Test de l’Xperia S : la Rolls des photophones ?

Paul-Emile Graff
Publié le 15 mars 2012 à 16h00

Introduction

Sony Ericsson n'est plus. L'Xperia S est le premier smartphone à être commercialisé sous la marque Sony. Simple changement d'étiquette ou réel revirement stratégique ? L'Xperia S nous apporte une ébauche de réponse. Ce smartphone, qui fut présenté en grandes pompes en pré-ouverture du Mobile Word Congress de Barcelone, incarne le fer de lance de Sony pour ce début d'année 2012. Faut-il craquer ? Quelles sont les forces et les faiblesses du nouvel étalon de Sony ? La réponse dans les lignes qui suivent !

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Sony Xperia S
Caractéristiques principales
Système d'exploitationAndroid 2.3
(4.0 prévue au deuxième trimestre 2012)
Processeur / FréquenceQualcomm S3
Mémoire / StockageMémoire vive : 1 Go
Mémoire interne : 1,5 Go + 32 Go
Pas de slot SD
Technologie d'écran et définition4.3 pouces HD 1280 x 720 anti rayures
Appareil photo12.1 mégapixels avec flash
GPSOui
NFCOui
Radio FMOui
Batterie1750 mAh
Dimensions 128,0 x 64,0 x 10,6 mm
Poids142 grammes



Design et composants [/anchor]

Le dernier smartphone Sony semble lourd et massif. Son design anguleux et son épaisseur non négligeable lui jouent des tours car au final, l'Xperia S ne pèse que 2 petits grammes de plus que l'iPhone 4. Une différence minime, à plus forte raison lorsqu'on sait que la surface d'affichage passe de 3,5 à 4,3 pouces (écran HD de 1280 x 720 pixels), en faveur de l'Xperia S. Certes, les utilisateurs de Galaxy S2 rappelleront à juste titre que l'iPhone n'est pas forcément une référence en matière de légèreté. Face au mobile fétiche de Samsung, l'Xperia S est hors concours (comptez 26 grammes de plus).



La barre translucide située sur la base de l'appareil produit également son petit effet. Si l'idée est bonne, la présence des trois icônes représentant les boutons « Back » « Home » et « Menu » prête souvent à confusion. Cette zone n'est pas sensitive : pour actionner ces commandes, il faut presser sur l'un des trois petits points situés plus haut. Notez que ce design est décliné sur l'ensemble des modèles de la gamme (les Xperia U et P devraient être disponibles en mai).

Autres changements par rapport aux précédents Xperia : point de slot SD ni de batterie amovible sur ce modèle. On peut démonter la coque, mais l'accès aux entrailles est uniquement dédié à l'insertion de la carte micro SIM. Ce choix fera grincer des dents, mais il ne faut pas tirer à boulets rouges sur Sony pour autant. L'absence d'extension est compensée par la présence d'une mémoire conséquente de 32 Go. Ce choix stratégique tend à se généraliser : la majorité des smartphones présentés au Mobile World Congress faisaient également l'impasse sur le slot micro SD.

Xperia S : premier smartphone estampillé Sony (et non Sony-Ericsson).
Bande transparente lumineuse avec icônes « back », « home » et « menu » : cette dernière n'est pas sensitive, il faut appuyer sur les points blancs situés 3 mm plus haut pour actionner les commandes... pas très logique.
Une design sobre et géométrique
Xpiera S vu de dos
Sony-Ericsson n'est plus, mais le logo demeure.
APN 12.1 mégapixels avec flash, prise casque et touche « Power ».
Prise micro USB.
Sortie micro HDMI et touches de volume. Ces dernières sont dédiées au zoom lorsque la couche photo est lancée.
Pas de slot Micro SD, batterie non amovible, carte micro SIM.
Kit piéton stéréo : bonne qualité d'écoute, isolation phonique performante, mais toujours pas de touches de volume.


