Test POCO X7 : carton plein pour le nouveau smartphone à moins de 300 euros !

Le début d'année est traditionnellement marqué par la valse du renouvellement des gammes tierces de Xiaomi. La semaine dernière, on passait à l'épreuve l'un des modèles les plus en vue, le Redmi Note 14 Pro+. À l'opposée du spectre, on trouve le POCO X7, un smartphone très abordable… qui en met plein la vue ?

Lancé à 299 euros, le successeur de (l'excellent) POCO X6 conserve en effet une tarification à l'avenant tout en promettant de pousser toujours plus loin les curseurs des performances. Un vrai petit smartphone gaming à petit prix ? C'est ce que nous allons voir tout de suite dans ce test complet du POCO X7.

Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.

Dans la boîte du POCO X7

• Câble USB-C vers USB-C ;
• Chargeur 45 watts ;
• Coque en silicone noir.

Design : un nouveau design alléchant

Cette année, c'est tout le catalogue Xiaomi qui semble repasser par l'atelier. Au risque d'en voir sortir une armée de clones… C'est vrai, le POCO X7 ressemble à s'y méprendre au Redmi Note 14 Pro+. Il faut croire que la disposition des appareils photo circulaire et au centre du châssis est dans l'air du temps.

Mais ce n'est pas la seule similitude. Comme son cousin de chez Redmi, le POCO X7 adopte des tranches légèrement incurvées et, bonne nouvelle, une toute nouvelle certification IP68 qui lui assure une excellente durabilité. Pour un smartphone à ce prix, c'est très rare, et cela fait montre du sérieux de Xiaomi pour soigner l'ensemble de son catalogue, et pas uniquement les modèles très haut de gamme.

Nous avons reçu le modèle noir, en cuir végan, affichant les lignes jaunes traditionnelles de la marque. Une finition réussie, bien qu'elle soit toujours tape-à-l'œil. Nous aurions apprécié que le logo « POCO » soit lui aussi un peu plus discret. Reste qu'il est difficile de contester que l'emballage est très soigné. À aucun moment le X7 ne nous donne l'impression d'être face à un téléphone cheap, de seconde zone.

Relativement fin (8,4 millimètres), le nouveau POCO est très léger et agréable à manipuler. Sa prise en main est, de notre point de vue, parfaite, même si le capteur d'empreinte est, comme souvent, placé un peu trop bas à notre goût.

Écran : une bonne réactivité

D'un point de vue du concept, la dalle embarquée sur le POCO X7 n'est pas bien différente de celle du Redmi Note 14 Pro+, elle non plus. Il faudra simplement composer avec une luminosité en légère baisse par rapport à ce dernier. Cela reste suffisant pour un usage confortable la plupart du temps, mais la réflectance importante du film protecteur d'écran nous oblige parfois à plisser des yeux en extérieur pour lire du texte.

Cela étant, on apprécie la parfaite résolution de la dalle AMOLED (1,5K) et sa fluidité qui plafonne à 120 Hz. L'ensemble est parfaitement fluide, lisible, fin, et servi par des couleurs plutôt alléchantes. Comme souvent, on lui trouve cependant des tons un peu trop froids. Qu'à cela ne tienne, les réglages du téléphone mettent une roue chromatique à disposition, laquelle permet d'aller réchauffer tout cela (on vous conseille de régler le point à mi-chemin vers les tons orangés pour un résultat aux petits oignons).

Ces couleurs sont par ailleurs tout à fait satisfaisantes et semblent justes, tout en n'atteignant pas un niveau de saturation aussi poussé que chez Samsung ou Google.

Performances : la très bonne surprise

POCO a toujours su créer la surprise avec le rapport performances-prix de ses produits, et il nous le prouve une nouvelle fois avec ce modèle X7. S'il n'atteint pas les mêmes hauteurs que son grand frère le X7 Pro, sa puce Dimensity 7300 Ultra fait un travail admirable pour nous offrir une expérience de navigation fluide, avec un GPU assez musclé pour du jeu sans (trop) de concessions.

Une nouvelle fois, rappelons-le : nous sommes ici face à un smartphone vendu 299 euros. Bon, un peu plus dans notre cas, puisque Xiaomi nous a envoyé le modèle pourvu de 12 Go de RAM (349 euros), mais vous avez l'idée.

