Un changement de philosophie, au risque de perdre son identité de flagship killer ? Il y a un peu de ça. Coupons court à toute forme de suspens : le Poco F2 Pro n'est ni plus ni moins que la version internationale du Redmi K30 Pro, déjà disponible en Chine depuis plusieurs mois.
Alors reste-t-il un poco de Poco, dans ce F2 Pro ? Réponse dans notre test complet que voici.
Poco F2 Pro : la fiche technique
À l'instar de son prédécesseur, le Poco F2 Pro semble opter pour un compromis intéressant pour le consommateur : incorporer un maximum de technologies dernier cri dans un smartphone au prix contenu. Rappelons tout de même que le suffixe dont se pare le Poco F2 Pro n'est pas là pour rien. Le tarif de ce nouveau modèle n'est clairement pas aussi attractif que son prédécesseur.Le Poco F2 Pro, c'est :
- Écran : AMOLED de 6,67 pouces (20:9) affichant une définition Full HD+ de 2400 x 1080 pixels (395 ppi, 60 Hz, HDR10+) et couvrant environ 87% de la surface avant
- SoC: Snapdragon 865 (7 nm+) avec processeur octo-core (1x 2,84 GHz + 3x 2,42 + 4 x 1,80 GHz) et GPU Adreno 650 (587 MHz)
- Mémoire vive : 6 ou 8 Go LPDDR5
- Stockage interne : 128 Go (non extensible) ou 256 Go en UFS 3.1
- Batterie : 4 700 mAh, recharge rapide jusqu'à 30 W en filaire
- Étanchéité : non certifié
- Prise jack 3,5 mm : oui
- Audio : un haut-parleur
- Appareils photo arrière :
- grand-angle 64 MP (1/1.72", 0,8 µm, ƒ/1.9) équivalent 26 mm
- ultra grand-angle 13 MP (ƒ/2.4) équivalent 13 mm
- Téléobjectif macro 5 MP (ƒ/2.2) équivalent 50 mm
- Capteur de profondeur 2 MP (ƒ/2.4)
- Vidéo : 8K@24/30fps, 4K@30/60fps, 1080p@30/60/120/240fps, 1080p@960fps; gyro-EIS
- Appareil photo avant : 20 MP (1/3.4" ƒ/2.2), vidéo 1080p30fps
- Capteur d'empreintes : Oui, sous l'écran
- Recharge inversée : Non
- Double SIM : Oui
- Compatible 5G : Oui
- Connectivité : Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac/6, Bluetooth 5.1, NFC
- Dimensions : 163.3 x 75,4 x 8.9 mm pour 219 grammes
- OS : Android 10 + MIUI 11
- Coloris : Neon Blue, Phantom White, Electric Purple, Cyber Gray
- Prix : 499€ (promotion, puis 549€) pour 6+128 Go ou 599€ pour 8+256 Go
- Disponibilité : Disponible
Avec son nouveau produit, Poco s'en prend frontalement à un redoutable concurrent : realme, dont le tout récent X50 Pro 5G s'impose déjà comme l'une de nos références favorites cette année. On pourrait aussi citer le realme X3 SuperZoom, proposé au même tarif, mais dont la fiche technique mobilise un SoC de l'an dernier.
Dans sa boîte, le Poco F2 Pro s'accompagne d'une coque de protection en silicone rigide, d'une paire d'écouteurs intra-auriculaires filaires et d'un adaptateur secteur 30 W.
Design : un superbe smartphone
Si la fiche technique du Poco F2 Pro bombe du torse, ce nouveau modèle se distingue aussi de son prédécesseur par une esthétique beaucoup plus soignée.Répétons-le : le F2 Pro reprend intégralement le design du Redmi K30 Pro, que nous n'avions pas eu le loisir de prendre en main jusqu'ici.
