Alicem : l'application de reconnaissance faciale va être déployée à l'échelle nationale dès novembre

Bastien Contreras
Publié le 31 mars 2020 à 11h21
IA Reconnaissance Faciale

Le gouvernement français avait suscité un grand nombre de critiques avec son projet Alicem, un système de reconnaissance faciale permettant de se connecter à certains services publics en ligne. En réponse à la controverse, l'État a décidé... d'avancer sa mise en place au mois de novembre prochain.

Découvrez notre dossier complet sur la protection des données personnelles


Le programme Alicem (« Authentification en ligne certifiée sur mobile ») est une initiative lancée par le ministère de l'Intérieur et l'Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS). L'idée est d'exploiter la reconnaissance faciale pour créer une identité numérique pour chaque citoyen disposant d'un passeport biométrique.

Reconnaissance faciale pour identification facile

Concrètement, via une application mobile (uniquement sur Android pour l'instant), l'utilisateur sera invité à prendre des photos et des vidéos de lui, sous différents angles. Ces données seront ensuite envoyées pour comparaison avec les informations du passeport biométrique.

D'après l'État, cette solution vise à simplifier l'accès aux services publics en ligne, à lutter contre le vol d'identité, à limiter l'envoi de données biométriques (qui seraient majoritairement stockées dans le téléphone et supprimées dès l'application désinstallée) et à empêcher le vol de ces mêmes données.

Alicem fait face à une vive opposition

Mais tout le monde ne l'entend pas de cette oreille. Ainsi, la CNIL a fait part de ses inquiétudes quant à ce nouveau système, affirmant qu'il était contraire au RGPD européen. Car ce règlement impose de recueillir le consentement libre et éclairé d'un utilisateur pour récolter des données personnelles. Or, dans le cas d'Alicem, aucune alternative ne serait envisagée. Le citoyen n'aurait donc d'autre choix que de donner son « accord » pour accéder aux services.

De même, la Quadrature du Net a dénoncé la solution défendue par le gouvernement, accusant ce dernier de contribuer à la banalisation de la reconnaissance faciale. L'association a donc déposé un recours devant le Conseil d'État, pour empêcher son instauration.

Mise en place accélérée

Ces polémiques ont-elles poussé le ministère et l'ANTS à revoir leur copie ? Pas vraiment. Alors que le déploiement de l'application Android était initialement prévu pour décembre 2019, le gouvernement aurait décidé de prendre un mois d'avance, d'après des informations de Bloomberg. Et ce, malgré les interrogations de plusieurs observateurs quant à la sécurité du programme, qui n'a, par exemple, pas fait l'objet d'une campagne de bug bounty.

Avec Alicem, la France serait le premier pays de l'Union européenne à disposer d'un système national d'identification via la reconnaissance faciale. Mais le recours à cette technologie est de plus en plus fréquent dans le monde. D'après un rapport de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, au moins 75 pays (sur 176 étudiés) y auraient recours à des fins de surveillance. Bientôt 76, avec la France ?

Source : Naked Security
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
MisterG55

je fais toujours la grimace quand je vais sur le site des impôts… ils me reconnaîtront jamais, c’est sure.

indi_rau

si si t’inquietes, pr te trouver et te faire les poches y a du savoir faire …

GRITI

Quel cauchemar…!!! Je suis dans la mer.e…

Citation
(qui seraient majoritairement stockées dans le téléphone et supprimées dès l’application désinstallée)

Et ben…faudra pas se faire voler ou “emprunter” le téléphone…

GRITI

Comme si les gens allaient installer et désinstaller l’appli après chaque utilisation, pour refaire les photos à chaque fois…

FGFR

La position de la Quadrature du Net qui souligne la banalisation de l’utilisation de la reconnaissance faciale est compréhensible. En revanche je ne comprends pas la position de la CNIL le choix de ne pas utiliser Alicem existe pour 2 raisons : 1) ce n’est pas le seul fournisseur d’identité pour FranceConnect, les services en ligne de l’Etat restent accessibles par les autres moyens d’identification 2) Alticem suppose de disposer d’un passeport biométrique ce qui n’est ni obligatoire ni le cas de l’ensemble des français il ne peut donc être obligatoire de l’utiliser.
Si quelqu’un a un lien vers la délibération de la CNIL afin de mieux comprendre je suis preneur.

Nmut

Le voleur ne pourra pas en faire grand chose.
Le but c’est de répartir les données pour ne pas avoir un fichier centralisé qui la est une mine d’or pour les arnaqueurs de tout poils et donc un pot de miel bien appétissant pour les voyous.

Nmut

En quoi cela permettrait de surveiller les “déviants”? Ce n’est pas parce tu te connectes pour payer tes impôts ou faire faire une carte d’identité que tu ne suis pas la “doctrine”, bien au contraire :-P…
A moins que cela soit justement pour référencer les “bons français”.
Il faut être très vigilant sur les collectes de données en général mais aussi arrêter d’inventer des complots pour chaque chose oublier de se focaliser sur l’essentiel, non?

obyoneone

le voleur non, mais l’état totalitaire oui !

Nmut

Ma réponse était pour dire que l’état te connais déjà, puisque si tu l’utilise il te connais déjà et te il fait seulement une vérification d’ident, aucune info supplémentaire n’est dévoilée, c’est pour te protéger toi, l’état s’en tape en fait de savoir si c’est toi ou pas. Alors que le voleur, pour lui, c’est une chance de plus d’avoir des données intéressantes sur toi.
En plus, ton état d’esprit, ta localisation ou tes idées ne transitent aucunement par ce biais! :stuck_out_tongue:

obyoneone

i hope…

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles