On a beau être habitué à la patte de Xiaomi, la surprise s'invite toujours : encore un produit superbement bien fini et richement doté pour un tarif modéré (comptez 305 euros à l'heure où nous écrivons ces lignes, qui deviendront environ 370 euros avec l'éventuelle TVA). Une belle impression renforcée par un design pour une fois assez original. A l'arrière, le Xiaomi Mi 5s adopte une coque unibody en aluminium, avec une incrustation soignée des antennes réseau et des bords courbés, façon Galaxy S7 Edge en inversé. La contre-partie de cette allure aguicheuse, c'est que le smartphone s'en retrouve particulièrement glissant... Heureusement, les chanfreins biseautés apportent un petit d'accroche dans la paume.
A l'avant, Xiaomi a opté pour une vitre 2,5D et surtout un bel écran de 5,15 pouces qui occupe environ 72% de la façade. Les dimensions restent contenues : 145,6 x 70,3 x 8,25 mm pour 145 g. Tout cela donne la sensation d'un téléphone réellement haut de gamme. Merci à la boutique Gearbest pour l'envoi du smartphone.
Présentation et caractéristiques du Xiaomi Mi 5s
Au-delà des apparences, c'est surtout l'essence qui compte. Le Mi 5s fait un quasi sans faute. Oui, « quasi » puisqu'en dépit d'une ROM internationale en langue française, le smartphone fait malheureusement l'impasse sur les bandes de fréquences 700 et 800 MHz. Ce point fâcheux digéré, tout le reste va dans le bon sens. A commencer par l'écran, splendide. La dalle IPS Full HD est détaillée (428 ppp en 5,15 pouces), lumineuse (697 cd/m²) et bien contrastée (1 200 : 1).
Côté colorimétrie, le Mi 5s tend vers un rendu naturel, sous réserve de bien régler le paramètre « Couleurs & contraste » sur « Par défaut ». La température du blanc à 6 345 K flirte avec les 6 500 K ciblés. Rien à déplorer non plus en matière de visibilité : le Mi 5s profite d'un affichage de qualité.
Continuons sur la partie visible en mentionnant les touches de navigation tactiles situées sous l'écran (elles incluent un bouton d'accueil à lecture d'empreintes digitales par ultrasons, de technologie Qualcomm), la prise USB type-C avec recharge rapide Quick Charge 3.0 (encore du Qualcomm), la trappe double SIM ou encore la prise jack. La lecture d'empreintes digitales a le mérite de fonctionner malgré la présence de sueur, mais nous devons noter qu'il existe plus rapide sur le plan de la détection.
Examinons enfin la face cachée du Mi 5s. L'équipement se révèle généreux : processeur Snapdragon 821 (la version cadencée à 2,15 GHz), 3 Go de RAM, 64 Go de stockage (extensible si on utilise une seule SIM), Wi-Fi ac double bande, NFC, Bluetooth 4.2 et batterie 3 200 mAh. Encore une fois, l'absence d'une partie des fréquences 4G adaptée à notre réseau français demeure le principal défaut du Mi 5s.
Côté interface, rien de neuf à signaler par rapport au Xiaomi Redmi Note 3 testé récemment : le Mi 5s s'appuie sur la ROM maison MIUI 8. L'expérience, en partie inspirée d'iOS se révèle agréable. Mais ceux qui apprécient Android dans sa version de base seront inutilement dépaysés. Et le panel d'application Xiaomi est toujours aussi chargé. On peut toutefois en désinstaller certaines, tandis que Now Launcher redonnera l'apparence originale de l'écran d'accueil au smartphone.
Dans un registre plus empirique, signalons que nous avons rencontré un bug d'envoi des MMS au bout d'une semaine, alors que l'APN de l'opérateur était correctement configurée. La désinstallation et la réinstallation de l'application (Google Messenger) n'ont rien changé, il faudrait probablement envisager un retour à la configuration d'usine. Un hic que nous avons déjà connu par le passé sur d'autres smartphones Xiaomi. Et toujours pas de « France » parmi les pays listés dans les options de région, c'est insensé...
Photo et vidéo
La photo fait partie des principales forces soulignées par Xiaomi. Et pour cause, le Mi 5s embarque un capteur Sony IMX 378 qui a le bon goût d'être à la fois grand (type 1/2,3'') et modérément résolu (12 mégapixels). Ce qui se traduit par des « grands » photosites de 1,55 µ, donc en théorie par une dynamique plus importante que la moyenne. Ce capteur intègre la technologie de mise au point par détection de phase, ainsi que la toute dernière génération d'ISP Qualcomm (processeur de traitement d'image).Parmi les fonctionnalités intéressantes que le smartphone a en boutique, on trouve pêle-mêle la HDR automatique, un temps d'exposition manuel allant jusqu'à 32 secondes ou encore un mode panoramique pouvant sortir des fichiers de 13 760 x 3 660 pixels. La lentille ouvre à F:2,0 mais elle n'est pas stabilisée (alors que celle du Mi 5 l'est...).
