dernier modèle contre 7,5 secondes pour la version propulsion. De bonnes performances pour un tel engin. Dans les deux cas, la vitesse maximale est plafonnée à 190 km/h.Enfin, l'autonomie de M-Byte sera là aussi en fonction du modèle choisi. Ça se complique un peu : la version propulsion (75 kWh) de base affiche une autonomie de 360 km, la version propulsion avec la batterie haute capacité (95 kWh) aurait une autonomie de 460 km et le modèle à transmission intégrale, dotée exclusivement de la batterie haute capacité, promet une endurance de 435 km.
Vous l'aurez compris, le M-Byte de Byton est assurément une auto qui ne laisse pas indifférente, tant par son look intérieur que son intérieur inédit. Quand bien même il nous est impossible d'être catégorique, on craint tout de même que cet habitacle trop futuriste devienne oppressant ou en tout cas perturbant dans les phases de stresse au volant.
Les premiers retours des utilisateurs seront sans doute très importants pour Byton, qui a, rappelons-le, prévu de commercialiser M-Byte à 45 000 dollars, dès l'année prochaine en Chine, puis d'ici 2021 aux États-Unis et en Europe. Dans cette roadmap figure toujours l'idée de mettre à jour M-Byte pour lui offrir les fonctions de conduite autonome. Que d'ambition !