Enfin, côté technique, l'Xperia S est mû par un processeur double cœur Qualcomm SnapDragon S3 cadencé à 1,5 GHz. La puce n'est pas mauvaise, mais on ne pourra pas s'empêcher de regretter l'absence de Krait (S4) ou pourquoi pas, d'une solution à 4+1 coeurs de type Tegra 3. Pourtant, la majorité des terminaux hauts et milieux de gamme présentés à Barcelone (MWC 2012) sont basés sur l'une ou l'autre de ces plates-formes.

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Surcouche Sony et application TimeScape.


Le tout est épaulé par 1 Go de mémoire vive, et par 32 Go de mémoire flash. La capture est assurée par un APN proposant une définition record de 12,1 mégapixels. Côté connectique, le micro USB est complété par un port micro HDMI. Pour ce qui est des interfaces sans fil, les traditionnels circuits Wi-Fi et Bluetooth sont complétés par une puce NFC.

Conversations téléphoniques[/anchor]

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Aucun souci notable concernant la téléphonie. Mobile à l'oreille où via kit piéton, l'Xperia S offre une excellente qualité d'écoute. On apprécie également l'ergonomie intuitive de la surcouche développée par Sony.

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Surcouche « TimeScape de Sony


Internet [/anchor]

Au niveau du surf, on n'atteint toujours pas la fluidité d'un Galaxy S2 ou d'un Galaxy Nexus. D'autre part, l'écran qui propose pourtant une résolution équivalente que celle du Galaxy Nexus se montre moins impressionnant (4,65 pouces contre 4,3 pouces côté Sony).

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Navigateur en mode portrait


Cet Xperia S offre tout de même un confort de surf agréable. Le mobile se montre également performant en matière de multimédia. Les vidéos Flash HD se lisent sans que l'on puisse observer de saccades ni de décalage au niveau du son.

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Navigateur en mode paysage et lecture d'un Flash HD


Capture photo et vidéo : un véritable photophone ![/anchor]

En photo, l'Xperia S ne déçoit pas ! L'appareil est équipé d'un capteur de 12,1 mégapixels (ouverture F:2.4) qui produit des clichés d'excellente facture. Il se montre également rapide : à l'instar du Galaxy Nexus, lorsque le flash est désactivé, il est possible de réaliser des rafales en appuyant rapidement de façon répétée sur la touche de déclenchement (compter environ une pose toutes les demi-secondes).

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Exemple de capture « macro »


Dans de bonnes conditions, le smartphone parvient à faire mieux que l'iPhone 4S. Que ce soit en mode 12 MP (4:3) ou 9 MP (16:9), à courte et moyenne distance, l'Xperia S réalise des photos détaillées aux couleurs fidèles. Lorsqu'on examine la photo en taille native, seuls les arrières plans lointains restent perfectibles. Quoi qu'il en soit, l'Xperia S est l'un des meilleurs photophones disponibles à l'heure actuelle.

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Exemple de photos capturées avec Xperia S


Autre bon point : Sony propose de nombreux à-côtés logiciels. Nous pensons notamment aux panoramas 2D ou 3D par balayage, au déclenchement par détection de sourire, au géo-marquage ainsi qu'au retardateur de déclenchement. Seul bémol : l'absence de mise au point par sélection tactile sur l'écran se fait tout de même sentir.

La capture vidéo ne vient pas jouer les trouble-fête. Que ce soit en 720p ou en 1080p, l'Xperia parvient à produire des séquences fluides et détaillées. Sony propose un stabilisateur, mais ce correctif dégrade légèrement l'image. Autre petit bémol : ici, le réglage du focus se limite à un mode automatique (point central), infini ou à une détection de visage. Cette fois encore, il est dommage que l'on ne puisse pas forcer la mise au point en effectuant une sélection tactile sur l'écran.




Multimédia[/anchor]

Sony s'est fait une réputation dans le domaine de l'audio. Bonne nouvelle, cet Xperia S profite du savoir-faire du constructeur. L'égaliseur complet (et ses nombreux effets sonores) associé au casque intra-auriculaire de bonne facture constituent un tandem de choc. Le tout est complété par une Tuner FM, malheureusement dépourvu de fonction d'enregistrement.

