En proposant la 4G sans surcoût dans ses forfaits, Free Mobile a récemment jeté un nouveau pavé dans la mare, face à une concurrence qui a l'impression de revivre l'arrivée du quatrième opérateur sur le marché. Une démarche critiquée par Stéphane Richard, PDG d'Orange, mais également par Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. Si Xavier Niel a déjà répondu à ce dernier sur Twitter, il remet cependant le couvert sur le sujet et sur bien d'autres dans le JDD.
« Free s'adresse à 99% des Français »
Justement, concernant l'échange qu'il a eu avec Arnaud Montebourg, qui accusait il y a peu Free de contribuer à « toujours plus de destruction d'emplois dans les télécoms » avec ses « excès low cost », Niel rebondit une nouvelle fois. Le fondateur d'Illiad, qui avait déjà répondu au ministre sur Twitter, estime que ce dernier « se fait abuser par les trois autres acteurs du marché » : « Les trois opérateurs historiques ont payé 3,9 milliards d'euros de dividendes en 2013. On dit que Bouygues Telecom va mal mais Bouygues a versé 500 millions d'euros de dividendes. Chez Free, c'était 21 millions. »
Xavier Niel salue la volonté d'Arnaud Montebourg de vouloir « changer les choses », mais souligne cependant que la volonté de Free n'est pas de se faire bien voir du gouvernement, et estime que les gens qui critiquent Free « n'ont pas de problème à payer ou se faire offrir par leur entreprise un forfait à 100 euros par mois. Free s'adresse à 99% des Français qui gagnent moins de 3.000 euros et pour qui chaque euro compte. » En somme, ceux qui critiquent Free Mobile feraient partie du 1% restant.
La 4G, 30 centimes par mois et par abonné
Si le lancement de la 4G chez Free a surpris beaucoup de monde, pour Xavier Niel, il s'agissait de « surprendre » : « Notre réseau était prêt, pourquoi se priver ? » Le trublion, qui tacle ses concurrents en expliquant que certaines antennes « ne servent qu'à afficher la 4G sur votre téléphone », estime que les nouvelles fréquences coûtent « environ 30 centimes par mois et par abonné » lorsqu'on étale le prix desdites fréquences (3,6 milliards d'euros) sur 20 ans. « C'est bien loin des 10 euros facturés par les trois opérateurs » estime-t-il.
Comme souvent, Xavier Niel n'hésite pas à en faire des tonnes, expliquant avoir annulé une conférence de presse « par charité chrétienne en cette période de Noël pour ne pas blesser nos concurrents », et se refusant à dire qu'il serait encore possible de baisser les prix de peur qu'on le « pende haut et court ». Fidèle à lui-même, le patron de Free énonce des vérités mais n'épargne personne dans son discours : de quoi remettre de l'huile sur le feu et s'attirer une fois encore les foudres de la concurrence.