Il s'agit d'un téléphone très intéressant visuellement, qui profite d'un verre dépoli au dos (très sensible aux traces de doigt) et, surtout, d'un écran totalement dépourvu de distraction. Pas de poinçon, d'encoche ou de « capsule » comme sur le X50 Pro 5G. Ici, Poco s'inspire davantage des OnePlus 7 et 7 Pro qui avaient opté l'an dernier pour une caméra avant logée dans un mécanisme escamotable, sur le dessus.
Évidemment, qui dit mécanisme dit risque de casse. Pour autant que nous puissions en juger pour le moment, l'appareil est solidement ancré dans le châssis. Pour tester sa résistance, nous nous sommes amusés à essayer de le rentrer en appuyant dessus et avons rencontré une forte résistance. Comme un lecteur de disque dont on souhaite refermer le tiroir manuellement.
Sur la tranche haute, près de l'appareil à selfie donc, on retrouvera aussi la prise jack 3.5 mm que, décidément, semble être réhabilitée en masse sur les derniers smartphones que nous testons.
Les boutons de réglage du volume et d'allumage (ici peint dans un très joli rouge) sont idéalement placés pour être atteints du doigt sans repositionner sa main. Autre bonne nouvelle : le capteur d'empreintes digitales intégré à l'écran est, une fois n'est pas coutume, placé assez haut pour éviter d'avoir à maltraiter son pouce pour déverrouiller son téléphone.
Attention : le Poco F2 Pro est un smartphone particulièrement lourd. Avec ses 219 grammes sur la balance, nous n'avons pas affaire à un poids plume. Pour autant son ratio d'aspect 20:9 lui permet d'éviter d'être aussi massif qu'on se l'imagine. Très clairement, le constructeur ne se mouille pas en proposant une diagonale de 6,67", qui tend à s'imposer comme la nouvelle norme pour les smartphones de milieu de gamme.
Le dos de l'appareil, enfin, fait étalage de ses différents capteurs photo au sein d'un cercle du plus bel effet. Dépassant d'à peine 2 mm du châssis et, étant placée au milieu, la configuration photo ne gêne en rien le smartphone lorsqu'on le pose à plat.
Précisons aussi que seul le dos du téléphone est incurvé. L'écran, lui, est parfaitement plat, et offre une superbe surface d'affichage à l'utilisateur. Les bordures sont très minces (4 mm au plus large, au niveau du menton) et, comme nous allons le voir, l'écran excellemment calibré.
Écran : une dalle parfaitement calibrée
Ce n'était pas franchement gagné, mais l'écran AMOLED du Poco F2 Pro est bel et bien l'un des modèles les plus captivants que l'on ait vus depuis le début d'année.Bien sûr, il faudra ici faire l'impasse sur une fréquence de rafraîchissement élevée. Poco en reste aux 60 Hz, et laisse donc l'avantage de la fluidité à son concurrent realme. Mais le F2 Pro a d'autres atouts, à commencer par son excellente calibration qui, au déballage, reste perfectible. Voyons cela.
Comme d'habitude, plusieurs « schémas de couleurs » sont proposés à l'utilisateur. De série, c'est le mode automatique qui est sélectionné, et qui est censé offrir le meilleur équilibre. Sans grande surprise, la température de l'écran est, dans ce mode, beaucoup trop froide (autour de 7430K) et tourne donc au bleu. Le gamut sRGB est néanmoins couvert à 99,9%, et jusqu'à 93,5% pour le DCI-P3. Enfin le delta E 2000, qui mesure la différence d'affichage d'une couleur par rapport à sa référence Pantone, oscille entre 2,96 et 3,58 selon la luminosité sélectionnée. Autrement dit : précision du point blanc mise à part, nous sommes déjà sur une belle référence.
Qui désire des couleurs plus explosives encore peut opter pour le mode « Saturé », qui offre cette fois une couverture complète du spectre DCI-P3, et 146,3% du sRGB. Le delta E s'envole néanmoins à 6,68, et la température de l'écran demeure trop froide (7233K).
