© Christelle Perret pour Clubic
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Deux ans après la deuxième itération de son smartphone pliant, la branche mobile de Lenovo propose une nouvelle édition visuellement très différente, le Motorola Razr 2022. Ce nouvel appareil haut de gamme qui veut concurrencer le Samsung Galaxy Z Flip 4, se place à un tarif élevé ; près de 1 300 euros. Un tarif justifié ?

Les plus
  • Très bonnes performances
  • Bel écran interne
  • Pliure quasiment imperceptible
  • Capteur grand-angle
  • Autonomie correcte
Les moins
  • Pas fait pour le gaming
  • Manque de polyvalence en photo
  • Charge un peu lente
  • Certification IP52 insuffisante

Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.

Motorola s’est montré particulièrement prolifique cette année avec la sortie de cinq smartphones sur les segments milieu et haut de gamme. Ses flagships, le Motorola edge 30 Pro et le Motorola edge 30 Ultra, sont désormais rejoints par le Motorola Razr, troisième du nom, version 2022. En plus d’être le seul smartphone pliant du constructeur sous la bannière de Lenovo, c’est aussi le seul modèle de la marque à dépasser la barre symbolique des 1 000 euros. Voyons s’il les vaut, point par point.

Motorola Razr 2022 : la fiche technique

Le Motorola Razr version 2022 n’a plus grand-chose à voir avec ses prédécesseurs : le design a été entièrement revu et, évidemment, sa fiche technique répond aux plus hautes exigences d’aujourd’hui avec l’adoption d’une puce Snapdragon 8+ Gen 1. Son format exige des compromis importants, comme l’impossibilité d’intégrer le capteur 200 mégapixels embarqué par le edge 30 Ultra, ou encore de proposer une capacité de batterie supérieure à 3 500 mAh. 

Notez que, malgré le déploiement en cours d’Android 13, le smartphone est livré avec un Android 12 Stock et l’application Moto, qui permet de personnaliser l’apparence et quelques points de fonctionnement de l’interface du smartphone. Et que le constructeur s’engage à prendre en charge trois ans de patchs de sécurité, et seulement deux mises à niveau majeures de l’OS ; ainsi, Android 14 sera le dernier update assuré par Motorola. Cela paraît un peu léger, notamment vis-à-vis du prix du modèle.

Fiche technique Motorola Razr 2022

Résumé
Mémoire interne256 Go, 128 Go, 512 Go
Mémoire vive (RAM)8 Go, 12 Go
Capacité de la batterie3 500 mAh
Charge rapideOui
Définition du / des capteur(s) arrière50 Mpx, 13Mpx
Caractéristiques techniques
Système d'exploitationAndroid
Version du système d'exploitation12
Assistant vocalGoogle Assistant
Affichage écran interne
Taille de l'écran6.7 pouces
Type d'écranpOLED
Définition de l'écran1080 x 2400 pixels
Taux de rafraîchissement144Hz
Densité de pixels394 ppp
Écran HDROui
Affichage écran externe
Taille de l'écran2.7 pouces
Type d'écrangOLED
Définition de l'écran800 x 573 pixels
Taux de rafraîchissement60Hz
Densité de pixels372 ppp
Écran HDRNon
Mémoire
Mémoire interne256 Go, 128 Go, 512 Go
Stockage extensibleNon
Performance
ProcesseurSnapdragon 8+ Gen 1
Finesse de gravure4nm
Nombre de cœurs CPU8
Fréquence CPU3.2GHz
GPUAdreno 730
Mémoire vive (RAM)8 Go, 12 Go
Batterie
Capacité de la batterie3 500 mAh
Batterie amovibleNon
Recharge sans-filNon
Charge rapideOui
Puissance de la charge rapide30W
Appareil Photo
Nombre de caméras (avant & arrière)3
Définition du / des capteur(s) arrière50 Mpx, 13Mpx
Définition du / des capteur(s) avant32 Mpx
Enregistrement vidéo8K@30fps, 4K@30/60fps, 1080p@30/60/120fps
Stabilisateur caméraOptique
Flash arrièreLED
Flash FrontalNon
Taille des photosites objectifs arrière1.0 µm, 1.12 µm
Taille des photosites objectifs frontaux0.7µm
Ouverture objectif photo arrièresf/1.8, f/2.2
Ouverture objectif photo frontauxf/2.4
Zoom Optique8x
Réseau
Carte(s) SIM compatible(s)Nano-SIM, eSIM
Compatible double SIMOui
Compatible 5GOui
Compatible VoLTEOui
Connectivité
Wi-Fi6e
Bluetooth5.2
NFCOui
GPSOui
InfrarougeNon
Equipement
Type de connecteurUSB Type-C 3.1
Lecteur biométrique à empreinte digitaleOui
Capteur de reconnaissance facialeReconnaissance faciale 2D
AcceleromètreOui
GyroscopeOui
Prise JackNon
Nombre de haut-parleurs2
Caractéristiques physiques
Hauteur (Ouvert)167mm
Hauteur (Plié)86.5mm
Largeur (Ouvert)79.8mm
Largeur (Plié)79.8mm
Epaisseur (Ouvert)7.62mm
Epaisseur (Plié)17mm
Poids200g
Certification IPIP52
Indice de réparabilité6.2/10