S'il vaut mieux éviter de pousser des jeux gourmands comme Genshin Impact dans leurs retranchements graphiques pour conserver une bonne fluidité, le jeu de miHoYo est tout à fait jouable à 60 fps de façon stable en qualité moyenne. Techniquement parlant, le Redmi Note 14 Pro+ reste donc légèrement devant, mais ça se joue de très, très peu (et à 200 euros d'écart).

Aussi, saluons l'excellente gestion des températures du POCO X7, que rien ne semble ne mesure de faire surchauffer. Exemplaire.

Interface : l'impasse sur l'IA

Le POCO X7 est livré avec Android 14 et la surcouche HyperOS 2.0 (le modèle Pro est quant à lui livré sous Android 15). Aucune surprise ici : on a affaire à une interface plutôt agréable à utiliser, mais aussi bourrée ras le gosier de bloatwares. On compte une bonne vingtaine d'applications préinstallées, qui vont de jeux obscurs à des boutiques comme TEMU. On s'en passerait bien, et heureusement, on peut les désinstaller facilement.

Côté fonctionnalités, on ne manque de rien, et ce smartphone dispose même d'un afficheur Always On, si c'est votre truc. En revanche, il faudra se montrer patient pour découvrir d'éventuelles fonctionnalités IA. Déjà en place sur les nouveaux smartphones Redmi, elles manquent à l'appel ici. Même Entourer pour chercher, la nouvelle fonction phare de Google, n'est pas (encore) disponible. Ça viendra, mais quand ?

Pour le moment, il faudra donc se contenter de Gemini qui, comme sur tous les smartphones Android, vient remplacer l'Assistant Google.

Enfin, côté mises à jour, POCO ne bouleverse pas ses plans par rapport à l'année dernière. Le X7 recevra trois versions majeures d'Android, et une quatrième année de support avec des patchs de sécurité.

Appareil photo : POCO fait du surplace

La gamme POCO X n'a jamais été particulièrement tournée vers la photo, et ce n'est pas ce nouveau venu qui nous fera changer d'opinion. Ici, le fabricant mise avant tout sur un bon capteur principal, qui doit compenser les faiblesses du reste de la configuration. Pour l'essentiel, ça fait le taf, comme on dit.

La configuration photo du POCO X7 :

• Grand-angle : 50 Mpx, ƒ/1.5, 1/1,95 pouce, OIS ;
• Ultra grand-angle : 8 Mpx, ƒ/2,2, 1/4,0 pouce ;
• Macro : 2 Mpx, ƒ/2,4 ;
• Selfie : 20 Mpx, ƒ/2,2.

Grand-angle

Le grand-angle du POCO X7 est intéressant, en cela qu'il est surmonté d'un objectif à l'ouverture généreuse de ƒ/1,5. Cela signifie que beaucoup de lumière peut pénétrer dans le capteur, ce qui va permettre de raccourcir le temps d'exposition, et surtout de réduire la sensibilité ISO. On obtient de fait une image très peu bruitée, même dans les zones sombres, et au piqué intéressant.

Cela dit, il est parfois des situations où des défauts optiques s'invitent à la fête. On a remarqué des aberrations chromatiques à quelques reprises (des halos magenta autour des branches d'un arbre), mais rien de rédhibitoire. Une nouvelle fois : 299 euros.

On estime le contrat bien rempli, en cela que la caméra principale permet d'obtenir facilement de beaux clichés, aux couleurs naturelles. Nous n'en demandons plus pour ce tarif.

© Pierre Crochart pour Clubic

© Pierre Crochart pour Clubic

Ultra grand-angle

Et là… c'est la dégringolade. POCO repart sur la même caméra secondaire que l'an dernier. Et il n'y a qu'à prendre conscience du delta qui sépare la résolution du grand-angle et de l'ultra grand-angle pour mettre le doigt sur (l'un) des problèmes. Avec 8 mégapixels seulement, le module secondaire peine à suivre le rythme.

Les images sont mal dégrossies, bruitées, et les couleurs n'ont plus rien à voir avec la réalité (ni un cliché identique pris au grand-angle). Une optique franchement accessoire, que l'on ne prend aucun plaisir à utiliser.