Le mode « standard » nous permet quant à lui de réchauffer méchamment la dalle... un peu trop d'ailleurs, puisqu'on nous avons cette fois calculé 6059 kelvins. On s'approche de la référence de 6500K, mais n'y sommes pas encore. En jouant alors avec la roue chromatique offerte par l'interface, on obtient après quelques réglages une calibration parfaite : température de 6478K, 98,5% de couverture du sRGB et un delta E de 0,92 — réellement excellent.
Côté luminosité, le Poco F2 Pro s'en sort bien. En laissant activée l'adaptation automatique à la lumière ambiante, nous avons calculé un pic à 763 cd/m2. Suffisant pour pouvoir profiter de son écran en plein soleil. En mode manuel, nous n'irons pas au-delà de 490 cd/m2, ce qui correspond à la valeur mise en avant par Poco sur sa fiche produit. Le contraste est quant à lui « infini », de par la nature de la technologie AMOLED.
La dalle du Poco F2 Pro est également compatible HDR10+, et offre donc des couleurs absolument renversantes sur les contenus compatibles.
Si l'on finit par s'habituer à la présence d'un poinçon sur la majorité des smartphones que nous testons, il faut bien reconnaître que l'écran sans distraction du F2 Pro offre une expérience visuelle sans pareille. De quoi convaincre les plus réfractaires à regarder des films et séries sur leur téléphone ? Et pourquoi pas.
Audio : petit manque de pêche
Le Poco F2 Pro ne repose que sur un seul haut-parleur pour diffuser du son. Intégré sur la tranche basse du smartphone, ce modèle livre une prestation correcte pour écouter des vidéos ou des stories sur les réseaux sociaux, mais ne rendra jamais justice à la musique que vous écoutez. Nous sommes clairement à des années-lumière du Xiaomi Mi 10 ou Mi 10 Pro.Plus concrètement, et comme sur n'importe quel smartphone, le Poco F2 Pro privilégie une meilleure restitution des hauts médiums et des aigus pour éclaircir les voix au détriment des instruments et, surtout, des basses. Rien de dramatique, surtout que la saturation est évitée jusqu'à très haut volume.
Parlons volume, justement. Sans doute le plus gros reproche que l'on pourra faire au F2 Pro côté son. Même en filaire ou en Bluetooth, le smartphone n'offre pas une puissance suffisamment importante pour pouvoir s'adapter à toutes les situations. En extérieur, le volume se situera presque toujours au-delà des 70% pour obtenir une réponse en fréquence équilibrée sur tout le spectre. Même à plein volume, vous ne risquez pas de vous éclater les tympans.
Un petit mot sur les écouteurs intra-auriculaires fournis : il s'agit ni plus ni moins du même modèle que sur les Xiaomi Mi 10 Lite. À la tenue parfaite, ils offrent une bonne isolation aux bruits ambiants, mais sont malheureusement très basseux. Cette fois, ce sont les voix auxquelles on ne rend pas justice.
Côté connectivité, le Poco F2 Pro ne manque de rien. Il prend en charge les codecs Bluetooth usuels : SBS, AAC, LDAC, aptX, aptX HD, aptX Adaptative et aptX TWS+. Sa prise jack peut quant à elle décoder des flux 24-bit/192 kHz.
Performances : une vraie petite bombe
Pour nos essais, Xiaomi nous a fourni le modèle d'entrée de gamme du Poco F2 Pro, équipé de 6 Go de RAM et de 128 Go de stockage. Dans tous les cas, on reste sur les technologies LPDDR5 et UFS 3.1, et s'attend donc à des résultats explosifs sur notre protocole de test.Sans surprise, le Poco F2 Pro se hisse déjà bien haut dans le classement. Pour tout dire, il obtient d'ailleurs les mêmes résultats que le Mi 10 Pro, vendu le double de son prix.
Que ce soit au niveau du processeur, du GPU ou du stockage flash, le Poco F2 Pro s'en sort avec brio. Tout bonnement irréprochable, surtout pour un smartphone tarifé 549€.
La navigation sur le smartphone est donc ultrarapide, tout comme le lancement de multiples applications entre lesquelles nous basculons en permanence. Le jeu vidéo ? Le Poco F2 Pro en fait son quatre heures et offre des graphismes systématiquement poussés à leur maximum sans broncher.