Que vaut le Mi 5s dans la pratique ? Pour avoir passé une semaine de congés avec le smartphone, utilisé de manière intensive pour capturer des images, force est de constater que c'est un très bon photophone ! Trois raisons à cela : le Mi 5s déclenche sans la moindre latence, l'application se révèle ergonomique et les résultats donnent entière satisfaction dans l'ensemble. Le seul tracas auquel nous avons été confrontés, c'est le déverrouillage du téléphone, parfois hasardeux quand le capteur d'empreintes digitales Qualcomm vient à manquer de réactivité.
Le capteur lisse un peu facilement les textures et on observe des aberrations chromatiques sur les bords, dans les zones de forts contrastes. Néanmoins, le Mi 5s délivre un bon niveau de piqué, il équilibre très bien les images (bonne colorimétrie, mesure d'exposition juste, HDR efficace) et apporte une profondeur de champ un soupçon plus réduite que la moyenne des smartphones grâce à son capteur 1/2,3''.
On aurait préféré davantage de retenue dans le traitement d'image pour conserver plus de détails, à la fois dans les basses et les hautes sensibilités, cependant le bruit est très bien maîtrisé (jusqu'à 3 200 ISO, à 6 400 ISO ça moutonne quand même) et pour un usage de smartphone (visualisation à l'écran, partage Facebook ou Instagram), le Mi 5s convient parfaitement !
En matière de vidéo, le Mi 5s s'en sort bien également. La capture profite d'un encodage de qualité (20 Mbps en H.264 @ 30 im/s pour du Full HD, jusqu'à 40 Mbps en 4K mais à 20 im/s), mais aussi d'un autofocus continu attentif et d'une stabilisation performante. On aurait éventuellement souhaité un peu plus de douceur, à la fois dans les variations d'AF et dans la compensation des mouvements, mais c'est un détail. Par ailleurs, sur des plans fixes et par faible luminosité, l'autofocus continu a tendance à pomper pour vérifier que la mise au point est toujours bonne. On peut toutefois désactiver la mise au point continue au besoin.
Performances et autonomie
Le Snapdragon 821 est supposé être ce qu'il se fait de mieux en ce moment, à la fois chez Qualcomm et sur le marché des SoC mobiles tout court d'ailleurs. Alors attention, il existe deux versions du 821 : celle du Mi 5s cadencée à 2,15 GHz et une autre, plus musclée, qui grimpe à 2,35 GHz (et qu'on retrouve sur le OnePlus 3T). Ici, le SoC se base sur un CPU quadruple coeur (deux à 2,15 GHz, deux à 2 GHz) et un GPU Adreno 530 (624 MHz). Le tout est épaulé par 3 Go de RAM.Les résultats sont dans l'ensemble très bons. Sur Geekbench 4, la préférence va logiquement aux fréquences élevées (en test mono coeur) et aux octacores (en test multi coeurs). Avec sa configuration à quatre unités de calcul et une cadence maximum de 2,15 GHz, le Snapdragon 821 se place en retrait par rapport aux SoC Exynos et Kirin haut de gamme, et dans la lignée du Snapdragon 820.
Sur PCMark, la valeur d'ensemble (Work Performance) s'appuie en partie sur la quantité de RAM : le OnePlus 3, avec ses 6 Go, se hisse en tête de peloton, loin devant les autres. Le Mi 5s termine 4e.
En revanche, dès qu'on cause graphisme, le Snapdragon 821 détrône tout le monde. Et ce, malgré son Adreno 530 qui utilise la même cadence ici que sur un Snapdragon 820. Dans tous les cas, et compte tenu des faibles écarts constatés ici - et des scores globalement élevés - ce Snapdragon 821 est vraiment bon.
Mais le domaine où la surprise est totale, c'est celui de l'autonomie : plus de 10h sur le test Work Performance avec une batterie de 3 200 mAh, c'est tout bonnement excellent !
Conclusion
Xiaomi nous impressionne à chaque fois, ce Mi 5s ne déroge en rien à la règle. C'est même un smartphone qui nous procure du plaisir à l'usage, tellement il est bien conçu. Design, finition, encombrement parfait et superbe écran apportent déjà une excellente approche. La puissance généreuse, l'autonomie monstrueuse et la très bonne couche photo finissent de convaincre.Et pourtant, il reste toujours un petit grain de sable dans ces rouages superbement huilés. Et même deux ou trois. Le principal étant l'absence de bande de fréquences des 800 MHz, gênant pour les gros utilisateurs de 4G, en particulier chez SFR qui mise beaucoup dessus. Ceci étant, ça ne nous a pas empêché de vivre - à Clermont-Ferrand de surcroît - pendant une semaine. Le deuxième est dans l'esprit du premier : on est en présence d'une version internationale en langue française, mais sans la France dans les options régionales... La ROM ne semble pas totalement achevée (bug des MMS). Et enfin, le lecteur ultrasonique d'empreintes digitales Qualcomm n'est pas parfaitement réactif. Espérons qu'une mise à jour corrige cela.
Trois bémols qui ne suffisent pas à ternir le blason du Mi 5s, assurément un excellent smartphone, encore plus agressif qu'un OnePlus 3 ! Vivement que Xiaomi se décide à distribuer ses produits correctement en France. Et merci à Gearbest pour l'envoi de cette unité de test.
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