L'Autorité des marchés financiers veut sanctionner la société à hauteur d'un demi-million d'euros d'amende, ainsi que le président de son conseil d'administration à un million d'euros.
Le groupe Iliad, maison-mère de Free, et le président de son conseil d'administration Maxime Lombardini vont sans doute devoir passer à la caisse pour le rachat avorté de l'opérateur de la filiale américaine de Deutsche Telekom, T-Mobile US. Revenons quelques années en arrière, pour comprendre le pourquoi du comment des sanctions requises par l'Autorité des marchés financiers (AMF) à l'encontre d'Iliad et de Maxime Lombardini.
Iliad a tardé dans la communication de ses intentions d'acquisition
Le 31 juillet 2014, Iliad avait montré son intérêt pour l'opérateur T-Mobile US en proposant à son actionnaire, Deutsche Telekom, de racheter 57 % des parts de la filiale américaine pour 15 milliards de dollars, histoire de s'implanter en Amérique du Nord. L'offre avait été rejetée et finalement, Iliad avait annoncé mettre un terme à son projet d'acquisition en octobre, la même année.Le problème, c'est que le conseil d'administration d'Iliad était informé du projet d'acquisition depuis le 1er juillet 2014, soit un gros mois avant la publication du communiqué de presse. Pour l'AMF, ce « mutisme de l'émetteur constitue une méconnaissance grave de son obligation d'information permanente ».
Iliad et Lombardini contestent avec fermeté
Pour cela, l'AMF a requis une amende d'un million d'euros contre Maxime Lombardini, ex-Directeur général d'Iliad, et 500 000 euros d'amende contre le groupe, accusés d'abus de marché.Dans un communiqué publié le 28 mars 2019, Iliad et Maxime Lombardini indiquent qu'ils « contestent formellement ces griefs infondés ». Ce dernier estime que le dossier présenté au conseil d'administration le 1er juillet 2014 n'était pas assez avancé pour rendre l'information publique. Mais l'Autorité des marchés financiers se pose des questions au sujet des 7 000 stocks options exercés par l'actuel président du conseil d'administration d'Iliad début juillet, pour 1,6 million d'euros. À l'époque, il aurait également vendu 650 actions du groupe pour le compte de sa femme.