Dans la boîte du Motorola Razr 2022

Les derniers modèles de la série Motorola edge 30 proposaient une boîte certifiée “eco-friendly packaging”, plus petite, plus légère et composée d’éléments en carton intégralement recyclables ; l’emballage lui-même arborait la couleur brute du carton recyclé pour afficher fièrement les (nouvelles) valeurs écologiques de la branche mobile de Lenovo. 

Eh bien, oubliez tout ça ! Pour la boîte du Motorola Razr 2022, le constructeur ne s’est pas tellement inquiété des questions de minimalisme et de sobriété vis-à-vis des ressources utilisées. Ainsi, le grand, large et lourd packaging du smartphone ne fait pas l’économie de la teinture et adopte une robe noire.

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Le smartphone est couché immédiatement sous le clapet doté d’une gravure “razr” à effet brillant, pour donner au carton une allure très haut de gamme. Sous l’appareil, un élément moulé en plastique recouvre les autres fournitures livrées avec l’appareil, elles-mêmes contenues dans un fond en plastique moulé. Le Motorola Razr 2022 est donc accompagné par :

  • Un bloc de charge rapide de 30 W ;
  • Un câble de recharge USB-C vers USB-C ;
  • Une coque de protection en deux parties ;
  • Une clé d’éjection pour ouvrir la trappe nano-SIM ;
  • Un guide de démarrage rapide ;
  • Un livre d’informations avec la carte de garantie.

Avec cet emballage, il ne fait aucun doute que l’on est face à un modèle haut de gamme, mais est-il bien nécessaire de mettre autant d’énergie et de ressources dans une boîte qui finira au fond d’un placard ? Ce retour assez brutal de la part du constructeur nous a amené à nous interroger sérieusement à ce sujet. D’ailleurs, votre avis sur cette question nous intéresse beaucoup : n’hésitez pas à nous le donner en commentaire !

Design rétro réussi

Le Motorola Razr 2022 n’a plus grand-chose à voir avec son prédécesseur ; la branche mobile de Lenovo s’est efforcée d’affiner son modèle, d’adoucir ses bords et d’éliminer son imposant menton. Le résultat est très agréable à l’œil et, avec sa teinte Satin Black, l’allure du smartphone coche instantanément deux cases : haut de gamme et professionnel.

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Le Motorola Razr 2022 est moins haut que le modèle de 2020, mais plus large et légèrement plus lourd. Déplié, il mesure 167 x 79,8 millimètres (contre 169,2 x 72,6 millimètres pour le Razr 5G 2020) pour 7,6 millimètres d’épaisseur et un poids total de 200 grammes. Plié, il se glisse très facilement dans une poche puisqu’il ne mesure plus que 86,5 x 79,8 millimètres (contre 91,7 x 72,6 millimètres pour le modèle précédent) pour 17 millimètres d’épaisseur.

Grâce à sa taille, à son poids et à son revêtement, la prise en main du Motorola Razr 2022 est excellente. À l’avant comme à l’arrière, le smartphone adopte une protection Corning Gorilla Glass 5. Les bords sont en alliage d’aluminium série 7 000 et la charnière est composée d’acier inoxydable. D’ailleurs, cette charnière est ajustable pour maintenir l’écran sous n’importe quel angle choisi ; pratique pour faire un selfie ou participer à une visioconférence en mode “main libre”.