Même la chauffe est parfaitement gérée par le smartphone. Après plus d'une demi-heure de jeu sur le très gourmand Call of Duty : Mobile, nous relevions 38°C au plus chaud sur le dos de l'appareil. Rien d'inhabituel.
Logiciel : MIUI, encore et toujours
On ne va pas vous mentir, on commence à manquer de mots pour vous parler de MIUI, la surcouche Xiaomi que l'on retrouve une nouvelle fois sur ce Poco F2 Pro. C'est qu'on vous l'a déjà décrit en long, en large et en travers ne serait-ce que ces deux derniers mois avec les Mi 10 Pro et Mi 10 Lite, Redmi Note 9 et Note 9 Pro et Black Shark 3.Le Poco F2 Pro embarque la toute dernière mouture de la ROM : MIUI 11.0.6, dans sa version Global. Le smartphone intègre la mise à jour de sécurité Android d'avril 2020, ce qui commence à dater un petit peu. Espérons que Xiaomi ne tardera pas à mettre à niveau son nouveau téléphone.
Reposant non pas sur le launcher MIUI mais sur le Poco Launcher dans sa version 2.0, le F2 Pro propose par défaut un tiroir d'applications. Une fonctionnalité qui s'est faite attendre sur MIUI, et qui est enfin de rigueur avec la dernière version.
Mode sombre, navigation gestuelle, fonctionnalités de bien-être numérique, tout y est. On retrouve également Game Turbo, le gestionnaire de jeux qui permet de les optimiser et d'afficher un léger overlay en jeu pour connaître ses performances. Spécificité de ce Poco F2 Pro, on peut aussi choisir l'effet visuel et le son que fait le téléphone lorsque vous faites sortir l'appareil photo avant de son logement. De quoi briller en société.
Malheureusement qui dit smartphone de milieu de gamme dit aussi, chez Xiaomi, publicité intégrée à l'interface. Rassurez-vous : nous ne parlons pas de pop-up qui débarquent de nulle part, mais d'une intégration à des endroits choisis de l'interface. Particulièrement, on les remarque lorsque l'on utilise le gestionnaire de téléchargement pour, par exemple, installer un fichier .apk. Au quotidien, ce n'est pas gênant, mais cela reste rageant de débourser 500€ pour un téléphone qui intègre de la publicité.
Dans le même ordre d'idées, les téléphones Xiaomi restent à ce jour parmi les plus chargés en termes de bloatwares, ces applications et jeux préinstallés sans que l'on ait demandé quoi que ce soit. Au moment de les désinstaller (en lot, heureusement), nous en avons compté 14. Autant d'applications qui, si vous les laissez croupir sur votre téléphone, se nourriront évidemment de vos données personnelles sans que vous en ayez connaissance.
Autonomie : une très bonne prestation
Poco ne pouvait pas se rater sur l'autonomie : c'était l'un des gros points forts du Poco F1 qui a fait sa renommée. Pas d'inquiétude : le Poco F2 Pro et son énorme batterie de 4 700 mAh s'en sortent très bien.Notre modèle de test s'est éteint au terme de 29h25 d'utilisation au cours desquelles l'écran est resté allumé 9 h 36. Ce n'est certainement pas la durée la plus impressionnante enregistrée récemment (la palme revient au Xiaomi Mi 10 Lite), mais cela vous permet de tenir une bonne journée et demie sans croiser la route d'une prise murale.
Côté recharge, justement, le Poco F2 Pro est un excellent cru. Avec son adaptateur secteur 30 W fourni dans la boîte, le smartphone sera rechargé entièrement en très exactement 63 minutes. En 30 minutes, vous aurez déjà récupéré 55%. Poco reste derrière realme sur ce point : sur le realme X50 Pro 5G, on passe de 0 à 100% en 43 minutes seulement.
