OpenBitTorrent et PublicBitTorrent sont comme leurs noms l'indiquent deux trackers ouverts, qui sont à la disposition de n'importe quel internaute souhaitant mettre à disposition un fichier en peer-to-peer. Ils sont notamment utilisés par les sites d'indexation les plus populaires, et mettent ainsi en relation des millions d'internautes chaque jour.
Les trackers ont beau ne pas transmettre le moindre bit des fichiers échangés par leur biais, la simple mise en relation des internautes génère, à grande échelle, un trafic important. L'année dernière, les administrateurs d'OBT et de PBT ont ainsi abandonné le TCP, qui requiert un accusé de réception, au profit du seul UDP. Mais d'anciens torrents et des utilisateurs peu expérimentés continuent à référencer des trackers en HTTP, ce qui entraîne de nombreuses « annonces » erronées et utilise inutilement beaucoup de bande passante.
L'un des co-fondateurs de The Pirate Bay, Fredrik Neij, a ainsi proposé sur la rubrique développeurs du forum de la société BitTorrent, qui édite au passage le client le plus utilisé au monde, µTorrent, une nouvelle fonction permettant d'indiquer aux logiciels de téléchargement si les connexions sont autorisées ou non.
De nombreux intervenants ont chaleureusement accueilli la proposition, à l'exception de la société BitTorrent elle-même qui, plusieurs semaines après, n'a toujours pas réagi. « PBT et OBT sont (donc) en grève jusqu'à ce que le problème soit résolu, » ont ainsi annoncé les administrateurs des trackers au site Internet spécialisé TorrentFreak. Les téléchargements sont ainsi interrompus pour les utilisateurs n'utilisant pas DHT, un protocole totalement décentralisé, et fortement ralentis pour tous les autres.