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Lorsqu’il est plié, le smartphone affiche les notifications sur son écran externe, dont la dalle gOLED tactile de 2,7 pouces offre une résolution de 800 x 573 pixels (372 ppp). Cet écran secondaire dispose d’un taux de rafraîchissement de 60 Hz, et ses spécifications sont largement suffisantes pour répondre aux besoins des utilisateurs ; il suffit de déplier l’appareil pour profiter d’un espace et d’un affichage plus large. 

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L’écran principal du Motorola Razr offre une dalle pOLED d’une diagonale de 6,7 pouces, au format classique 20:9. Elle assure un affichage FHD+ (résolution de 2 400 x 1 080 pixels ; 394 ppp). Le ratio écran/corps de 94,46 % reflète peu la présence de bordures métalliques très épaisses qui permettent de maintenir l’écran en place lorsqu’il est plié, de même que lorsqu’il est déplié. Notons en passant la présence de la grille d’un premier haut-parleur directement dans la bordure supérieure, juste au-dessus du capteur selfie intégré à l’écran.

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Pour le reste, à savoir les tranches, le smartphone se montre très classique. La tranche supérieure et la tranche gauche de l’appareil comportent chacune un microphone. La tranche inférieure contient le tiroir de rangement de la carte SIM, le port USB-C ainsi qu’un troisième microphone et le second haut-parleur. Quant à la tranche droite, elle propose les boutons de réglages du volume et, en dessous, le bouton de mise sous tension du smartphone qui fait également office de lecteur d’empreintes digitales.

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Sans surprise, le Motorola Razr 2022 ne propose pas de port jack 3,5 mm pour y brancher ses écouteurs ou son casque filaire. Il faut donc compter sur son duo de haut-parleurs stéréo, ou opter pour des appareils sans fil ; le smartphone est compatible avec la technologie Bluetooth 5.1 afin de connecter ses périphériques wireless.

Enfin, précisons que l’appareil est certifié IP52, avec une protection limitée aux éclaboussures ; le Samsung Galaxy Z Flip 4 dispose d’une certification IPX8 lui permettant d’être immergé pendant 30 minutes dans une eau douce d’une profondeur maximale de 1,5 mètre. Et qu’il dispose d’un score de réparabilité de 6,2/10, contre 7,6/10 pour le smartphone pliant du sud-coréen.

Écran efficace au quotidien, moins dans les jeux

L’écran principal du Motorola Razr 2022 est constitué d’une dalle pOLED de 6,7 pouces Full HD+ (2 400 x 1 080 pixels, avec une densité de 394 ppp). Avec sa certification HDR10+ et sa palette DCI-P3, elle se montre très précise dans le rendu des couleurs pour répondre aux normes de qualité cinématographique.

Bien sûr, technologie OLED oblige, le taux de contraste est parfait. Concernant sa fréquence de rafraîchissement, elle peut atteindre 144 Hz, en conservant le paramétrage dynamique standard. Pour les plus économes, il est possible de forcer les 60 Hz afin de préserver l’autonomie de la batterie.

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Du côté de la luminosité, le Motorola Razr 2022 est limité à 500 nits. Pour information, le Samsung Galaxy Z Flip 4 annonce atteindre 1200 nits en HDR ; on est forcément un peu déçu. Pour autant, nous ne pouvons pas jouer les surpris puisque la branche mobile de Lenovo n’a jamais brillé (littéralement) pour la qualité de ses écrans : ils sont bons, mais ce ne sont pas les meilleurs disponibles sur le marché. Dans les faits, nous n’avons rencontré aucune difficulté pour lire les contenus affichés, même en extérieur avec une forte luminosité. 

Concernant l’affichage des couleurs, l’interface propose le choix entre les deux modes habituels : couleurs naturelles ou saturées. C’est ce deuxième réglage qui est activé par défaut, afin de proposer un affichage plus vif via l’espace de couleurs DCI-P3. Il est possible d’opter pour un rendu plus réaliste des couleurs en optant pour la palette sRGB. Globalement, la restitution colorimétrique est très satisfaisante, quel que soit le mode privilégié ; il s’agit ici d’une affaire de goûts.

