S'il est confortable pour les collaborateurs d'utiliser leurs terminaux personnels dans le cadre de leurs activités professionnels, la chose ne va pas sans susciter quelques inquiétudes au niveau des directions informatiques, qui redoutent de voir connectés à leur systèmes des appareils sur lesquels elles n'ont aucun contrôle. Confronté à la montée en puissance de ce phénomène, résumé par l'appellation Bring Your Own Device (BYOD), IBM a choisi de poser quelques bornes : des applications comme Dropbox et iCloud (stockage en ligne personnel) ou l'assistant vocal de l'iPhone Siri sont désormais bannies.
D'après Jeanette Horan, directrice des systèmes d'information chez IBM interrogée par le site Technology Review, 80 000 des 400 000 employés de Big Blue utiliseraient aujourd'hui leur téléphone personnel sur le lieu de travail. Problème : ces terminaux sont bien souvent équipés d'applications tierces qui sont bien loin de se conformer à la politique de sécurité interne.
« Nous avons constaté un incroyable manque de prise de conscience de ce qui constitue un risque », explique-t-elle, citant comme exemple la création de points d'accès WiFi ouverts à partir du téléphone ou le transfert systématique des emails professionnels vers des services en ligne grand public. La DSI se serait donc lancée dans une importante mission de sensibilisation, accompagnée de mesures bien concrètes.
Avant qu'un employé puisse utiliser son propre terminal pour se connecter au système information, ses services s'assurent maintenant au préalable que les services susceptibles de transmettre des données vers des serveurs tiers sont désactivés. Sont par exemple concernées les offres de stockage grand public de type iCloud. Ce principe de précaution s'étend même à l'assistant vocal Siri, introduit avec l'iPhone 4S d'Apple : pour opérer la reconnaissance et répondre à l'utilisateur, celui-ci implique en effet que les données soient traitées à distance, sur les serveurs d'Apple.
L'idée ne semble pas pour autant consister à fustiger la sécurité ou le respect de la confidentialité des données des services concernés : « nous sommes juste extraordinairement conservateurs », explique Jeanette Horan.