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Lecteur audio : la crème des crèmes


Pour la vidéo, service de location mis à part (Video Unlimited), Sony se limite au strict minimum (galerie d'Android). Pour inviter les formats DivX et MKV sur son mobile, il suffit d'installer une application tierce. Avec Mx Video Player (par exemple), le processeur de l'Xperia S parvient à décompresser des flux 1080 p sans la moindre difficulté. Le généreux écran HD offre alors un confort de lecture appréciable.

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Les MKV 1080p se lisent dans la moindre difficulté


GPS et navigation[/anchor]

Pour la navigation routière, Sony propose une version d'essai de Wisepilot. En cartographie Europe, le programme est facturé 30 euros pour une version illimitée avec une petite nuance toutefois : la licence est obligatoirement liée à un téléphone. Bien sûr, il est également possible d'opter pour des classiques tels que Google Navigation (gratuit, mais en ligne), Navigon, Sygic (payant, cartes dans la mémoire interne) ou autre. Quelle que soit l'application, le fix GPS sans triangulation GSM s'effectue très rapidement (compter 5 à 8 secondes).


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Wise Pilot et Sygic (à droite)


Smart tag : le NFC trouve (enfin) son utilité ?[/anchor]

Faute de terminaux de paiement compatibles, le NFC passe presque inaperçu. Certes, cette technologie donne également la possibilité d'échanger des informations (liens Web, fiche contact, fichiers) en toute simplicité. Il n'empêche que pour l'heure, son utilisation reste marginale.

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L'Xperia S apporte tout de même un petit plus avec les Smart Tag. Dans le pack, le constructeur nippon fournit des pastilles (collantes ou perforées) intégrant un Tag NFC. Ces dernières pourront être placées à des endroits stratégiques pour déclencher des actions programmables sur le smartphone. À
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titre d'exemple, lorsqu'on scan le Smart Tag « chambre », le mobile peut désactiver le Wi-Fi et basculer en mode silencieux tout en lançant automatiquement l'application réveil.

L'idée aurait pu être déclinée à l'infini, mais ici, on est limité à quatre macros correspondantes au nombre de tags disponibles. D'autre part, il ne faudra pas compter déclencher un Smart Tag en entrant dans une pièce tout en laissant le téléphone dans sa poche. Le dos du mobile doit être plaqué contre le Smart Tag et le terminal doit impérativement être déverrouillé pour que le système fonctionne.

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Application Smart Tag : les possibilités de macro sont presque infinies.


Plus gênant : nous avons pu constater les problèmes de lecture de tags NFC à plusieurs reprises. Lorsque le souci survient, il faut se rendre dans le menu des options pour désactiver, puis réactiver le circuit NFC. Gageons qu'une prochaine mise à jour corrige ce problème.

Certification PlayStation : un tiroir vide ?[/anchor]

En l'état, la certification PlayStation est une coquille vide. Lorsqu'on lance le PS Store, le raccourci ouvre une page Web qui propose à l'utilisateur de patienter jusqu'à la mi-mars. On attendra la publication de l'application pour juger sur pièce de la pertinence d'une telle fonctionnalité. En attendant, il ne faudra pas trop s'attendre à des miracles. Rappelons que sur les Tablet P et Tablet S, on ne dépasse pas la quinzaine de jeux « PlayStation 1 » aux graphismes dépassés qu'il faut contrôler à l'aide d'un pad tactile peu pratique.

Autonomie[/anchor]

Le graphique de décharge en cours d'utilisation laisse suggérer de bons scores d'autonomie.
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Graphique de décharge en cours d'activité

Malheureusement, la pratique démontre que l'autonomie en veille est particulièrement décevante ! Circuits Wi-Fi et Bluetooth désactivé, écran éteint (veille), le smartphone perd environ 4,5 % de batterie à l'heure ! Pour mesurer l'ampleur de cette contreperformance, ce chiffre peut être mis en parallèle avec les 1.74 % de perte par heure mesurés sur l'HTC Sensation XL Beats audio (voir notre test).