L’un des grands avantages de cet écran pOLED de Motorola, notamment vis-à-vis de celui du Galaxy Z Flip 4, c’est que la pliure est quasiment imperceptible. Ceci s’explique spécifiquement par le fait que, lorsque le smartphone est plié, sa dalle ne l’est pas complètement ; au niveau de la charnière, la dalle fait un “U” avec un espace vide. Résultat : lorsque le smartphone est ouvert, la pliure est invisible à l’œil nu et on sent à peine une vaguelette en passant le doigt dessus. 

Par contre, nous avons noté un défaut majeur pour les amateurs de jeux mobiles exigeants. Le constructeur ne précise nulle part le taux d’échantillonnage de la dalle, sa réactivité aux commandes tactiles. Dans la navigation quotidienne, nous n’avons rencontré aucune difficulté pour scroller sur Instagram ou passer d’un serveur Discord à un autre, mais l’expérience a été nettement moins satisfaisante dans les jeux. Dans cet exercice, la dalle manque clairement de réactivité pour permettre des combats fluides ; on galère particulièrement à changer l’angle de la caméra.

Passons maintenant à l’écran externe, constitué d’une dalle gOLED de 2,7 pouces affichant 800 x 573 pixels (372 ppp) et doté d’un taux de rafraîchissement de 60 Hz. Il permet de consulter rapidement ses notifications, de passer des appels, de prendre des selfies, de répondre à des messages ou encore de trouver son chemin sans avoir à déplier le smartphone. Pour résumer, s’il n’est pas parfait, le duo d’écrans du Motorola Razr 2022 est efficace pour répondre aux besoins du quotidien.

Interface : toujours la même (bonne) recette

La recette des smartphones Motorola est la même pour tous les modèles sortis en 2022 : un Android 12 Stock fait tourner l’appareil, dont l’interface peut être personnalisée par l’application préinstallée “Moto”. Le système d’exploitation, déjà très intuitif et très facile à prendre en main, profite des conseils et tutoriels intégrés à l’application Moto pour faciliter encore plus l’adoption des gestes et mouvements qui permettent de naviguer et d’interagir avec Android.

© Motorola

Ce point a déjà été abordé, mais un rappel ne fait pas de mal : Motorola assurera trois ans de mises à jour de sécurité et deux mises à niveau de l’OS Android. Avec le déploiement en cours d’Android 13 qui va consommer cette première mise à jour majeure, le smartphone bénéficiera de sa dernière mise à niveau l’année prochaine, avec le déploiement d’Android 14. Pour un téléphone à près de 1 300 euros, c’est assez lunaire.

Nous avons fait part de notre incompréhension à la branche mobile de Lenovo qui s’est défendue en précisant qu’il s’agit du service minimum qu’ils s’engagent à assurer, qu’ils pourront apporter des mises à niveau supplémentaires, “peut-être”, “si nécessaire”. Sans réelle garantie de la part de Motorola, il nous est difficile de vous conseiller d’opter pour ce smartphone si vous espérez le garder plus de deux ans.

© Motorola

Revenons à notre interface. Les paramètres du système d’exploitation sont assez sommaires sur une version Stock, mais heureusement, l’application Moto permet d’apporter un peu de vie à l’ensemble, en appliquant un thème prédéfini ou bien en permettant de sélectionner chaque composant : la disposition de l’écran d’accueil, la forme des icônes d’application, les polices d’écriture utilisées, le fond d’écran ou encore les couleurs d’ambiance appliquées.

Performances excellentes, sauf en jeu

Le nouveau smartphone pliant de Motorola embarque la superstar des SoC haut de gamme, à savoir le Snapdragon 8+ Gen 1 de Qualcomm qui offre un léger gain de performance, de l’ordre de 10 % sur le CPU et le GPU, par rapport à la version non “Plus”, mais surtout une bien meilleure efficacité énergétique puisqu’il est 30 % moins gourmand. Il est couplé à 8 Go de RAM LPDDR5 et bénéficie de 256 Go de mémoire de stockage UFS 3.1, non extensible par une carte microSD. Sans surprise, le smartphone a brillé lors de nos tests de benchmarks.

