Cela pourrait ressembler à un poisson d'avril si autant de grands médias ne convergeaient pas vers la même information, sur un sujet par ailleurs particulièrement sensible sur lequel la blague n'est pas vraiment permise. Le mariage entre Bouygues Telecom et Orange n'aura pas lieu. Du moins pas dans l'immédiat. Alors que les deux groupes s'étaient donné jusqu'au 31 mars pour trouver un accord, les deux parties s'étaient entendues pour prolonger les discussions jusqu'à dimanche (voir Rachat Orange Bouygues Telecom : le verdict est repoussé au dimanche 3 avril).
Finalement, il n'aura pas fallu attendre ce délai pour connaître l'issue de ce feuilleton qui dure depuis maintenant de longs mois. Bouygues Telecom ne rentrera pas dans le giron d'Orange. Dans un communiqué, l'opérateur historique confirme l'information. Il précise qu'à "l'issue de discussions approfondies, le Conseil d'Administration d'Orange a constaté qu'un accord en vue d'un rapprochement avec Bouygues Telecom n'a pu être trouvé. Il a donc été décidé de mettre un terme aux discussions engagées le 5 janvier dernier entre Orange et Bouygues". De son côté, Bouygues Telecom confirme également la rupture.
Dans un communiqué, la filiale du groupe de BTP précise que "le conseil d'administration de Bouygues réuni le 1er avril 2016, a décidé à l'unanimité de mettre fin aux négociations en cours. Dans un marché où l'hypothèse d'une consolidation devient désormais durablement exclue, Bouygues Telecom poursuivra sa stratégie stand alone".
L'information a été rapidement reprise par Le Monde ou Le Figaro. Orange ajoute qu'il poursuivra "l'exécution de son plan stratégique engagé en 2015 basé sur l'investissement dans les réseaux très haut débit et une expérience client incomparable, et maintient l'ensemble de ses objectifs financiers".
Principale pierre d'achoppement aux négociations, l'Etat, actionnaire à hauteur de 23% d'Orange serait resté sur ses exigences. Après le rachat avorté par Numericable, c'est donc un nouveau coup pour rien pour le groupe de Martin Bouygues, dont l'avenir semble plus que jamais incertain, mais aussi un revers cuisant pour Orange, dont on sait l'envie de revenir à un marché à trois opérateurs.