Photo : très à l'aise, dans toutes les situations
Le Poco F2 Pro embarque une configuration photo somme toute assez classique en 2020. Elle repose sur un capteur principal Sony IMX686 de 64 mégapixels, dont la belle taille de 1/1.7" et l'ouverture à ƒ/1.9 offrent un apport de lumière très important, quelle que soit l'heure de la journée.Du reste, impossible de ne pas retomber dans la comparaison avec la realme X50 Pro. Outre ce capteur principal identique, les deux smartphones le conjuguent avec un téléobjectif (5 MP pour le Poco, 12 pour le realme), un ultrawide (13 MP pour le Poco, 8 pour le realme) et un capteur de profondeur de 2 mégapixels censé aider pour les portraits.
Aussi, d'avance, nous savions à peu près à quoi nous attendre. C'est-à-dire à des résultats très intéressants, que le soleil soit à son zénith ou que la lumière commence à manquer.
Des photos en plein jour très détaillées
En journée, le Poco F2 Pro et son capteur 64 mégapixels offrent des clichés très lumineux, parfaitement exposés et au traitement numérique sobre. Point d'excès de contraste, et encore moins de netteté. Le point d'honneur est mis à représenter exactement ce que le photographe a sous les yeux, et c'est réussi.Le pixel binning fait des merveilles pour augmenter encore la clarté des photos. Au centre de l'image, où le piqué est le plus prononcé, on se plait à admirer les détails et la parfaite restitution des textures.
Parlant de fonctionnalités qui font des merveilles, le HDR est également l'un des meilleurs que l'on ait vu sur un smartphone milieu de gamme cette année.
C'est simple : même en visant le soleil, le smartphone parvient à récupérer les ombres et les hautes lumières afin d'exposer correctement une scène.
Enfin, comme d'habitude sur ce genre de modèles, on peut user du capteur en mode 64 mégapixels. Ce faisant, la taille des photosites descend à 0,8 µm, et on gagne en possibilités de recadrage ce que l'on perd en netteté et en exposition. Très franchement, ne vous préoccupez pas de ce mode.
Un ultrawide dans les règles de l'art
Si le module ultrawide pourrait profiter de quelques mégapixels supplémentaires, reconnaissons-lui qu'il offre des instantanés tout bonnement ravissants.La continuité des couleurs par rapport au grand-angle est parfaite, et le piqué au centre une nouvelle fois très bon.
Les détails commencent à s'évaporer assez loin dans les angles, diffraction oblige, mais la correction de la distorsion est en tout cas de très bonne facture.
Encore une fois, nous sommes époustouflés devant les capacités HDR du téléphone. Même au très grand-angle, dont le capteur est pourtant de très petite taille, on peut oser le contrejour sans avoir peur de rater complètement l'exposition d'une scène. Admirable.
Un zoom de bonne qualité
S'il fallait comparer le zoom du realme X50 Pro à celui du Poco F2 Pro, le duel serait serré. Seule différence entre les deux ? 7 mégapixels, à l'avantage du modèle de realme.Mais dans les faits, et même sur grand écran, les clichés sortis de cette optique sont suffisamment bien définis pour en scruter les détails.
Offrant par défaut un zoom 2x (donc aux alentours de 55 mm), on pourra également pousser l'optique jusqu'à un zoom numérique 10x. Si, souvent, on ne recommande pas une telle manoeuvre, il faut bien reconnaître qu'ici le Poco F2 Pro fait un bon travail de restauration.
Bien sûr, les textures perdent énormément en détails, mais le contraste reste bon et le sujet clairement identifiable. Ce n'est pas tout à fait la bouillie de pixels à laquelle on est habitués, disons.
Un excellent portraitiste
Les smartphones sortis en 2020 sont globalement tous capables de faire des portraits de bonne qualité. Ce qui les différencie est le traitement, bien sûr, mais aussi et surtout leur capacité à détourer parfaitement le sujet.Le Poco F2 Pro tape dans le haut du panier, toutes catégories. La restitution des couleurs est très naturelle et le flou d'arrière-plan justement dosé par défaut (on peut l'augmenter ou le réduire pendant la prise de vue).