© Motorola
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Sur les différentes applications de Benchmark et notamment AnTuTu et Geekbench 5, il obtient des scores remarquables, quoiqu'un peu plus faible que ceux du Motorola edge 30 Ultra qui dispose de 12 Go de RAM. Néanmoins, sa performance au test de stabilité de 3D Mark permet de prendre conscience des limites très marquées du modèle ; malgré un SoC plus économe et qui chauffe moins, le Motorola Razr 2022 souffre beaucoup de thermal throttling. En effet, son score de 44 % indique qu’il éprouve de réelles difficultés à rester performant et fluide à mesure que la température monte.

Précisons d’emblée que dans les usages du quotidien, le smartphone se montre très performant et ne souffre d’aucun ralentissement lorsque l’on ouvre une application ou que l’on passe de l’une à l’autre. Mais quand il s’agit de jeux mobiles gourmands, les choses se compliquent. Lorsque le Gametime, ou mode jeu, est activé, le smartphone déverrouille le plein potentiel du Snapdragon 8+ Gen 1, mais il ne suffit pas sur la durée.

En effet, nous avons constaté de forts ralentissements lors de notre session de plus de 30 minutes sur Genshin Impact. Pourtant, nous avons conservé le niveau de qualité des graphismes en “Moyen”, mais tout de même poussé le nombre d’images par seconde à 60 (car il est réglé sur 30 par défaut). Il n’a pas fallu longtemps avant que l’on constate de lourdes pertes de FPS, alors même que le smartphone ne chauffait pas très fort. 

Bref, le Motorola Razr 2022 est un smartphone puissant, mais il n’est pas du tout fait pour le gaming. D’autant que, comme nous le précisions dans la partie consacrée à l’écran (interne), la dalle n’est pas suffisamment réactive pour permettre de jouer à des jeux compétitifs ou qui requièrent de la rapidité.

Audio : deux haut-parleurs stéréo puissants

Quelle claque ! Le Motorola Razr 2022 embarque le même duo de haut-parleurs stéréo avec Dolby Atmos que nous avons adoré sur le modèle edge 30 Ultra. Avant d’aller plus loin, précisons que le smartphone n’est pas doté d’une prise jack 3,5 mm ; néanmoins, il est compatible avec la technologie Bluetooth 5.1 pour se connecter à un casque ou une paire d’écouteurs sans fil.

© Motorola
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Évidemment, les réglages du téléphone embarquent un menu Dolby Atmos qui permet de régler un peu plus finement l’audio. Par défaut, c’est le mode “Audio intelligent” qui se charge d’identifier le contenu et de réaliser des réglages automatiques pour améliorer le son délivré par le smartphone, mais il est possible de forcer les réglages par type de contenu : musique, film, jeu, podcast et un mode personnalisé.

Revenons au duo de haut-parleurs qui fait un travail extraordinaire. Avec autant de puissance accordée aux deux grilles, le son délivré est très immersif. Et lorsqu’on pousse le curseur du volume à son maximum, on a le plaisir d’obtenir un son extrêmement puissant qui sature très peu. 

Néanmoins, le positionnement d’une des deux grilles sur la tranche inférieure du smartphone, plutôt qu’au bord de l’écran comme pour le modèle edge 30 Ultra, est assez agaçant. En jeu ou en lecture vidéo, l’index vient rapidement boucher cette grille, qui produit alors un son étouffé en plus de vibrer assez fort contre le doigt. C’est tellement dommage de ne pas avoir placé cette grille sur le bord de l’écran, à l’instar de l’autre…

Photographie : un certain manque de polyvalence

Sa taille et son format ne permettent pas au Motorola Razr 2022 d’embarquer un module triple capteurs à l’arrière. Le smartphone se contente donc de deux caméras et d’un flash LED placés au-dessus de son écran externe, comme suit :

  • Un capteur grand-angle de 50 mégapixels (f/1.8 ; 2.0 µm) avec OIS, le même que sur le Motorola edge 30 Pro ;
  • Un capteur ultra-grand-angle/macro vision de 13 mégapixels (f/2,2 ; 1,12 µm) doté d’un champ de vision de 120°.
© Christelle Perret pour Clubic

À l’avant, il propose un capteur selfie de 32 mégapixels (f/2.4) qui se cache sous le poinçon central.