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Économiseur d'énergie de l'Xperia S


En partant de ce postulat, on comprend mieux pourquoi Sony dote son poulain d'une application d'économie d'énergie. L'outil donne la possibilité de désactiver les interfaces et activités gourmandes en énergie (Wi-Fi, BT, GPS, synchronisations, etc.). L'économiseur d'énergie peut être activé à la demande, ou automatiquement à partir d'un seuil de décharge défini par l'utilisateur.

Conclusion [/anchor]

Si la marque change, l'histoire semble bien se répéter. Ce premier mobile estampillé Sony hérite des mêmes défauts que l'Xperia X10, premier terminal Android de marque Sony-Ericsson (février 2010). À l'époque, la présence d'une version obsolète d'Android (1.6 et non 2.0 ou 2.1) associée à une autonomie limitée avaient eu raison des velléités de Sony-Ericsson.

En 2012, année qui marque le lancement d'Ice Cream Sandwich et l'arrivée massive de terminaux qui en sont équipés, le fer de lance de Sony introduit en grandes pompes lors d'une conférence à Barcelone est mû par... Gingerbred (Android 2.3). À cela s'ajoute à nouveau une autonomie pas franchement folichonne, sans parler des rumeurs insistantes qui font état d'un remplacement de l'actuel processeur Qualcomm S3 par un Krait S4 à partir de juin... Soyons francs, à première vue, ce nouvel Xperia S ne part pas du bon pied.

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Pourtant, ces points noirs méritent d'être nuancés. Tout d'abord, Sony promet de déployer la mise à jour Android 4.0 à partir d'avril. À cette date, on pourra également juger de la pertinence de remplacer le processeur actuel, ce dernier se montrant parfaitement à la hauteur sous 2.3. Concernant l'autonomie, si l'Xperia s'inscrit plutôt dans une moyenne basse, l'utilitaire d'économie d'énergie permet de limiter la casse... à condition d'avoir le bon reflex.

De plus, ces déceptions ne doivent pas nous faire oublier les nombreux points forts qui caractérisent cet Xperia S. En premier lieu, l'APN de 12,1 mégapixels parvient à surclasser les ténors de la capture photo et vidéo. Vient ensuite l'excellent lecteur audio associé à une paire d'écouteurs dignes de ce nom. On pourrait également parler de la fluidité irréprochable des vidéos HD (DivX, MKV), de la qualité de l'écran ou de la surcouche logicielle sympathique, mais nous nous arrêterons là pour évoquer l'atout maitre de Sony. À 400 euros libre d'abonnement (offre de remboursement déduite), soit 70 euros de moins qu'un Galaxy S2, l'Xperia S ne devrait pas avoir de mal à trouver preneur.

Sony Xperia S

5

Les plus

  • Capacité de stockage
  • Lecteur audio, qualité du casque
  • Finition, robustesse, sortie m. HDMI
  • Capacités photo et vidéo excellentes !

Les moins

  • Autonomie décevante
  • Nouveau processeur en juin ?
  • Android 2.3 ! (MàJ 4.0 prévue)
  • Massif, impression de lourdeur

Finition8

Ergonomie8

Web6

Multimédia9

Autonomie5







Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.
Paul-Emile Graff
Par Paul-Emile Graff

Après être tombé dans la marmite des nouvelles technologies en trébuchant malencontreusement sur une GameBoy en 1990, j’ai pu observer de nombreux effets secondaires qui se sont intensifiés tout au long des 23 années qui ont suivi. Désormais, je suis doté d'extensions « naturelles » prenant les doux noms de smartphone, tablettes, PC, Macs, consoles vidéo, Media Centers, etc. Mon système nerveux semble également avoir fait un bond en avant depuis que j'ai transformé ma maison en gruyère pour mettre en place une installation réseau gigabit tentaculaire. La suite au prochain épisode !

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