On notera bien ça et là quelques ratés sur le détourage (au niveau des cheveux), mais rien de dramatique.
Avec le capteur avant, le rendu est fatalement moins détaillé, mais toujours de qualité. Regrettons une teinte à peine trop rouge sur la peau, et un lissage un poil trop prononcé. Du reste, le détourage est plutôt efficace, même si un faux positif s'est glissé dans la photo ci-dessous (le plaid, derrière moi).
Le téléobjectif du Poco F2 Pro est également mobilisé par le smartphone en mode macro. Si les résultats ne sont pas brillants, on reste bien plus satisfait du rendu que sur la majorité des smartphones testés dernièrement. La raison ? La focale plus longue utilisée permet une meilleure isolation du sujet. Malgré tout, le capteur est un peu à la peine sur l'autofocus et la faible définition du capteur se fait plus rapidement ressentir sur ce genre de clichés.
Très à l'aise en basse lumière
Quand la lumière vient à manquer, le Poco F2 Pro effectue une montée en ISO raisonnable afin de ne pas saturer l'image de bruit numérique. Une faculté permise notamment par la grande taille du capteur principal.Ainsi, même sans activer le mode nuit, on obtient un résultat plutôt honnête. Bien sûr, on préfèrera, quand c'est possible, utiliser ce mode de prise de vue pour améliorer l'exposition et récupérer plus de détails.
À l'extérieur le constat est le même. Par défaut, le mode automatique est très à l'aise. Seul problème : les hautes lumières sont souvent cramées, et un manque global de netteté ne permet pas d'apprécier les textures à leur juste valeur. Le mode nuit rééquilibre très justement l'histogramme, sans aller trop loin et donner cet effet « photo prise en plein jour » alors qu'il fait nuit noire.
La réduction du bruit est également très importante avec le mode nuit. Sur les deux clichés ci-dessous, on passe de plus de 10 000 ISO sans le mode nuit à 6700 ISO avec le mode nuit. De plus, un traitement est appliqué afin de récupérer des détails, notamment sur le ciel. Bref : un très bon dosage.
Vidéo : de la 8K à 30 ips !
On en est là. En 2020, un smartphone vendu autour de 500€ est capable de filmer en 8K à 30 images par seconde. Une petite prouesse technique, qui offre des vidéos aux couleurs éclatantes qui, malheureusement, ne sont pas stabilisées.Un problème que l'on retrouve aussi en 4K à 30 ou 60 ips. Pour profiter d'une stabilisation plus poussée via la technologie Steady Video, il faudra descendre à 1080p30, et veiller à marcher lentement pour éviter le fameux effet shaky cam.
Notez que le module ultra grand-angle est également capable de filmer en 4K, à 30 images par seconde. Pas de Steady Video ici, mais une très légère stabilisation électronique qui amoindri à peine le choc de vos pas.
Dans tous les cas : le Poco F2 Pro offre une grande variété dans les prises de vue. De quoi faire de l'ombre à un certain iPhone SE qui, jusqu'à présent, offrait l'une des meilleures prestations vidéos dans sa gamme de prix.
Poco F2 Pro : l'avis de Clubic
Si les fans de la première heure regretteront à coup sûr la hausse du prix opérée par Poco, assurons-leur que, pour 549€, le Poco F2 Pro offre sans doute l'un des meilleurs rapports qualité-prix de l'année.Plus accessible que le realme X50 Pro, plus performant que le Xiaomi Mi 10 Lite et le realme X3 SuperZoom, le Poco F2 Pro est possiblement l'un des meilleurs contrepoids à l'excellent iPhone SE 2020.
Doté d'un design sublime, de performances ravageuses, d'un écran excellemment calibré et d'une aisance rare en photographie et en vidéo, le Poco F2 Pro est un smartphone à tout faire qui satisfera les utilisateurs exigeants, qui veulent du haut de gamme sans y mettre le prix. Une grande réussite.
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur
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