© TechCrunch
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Heureusement pour lui, Sam Altman n'a clairement pas mis tous ses œufs dans le même panier.

S'il est à la tête d'un des plus importants laboratoires d'intelligence artificielle, et est très enthousiaste sur le futur de la technologie, Sam Altman n'a pas non plus été timide quand il s'agissait d'en présenter les risques. En plus d'appeler à la régulation de l'IA, sa société Tools for Humanity vise à régler de potentiels problèmes posés par sa création. Et apparemment, il faut de la crypto pour ça.

Un projet titanesque pour répondre à un problème qui n'existe pas

De nombreuses villes du monde ont vu ces derniers mois de longues files d'attente de personnes qui souhaitaient être en contact avec de mystérieux orbes métalliques. Ceux-ci scannent les iris des personnes qui se présentent, leur fournissant une sorte de carte d'identité numérique qui pourrait être utilisée pour être identifié sans doute possible en ligne. Et c'est donc la société Tools for Humanity, dont Sam Altman est l'un des dirigeants, qui est à l'origine du projet.

L'objectif derrière tout ça ? Permettre de s'assurer sans doute que la personne à qui l'on s'adresse de l'autre côté de l'écran est bien l'humain que l'on pense, et pas un bot opéré par IA ou une tentative d'usurpation d'identité. L'une des justifications de Sam Altman sur la nécessité d'un tel projet est que l'avènement de l'IA risque de mettre tant de personnes au chômage que l'avènement d'un revenu universel de base semble inévitable.

Il faudra donc s'assurer que les personnes qui reçoivent de l'argent sont réelles. Altman vend donc le problème et sa solution. Par ailleurs, ce n'est pas comme si d'autres techniques d'identification « impossibles à falsifier » avaient vu le jour dans le passé, avant d'être… falsifiées. D'ailleurs, en avril dernier, des hackers ont déjà récupéré les mots de passe d'administrateurs de l'entreprise permettant d'enregistrer de nouveaux utilisateurs.

© Ground Picture / Shutterstock
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Qui aurait pu prédire qu'une crypto-monnaie pouvait s'effondrer ?

Mais Tools for Humanity ne se livre pas uniquement à la collecte dérégulée de données biométriques. L'entreprise souhaite créer le système financier de demain et cela passe, bienvenue en 2020, par une crypto-monnaie : le Worldcoin. Celle-ci n'est pas seulement un outil pour préparer le futur envisagé par Sam Altman : dans certains pays, les personnes qui acceptaient de scanner leurs iris repartaient avec des tokens de cette monnaie, pour une valeur qui a atteint les 60 dollars au pic de sa valorisation.

Et parce que c'est une crypto-monnaie, son cours s'est évidemment effondré. Le coup dur à sa valorisation est venu des autorités du Kenya, qui ont tout simplement suspendu les activités de l'entreprise dans leur pays, en plus de perquisitionner les locaux. La raison ? La collecte de données biométriques peu ou pas du tout encadrée et les risques de sécurité quant à la collecte de ces dernières. Si le Kenya est le premier à prendre des actions concrètes contre Tools for Humanity, la CNIL et le régulateur britannique, ont également annoncé enquêter sur le projet.

La valeur d'un coin étant basée sur la hype, ces annonces ont forcément eu un effet terrible sur le taux du Worldcoin, dont le prix a ainsi baissé de 44 % au cours du mois d'août. Et la chute ne donne pas de signes d’essoufflement.