Grand-angle

Sans surprise, le capteur grand-angle est le point fort du module photographique du Motorola Razr. Il s’agit du même objectif de 50 mégapixels que celui du Motorola edge 30 Pro qui nous avait largement convaincu ; à la différence qu’ici, il est soutenu par la version “Plus” du Snapdragon 8 Gen 1.

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Quelles que soient les conditions de luminosité, en intérieur comme en extérieur, il s’en sort très bien grâce au Pixel Binning, qui lui permet de fusionner plusieurs pixels en un afin de capter un maximum de lumière. Quand le mode HDR est activé, il propose également des couleurs plus vives pour un résultat plus agréable à l’œil.

© Christelle Perret pour Clubic
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Le post traitement des images est rapide et efficace, et permet de conserver des couleurs naturelles (même lorsqu’elles sont boostées, elles ne sont pas complètement dénaturées). On apprécie particulièrement l’effort apporté au renforcement des contrastes, sans qu’ils soient exagérés. Les photographies bénéficient d’une belle profondeur, que l’on doit également à son focus tous pixels instantané très efficace.

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Les images sont nettes, même lorsqu’il y a du vent qui déplace lourdement le feuillage des arbres. Et on note une amélioration par rapport à ce que proposait le Motorola edge 30 Pro : ici, les angles ne sont pas étirés ; on suppose qu’il faut remercier le Snapdragon 8+ Gen 1 pour cette petite évolution agréable.

Zoom numérique

Grâce à sa haute résolution, le capteur grand-angle de 50 mégapixels permet de réaliser un zoom numérique jusqu’à 8x. C’est un petit pas en arrière, là où le edge 30 Pro permettait d’atteindre un agrandissement 10x. Néanmoins, on ne va pas se mentir : au-delà d’un zoom 2x, voire 3x, les choses deviennent compliquées.

zoom 2x © Christelle Perret pour Clubic
zoom 5x © Christelle Perret pour Clubic
zoom 8x © Christelle Perret pour Clubic

Précisons que l’application photo ne propose pas de raccourcis à l’écran pour déclencher un zoom prédéfini. Ainsi, il faut zoomer manuellement en posant deux doigts sur la dalle puis les écarter progressivement afin d’agrandir l’image. Une gestuelle qui n’assure pas une très bonne stabilité au smartphone ; mais c’est surtout gênant lors de la réalisation de vidéos.

Ultra-grand-angle

Avec ses 13 mégapixels et son champ de vision à 120 degrés, le capteur ultra-grand-angle fait un travail tout à fait satisfaisant sur les scènes parfaitement immobiles (ou presque). Au niveau de la colorimétrie, c’est nettement moins bon que ce que propose le capteur principal : les couleurs sont plus ternes et on constate un manque de traitement sur les contrastes pour apporter un peu de vie et de profondeur aux clichés.

© Christelle Perret pour Clubic
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Mais alors, dès qu’il y a un peu de mouvement dans la scène, comme du vent qui soulève le feuillage des arbres et des buissons, le capteur est en galère. Le piqué devient désastreux : on constate des zones complètement floues à l’image, et le niveau de détail général est tout simplement mauvais.

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Point positif à noter tout de même : les angles ne sont pas étirés à l’extrême ; c’est un détail que nous avons souvent reproché aux smartphones Motorola sortis cette année (sauf le edge 30 Ultra). Une fois encore, le Snapdragon 8+ Gen 1 offre assez de puissance au téléphone pour qu’il corrige rapidement et efficacement ce point en post-traitement.

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Macro

Le mode macro vision est pris en charge par le capteur que nous venons de voir, qui fait également office d’ultra-grand-angle. Il embarque les mêmes défauts sur la colorimétrie, à savoir un résultat plutôt terne qui manque de contraste. Par contre, il fait un bien meilleur travail général, avec un très beau découpage apporté à l’objet visé, et un flou progressif appliqué à l’arrière-plan.