© Pierre Crochart pour Clubic

© Pierre Crochart pour Clubic

© Pierre Crochart pour Clubic

Téléobjectif et zoom

Le POCO X7 ne propose pas de longue focale. Alors, c'est le grand-angle qui s'y colle. Avec ses 50 mégapixels, il est relativement capable d'offrir des clichés corrects, moyennant une évidente perte de finesse à l'image.

Avec un grossissement 2x, on obtient encore de belles images. De toute façon, l'interface de l'application Caméra ne vous proposera pas de faire plus, à moins de maintenir son doigt sur « 2x » et de le glisser jusqu'à atteindre un grossissement 20x, dont les résultats parlent d'eux-mêmes.

Photos de nuit

De nuit, l'appareil photo principal est plutôt à l'aise, en intérieur comme en extérieur. Une nouvelle fois, l'ouverture importante de son objectif aide beaucoup. Malgré cela, le capteur reste assez petit (à peine moins de 1/2 pouce), et ce genre de scénario nocturne illustre assez bien ses limites. Le piqué perd énormément en finesse, le bruit est plus présent, et les couleurs ne sont plus tout à fait au diapason. D'évidentes barrières, pour une configuration photo aussi modeste.

Quant à l'ultra grand-angle, on ne vous fera même pas l'affront de vous proposer une analyse. Le compte n'y est tout simplement pas.

Portraits et selfies

Comme Redmi, POCO a une approche assez différente des selfies et des portraits. Avec le mode idoine, le smartphone opte par défaut pour un grossissement 2x (on peut repasser sur une focale plus large) et pousse la clarté un peu trop loin. Le contraste est aussi au rendez-vous, ce qui contribue à rendre les photos un peu « dramatiques ». Nous n'avons rien contre, mais il faut savoir que le déclenchement prend parfois un peu de temps. Mieux vaudra s'assurer que le sujet se tient immobile.

© Pierre Crochart pour Clubic

En revanche, avec le module photo avant, c'est la foire au filtre beauté. Mon visage est lissé à l'extrême, ma carnation et mes dents blanchies, et mes yeux plus éclatants. Une vilaine habitude des fabricants chinois, que l'on n'est pas surpris de retrouver à l'œuvre sur le POCO X7.

Vidéo

Faisons un rapide détour au rayon vidéo. On vous le donne en mille : l'ultra grand-angle est à fuir absolument. L'appareil photo principal, en revanche, est assez correct dans l'exercice. Sa stabilisation optique, bien qu'un peu saccadée dans son accroche, fait un bon boulot pour réduire l'impact des pas. Le bitrate n'est pas bien élevé, mais l'image est assez belle en 4K et à 30 images par seconde. Pour plus de fluidité, on peut repasser sur une résolution 1080p, qui offre des clips à peine moins réussis.

Autonomie : une batterie qui a de la ressource

Testé plus ou moins simultanément que le Redmi Note 14 Pro+, nous pouvons affirmer que le POCO X7 propose une meilleure autonomie que ce dernier. Cela ne se jouera peut-être pas à grand-chose, mais j'ai été en mesure d'accumuler presque 10 heures de temps d'écran en usage varié avant de voir le téléphone s'éteindre.

En usage « traditionnel », on peut donc utiliser le POCO X7 pendant une grosse journée et demie sans trop de problèmes, même en jouant un peu à des titres gourmands pendant sa pause.

Le chargeur de 45 watts, fourni avec le smartphone, permet de recharger totalement le POCO X7 en 52 minutes. Il ne faut que 20 minutes pour regagner environ 45 %.

POCO X7 : prix, disponibilité et concurrence

Le POCO X7 est proposé à partir de 299 euros dans sa configuration 8+256 Go, ou à 349 euros pour notre modèle de test, équipé de 12 Go de RAM et 512 Go de stockage.

Ces tarifs viennent le confronter directement à l'un des ténors du marché : le Samsung Galaxy A16 5G. À ce prix, nous pourrons également nous intéresser de près au toujours pertinent Nothing Phone (2a), ou encore au Motorola Edge 50 Neo. Fraîchement débarqué, mais pas encore testé dans nos colonnes, le Honor Magic7 Lite semble également être une option intéressante.

POCO X7 : l'avis de Clubic