Le Consumer Electronics Show a dédié, en 2015, un très grand espace de son salon au sport connecté. Si les années précédentes ont vu naître une pléthore d'appareils de mesure de soi, principalement destinés à prendre des mesures au quotidien pour tenter d'améliorer sa qualité de vie, nombreuses sont les entreprises qui visent aujourd'hui concrètement les sportifs. Mais pas n'importe comment.
Connecter les accessoires bien connus
L'une des fortes tendances du CES en matière d'objets connectés pour le sport, c'est la prolifération de capteurs en tous genres, que le sportif fixe lui-même à ses accessoires habituels. Les avantages sont multiples : l'utilisateur peut se servir de ses propres accessoires et n'a donc pas à racheter un matériel souvent coûteux : les entreprises se contentent de commercialiser des capteurs.Les exemples ne manquent pas. Parmi ceux qui ont facilement attiré l'attention, on trouve les fix de Snowboard Cerevo. Ils s'installent sur n'importe quelle planche de Snow et permettent de mesurer ses performances, et même de les combiner à une vidéo filmée en direct. Un produit disponible prochainement à un prix d'environ 400 dollars.
Relativement proche et moins cher, on trouve Xensr, un capteur qui s'adapte à la plupart des sports de glisse - snowboard, surf, ski, kite surf... - mais aussi au vélo. Ce petit capteur, pas plus gros qu'un biscuit Oréo, peut récolter de multiples informations sur la vitesse, le temps passé en l'air, la longueur des sauts... et enregistre également des données en 3D permettant de visualiser les figures après l'effort, sur un smartphone ou une tablette. Un accessoire qui sera disponible en Europe en mars, au prix de 99 euros.
Accompagner le sportif
Le CES a aussi été l'occasion de découvrir les capteurs Zepp, quant à eux dédiés au golf, au tennis, au baseball ou encore au softball. L'idée est la même : on fixe le capteur à son accessoire, et ce dernier enregistre des données d'utilisation.L'un des objectifs premiers est de s'améliorer : les capteurs fonctionnent avec une application qui permet de relever ses performances, et de donner des conseils pour mieux jouer. Plus que de la simple mesure de soi, on est bien, ici, dans une perspective de dépassement de son niveau.
Mais accompagner le sportif peut aussi signifier l'aider à faire respecter les règles du jeu. Les Français d'iSet s'adressent, dans cette optique, aux joueurs de tennis avec la iSet Watch. Cette montre, connectée en Bluetooth à un smartphone, se destine principalement à compter les points lors d'un match. Des statistiques sont tirées des données recueillies, et le joueur, comme son entraîneur, peut garder un historique de ses performances.
Toujours dans une optique d'accompagnement, dans un secteur de niche, on trouve Vert. Ce petit appareil se fixe à la ceinture et a pour objectif de mesurer la hauteur des sauts du sportif. La proposition de Vert peut ressembler à une plaisanterie : pourtant, le stand de cette start-up américaine a eu un grand succès durant le CES, attirant les curieux mais également les adeptes de sports comme le basket ou le volley-ball, dans lesquels sauter plus haut est souvent synonyme de victoire.
S'affranchir de la salle de sport
Enfin, 2015 promet d'affranchir le sportif amateur, désireux d'entretenir sa forme à son rythme, d'un abonnement à une salle de sport. Pour ce faire, on peut notamment opter pour un tapis de yoga connecté, comme le SmartMat. Bardé de capteurs de pression et relié en Bluetooth à une tablette, il détecte la position de l'utilisateur, tandis que l'application dédiée lui donne des conseils pour se corriger. Il est possible de suivre un programme à l'aide d'un coach virtuel. Le SmartMat est en précommande au prix de 300 dollars aux États-Unis.De son côté, Runtastic a une autre vision de la session de cardio du futur. Sur son stand, l'entreprise présente son prototype d'application pour Oculus Rift, qui propose à l'utilisateur d'effectuer différents exercices au sein de l'environnement virtuel de son choix, et avec une intensité progressive.
Malgré le côté expérimental de l'application, cette dernière est assez convaincante, puisqu'elle parvient, à l'aide des mouvements du casque, à déterminer si l'utilisateur descend suffisamment bas lors de ses flexions, par exemple. Les comptes effectués sont plutôt justes : l'un des seuls points noirs à l'heure actuelle s'avère être le poids du casque de réalité virtuelle, qui fatigue vite la tête.
Des objets connectés qui vont trop loin ?
Si, la plupart du temps, on se retrouve face à des appareils dont on peut mesurer assez facilement l'intérêt - à défaut d'en être forcément client - on peut se demander si, parfois, certains objets connectés ne dénaturent pas quelque peu le sport auquel ils se destinent.La question peut, par exemple, se poser avec Deeper, un bouchon de pêche connecté qui dispose d'un mode sonar, et vous dit immédiatement s'il y a des poissons à l'endroit où vous avez décidé de vous installer. Que reste-t-il alors du charme de la pêche, un sport de patience et de contact avec la nature ? Finalement plus grand-chose, malgré le fait qu'on ne puisse pas vraiment remettre en question l'ingéniosité de l'objet.
En s'ouvrant de plus en plus aux sports de tous horizons, les objets connectés proposent des usages multiples et c'est tant mieux, parce qu'il y en a pour tous les goûts, autant pour les sportifs du dimanche que ceux qui appartiennent à une niche précise. Néanmoins, il faut raison garder : le sport doit avant tout être un plaisir, et un objet connecté n'est aucunement la solution miracle aux éventuels problèmes de motivation.