© Christelle Perret pour Clubic
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Photos de nuit

Le capteur principal permet de réaliser des photos de nuit, sans avoir besoin de déclencher le mode manuellement. En effet, dès que la luminosité ambiante se révèle insuffisante pour l’appareil photo, le smartphone active de lui-même le mode Vision de nuit qui nécessite toutefois un temps de pose de trois à quatre secondes, durant lesquelles il faut se tenir immobile, afin que le téléphone capte un maximum de lumière dans l’image.

© Christelle Perret pour Clubic
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Le résultat est plutôt bon, avec un niveau de détails suffisant et une ambiance lumineuse non dénaturée. On se réjouit également de l’absence de bruit dans l’image, ce qui était un défaut avec le Motorola edge 30 Pro. Du côté de l’ultra-grand-angle, encore une fois tant que la scène est immobile, on obtient un cliché tout à fait satisfaisant. On constate néanmoins que l’ambiance globale tire un peu plus vers le rouge.

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Portraits

Chose amusante, lorsque le capteur principal repère un visage (ce qui est le but du mode Portrait, n’est-ce pas ?), il s’éclaire et affiche un visage cubique pour inciter le sujet à sourire. C’est un petit détail qui fait son effet !

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C’est via le capteur principal de 50 mégapixels que sont réalisées les photographies du mode Portrait. Nous avons déjà vanté ses forces en termes de netteté et de colorimétrie plus haut, nous allons donc nous concentrer sur le traitement du sujet. Et nous ne sommes pas vraiment convaincus.

Globalement, le détourage est bon, mais il est tout de même assez abrupt, notamment au niveau des cheveux. La faute à l’absence d’un capteur de profondeur de champs, et au fait que cette tâche est déléguée à une intelligence artificielle. Précisons que nous n’avons apporté aucune modification aux réglages de base, qui concernent uniquement l’effet bokeh. Par défaut, il est réglé au maximum : nous conseillons de réduire, voire de supprimer, l’effet de flou d’arrière-plan pour obtenir un résultat beaucoup plus naturel.

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Selfies

Le Motorola Razr 2022 nous gâte avec un capteur selfie de 32 mégapixels. Finalement, il embarque les mêmes défauts que ceux que nous avons relevés dans la partie consacrés au mode Portrait, à savoir que la caméra reconnaît bien son sujet, mais que le découpage est très abrupt. Si l’on ne désactive pas le flou d’arrière-plan, le résultat est assez peu naturel. Et pour l’heure, l’intelligence artificielle ne semble pas reconnaître le visage des animaux de compagnie pour les intégrer au premier plan, preuve en images.

© Christelle Perret pour Clubic
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Pour le reste, c’est très satisfaisant (quand la moitié de l’image n’est pas floutée par l’IA) : le rendu des couleurs est naturel, les textures sont bien retranscrites, et le piqué est bon. On déplore simplement un résultat assez plat avec un certain manque de contrastes.

Vidéo

Le capteur principal permet de tourner des vidéos jusqu’en qualité 8K, mais limité à 30 images par seconde. Évidemment, l’ensemble bénéficie d’un niveau de détails très agréable, mais on ressent vraiment le manque des 60 FPS, notamment lorsque l’on fixe son attention sur l’eau et les cercles formés à sa surface : ils saccadent un peu.

Nous conseillons plutôt de privilégier les vidéos en 4K, qui profitent en plus de la stabilisation optique de l’image pour réduire les secousses et des tremblements. Il est à noter que deux options sont disponibles, soit de filmer en 4K à 60 images par secondes, ou alors de réduire la quantité de FPS à 30 pour bénéficier de la technologie HDR.

Avec ses 13 mégapixels, le capteur ultra-grand-angle permet de filmer seulement en 1080p à 60 images par seconde. Malheureusement, le manque de stabilisation optique se fait très vite ressentir, mais cet appareil photo permet de profiter d’un recul agréable sur la scène que l’on veut filmer.

Enfin, notons simplement que le capteur selfie permet de filmer au maximum en 1080p à 60 images par seconde, tout comme le capteur ultra-grand-angle/macro.

