Orange et SFR se sont engagés, via la signature d'un accord avec l'État et la région Île-de-France, à déployer la fibre optique sur fonds propres afin de couvrir les foyers franciliens d'ici à 2020. À cette échéance, neufs foyers sur dix, soit 4,7 millions, devraient être raccordé à une connexion FTTH. France Télécom-Orange déploiera son réseau dans 198 communes d'Île-de-France et SFR dans 122 d'entre elles.
« Ces réseaux seront ouverts aux autres fournisseurs d'accès grâce aux offres de gros de chaque opérateur », précise le communiqué. Pour les zones très denses, il est rappelé qu'il « existe une densité de la population suffisante pour permettre une concurrence par les infrastructures » et que par conséquent, il revient à chaque opérateur de « déployer son réseau de façon indépendante ».
Concernant les zones moins denses, elles ne sont pas concernées par ces investissements privés. Dans les 862 communes en question en Île-de-France, des réseaux FTTH mutualisés entre opérateurs, via des réseaux d'initiative publique départementaux (RIP), seront déployés par les collectivités départementales avec le concours financier de l'État et de la région, via notamment son Plan Fibre doté de 150 millions d'euros.
Des conventions pour délimiter les investissements
Fort de cette « complémentarité des investissements privés et publics », l'intégralité de la région devrait être raccordée à la fibre optique jusqu'à l'abonné en 2020. Pour Stéphane Richard, le p-dg d'Orange, « cette signature est l'occasion de réaffirmer la volonté d'Orange de déployer la fibre en France, en concertation avec l'État et les collectivités locales, y compris dans les communes les moins peuplées ».
Un satisfecit que ne partage pas les sénateurs Pierre Hérisson et Yves Rome, auteurs d'un rapport en février qui interpellait l'État au sujet du rôle des collectivités territoriales dans le financement des réseaux de fibre optique. « Il ne faudrait pas que les collectivités locales, qui ont développé des compétences avérées en matière de numérique, fassent les investissements à la place des opérateurs », dénonçaient-ils alors.
Afin de préciser, justement, le périmètre des financements des opérateurs, et d'« optimiser l'articulation des investissements privés et publics », la signature de conventions à l'échelle départementale a été ouverte, dont la première a été validée fin mars entre le Val d'Oise et Orange.