Comme l'édition précédente de MAX, la cuvée 2011 de la conférence d'Adobe semble placée sur la cohabitation entre les technologies propriétaires de l'éditeur et les standards tels que HTML5 ou CSS3. Ainsi, la première annonce d'Adobe ce matin concernait le rachat de TypeKit, un service permettant de bénéficier de polices de caractères hébergées en ligne, pour la création de designs basés sur les polices CSS3. Le service offre actuellement des polices de plus de 60 fonderies et continuera à être accessible indépendamment. Néanmoins, Adobe a l'intention d'intégrer TypeKit dans Creative Cloud, sa future offre permettant d'accéder à un espace de stockage de 20 Go, aux applications de la Creative Suite, à des applications « compagnons » tactiles pour iPad et tablettes Android, ainsi qu'à divers services, dont TypeKit fera donc partie.
Invité à rejoindre Kevin Lynch, CTO d'Adobe sur scène, le fondateur de TypeKit, Jeffrey Veen, se réjouit du rachat : « Il est actuellement très excitant de développer pour le web. Avec l'arrivée de millions de nouveaux utilisateurs de smartphones et de tablettes, il n'a jamais été aussi important de capter leur attention grâce à une typographie percutante ! »
Rachat de Nitobi : PhoneGap tombe dans l'escarcelle Adobe
Autre rachat d'importance, bien que passé sous silence lors du keynote : Nitobi, l'éditeur du framework open source PhoneGap. Basé sur HTML5 et Javascript, PhoneGap permet de développer des applications multi plateformes tournant sur iOS, Android ou Blackberry OS. Le framework est open source, et Adobe annonce faire don du code source à l'Apache Foundation.Si Kevin Lynch n'a pas mentionné le rachat lors du keynote, le sujet a néanmoins été évoqué à la conférence de presse qui l'a suivie, où David Wadhwani, le directeur de l'unité Digital Media, a tenu a rappeler l'engagement d'Adobe sur les deux fronts HTML et Flash/AIR : « Flash et HTML sont deux opportunités pour nos clients, et nous avons donc besoin de leur fournir les meilleurs outils et les meilleurs exécutables dans les deux cas. Ce sont deux cousins très puissants. Nous essayons de guider nos clients vers les pratiques les plus adaptées. Si vous souhaitez développer un jeu, utilisez Flash. Si vous souhaitez développer une application connectée à des données, PhoneGap sera plus pertinent».
Et le CEO Shantanu Narayen de renchérir avec un discours bien huilé : « On entend beaucoup de spéculations au sujet de Flash et HTML, mais il est clair pour nous qu'apporter la meilleure expérience à nos clients nous fait avancer ». Bref, en 2011 comme en 2010, Adobe continue à jouer sur les deux tableaux, et la deuxième journée de MAX devrait être plus riche en annonces sur ce point. Une manière de ménager son avenir au cas où le vent tournerait pour Flash, notamment sur les tablettes ?