Autonomie : petite capacité mais grand pouvoir

Smartphone pliant oblige, le Motorola Razr 2022 embarque une batterie d’une capacité de 3 500 mAh. Dans un paysage auquel les smartphones haut de gamme tendent vers l’adoption d’un accu de 5 000 mAh, ce détail fait un peu peur. Eh bien, l’appareil nous a rapidement rassuré. Il faut reconnaître que l’écran externe y est pour beaucoup : on a bien moins souvent besoin d’ouvrir le smartphone et d’éclairer son écran de 6,7 pouces.

© Motorola

En termes d’endurance, le Motorola Razr 2022 a tenu 9 h 29 face au test d’autonomie de PCMark, qui simule une utilisation normale de smartphone, avec du défilement d’images, du traitement, de la lecture de vidéos, etc. Il lui aura donc fallu plus de 9 heures pour passer d’un niveau de chargement de 100 % à 20 %. Une fois passé sous cette barre d’autonomie, le smartphone assurait pouvoir tenir encore environ 2 heures et 5 minutes avant de devoir s’éteindre.

La recharge est plutôt lente, avec le bloc de chargement de 30 W livré avec le smartphone. Un rechargement complet du Motorola Razr 2022 nécessite 1 heure et 20 minutes ; pour les plus pressés, le smartphone récupère un niveau de batterie de 50 % en trente minutes.

Prix et disponibilité

Disponible à la vente depuis le 25 octobre 2022 au prix public conseillé de 1 299 euros (annoncé à 1 199 euros lors de sa sortie), le Motorola Razr 2022 se décline en une seule configuration et un seul coloris. Vous ne le trouverez donc qu’en version 8 Go de RAM et 256 Go d’espace de stockage, non extensible par une carte microSD. Pour la couleur, Satin Noir est la seule robe proposée par le constructeur américain qui opère sous la bannière chinoise de Lenovo.

Il se place en concurrence directe avec le smartphone pliant de Samsung, le Galaxy Z Flip 4. Commercialisé près de 200 euros plus cher que son concurrent, il propose un écran plus fluide (taux de rafraîchissement de 144 Hz contre 120 Hz chez le sud-coréen) et un module photographique plus performant, capable de filmer jusqu’en 8K à 30 images par seconde. 

À l’inverse, le fleuron de Samsung dispose d’une plus grande capacité de batterie, d’une certification IPX8 et d’une meilleure réparabilité, à savoir 7,6/10 contre 6,2/10 pour le Motorola Razr 2022. Il est clair que ces deux smartphones n’ont pas les mêmes priorités, et le choix se fera donc selon vos besoins parmi les points précédemment cités.

Motorola Razr 2022 : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
7 / 10

Commercialisé presque 200 euros plus cher que le Samsung Galaxy Z Flip 4, le Motorola Razr 2022 peine à justifier son tarif si élevé. Certes, il est très performant, mais il ne permet pas vraiment de jouer aux jeux mobiles les plus gourmands. Il dispose d’un meilleur module photographique que son concurrent sud-coréen, mais cet ensemble de capteur manque de polyvalence pour être un véritable argument de vente. 

Son écran propose une pliure quasiment imperceptible, ce qui est très agréable. Néanmoins, sa dalle manque de luminosité et de réactivité ; les jeux exigeant de la vitesse sont impraticables. À part le fait d’être un smartphone pliant, on ne lui trouve pas de qualité suffisante pour justifier son prix vis-à-vis du Motorola edge 30 Ultra, vendu 400 euros moins cher avec un capteur 200 mégapixels et un module photographique complet.

Nous sommes peu convaincus par cette nouvelle itération du Razr, qui n’est pas un mauvais smartphone, mais qui ne propose pas de réelles prestations haut de gamme. Sans parler du fait qu’il est livré avec Android 12, et que la branche mobile de Lenovo n’assurera que deux mises à niveau de l’OS.

Les plus
  • Très bonnes performances
  • Bel écran interne
  • Pliure quasiment imperceptible
  • Capteur grand-angle
  • Autonomie correcte
Les moins
  • Pas fait pour le gaming
  • Manque de polyvalence en photo
  • Charge un peu lente
  • Certification IP52 insuffisante
Sous-notes
Design
8
Écran
8
Performances
8
Autonomie
7
Logiciel
8
Photographie
7
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