Non, utiliser BitTorrent n'est pas (toujours) synonyme de piratage : c'est le message simple et concret que BitTorrent Inc. souhaite faire passer par l'intermédiaire de son site Internet « de campagne ». Ce dernier, particulièrement simple, liste une série d'exemple d'utilisation de BitTorrent par des services et organismes tout à fait légaux, comme Wikipédia et Facebook, ou cite des œuvres culturelles libres de droits qui sont diffusées par le biais de fichiers torrents.
Les exemples continuent de défiler tant que l'internaute clique sur le bouton « je ne suis toujours pas convaincu ». Chaque situation est étayée de liens qui renvoient vers des sources diverses, parfois vers des fichiers torrents directement. « BitTorrent s'est engagé à bâtir un futur durable pour les contenus » explique simplement l'entreprise en bas de la page.
Si le site en lui-même ne renvoie pas au site de BitTorrent et se contente de mettre en avant le logo de l'entreprise, Eric Klinker, son PDG, a tout de même publié mercredi un billet de blog dans lequel il justifie la démarche. « Nous entendons que nous avons tué le cinéma, les stars de la radio et l'industrie du contenu. Nous entendons que nous sommes la matière noire du Web et le ventre miteux d'Internet. Mais nous ne le sommes pas : nous sommes des scientifiques, des ingénieurs, des développeurs et des designers engagés à construire un meilleur Internet. »
Sans surprise, Eric Klinker souligne que BitTorrent ne cautionne pas et n'encourage pas le piratage et n'héberge pas de contenu illicite. Comme son site de campagne, il souligne que de nombreuses entreprises utilisent le protocole pour leurs propres services, tel Blizzard qui permet le téléchargement des données de ses jeux via BitTorrent.
Si la démarche est légitime, difficile de dire si un tel site suffira à balayer les idées reçues. BitTorrent, comme d'autres services liés au transfert ou à l'hébergement de fichiers, est intimement lié à la notion de téléchargement illégal. La volonté de la société de redorer son blason n'est pas sans rappeler les multiples initiatives du datalocker Rapidshare pour se racheter une conduite.