SFR Group devra donc fonctionner avec deux tiers de ses effectifs. Car entre 2017 et 2019, ce ne sont pas moins de 5 000 postes qui sont visés. Rappelons que lorsque Numericable met la main sur SFR au printemps 2014, le gouvernement exige des conséquences nulles sur l'emploi pendant 3 ans. Et comme prévu, au premier juillet 2017, le plan de réduction des effectifs pourra commencer.
Cette décision était attendue, car lors du rachat de SFR, si les inquiétudes pour l'emploi étaient au centre des débats, c'est qu'elles étaient légitimes. De nombreuses synergies existaient entre les deux groupes, notamment au niveau des centres de services, des fonctions support. Par ailleurs, étant donné la forte concurrence que se livrent les quatre acteurs du marché des télécoms en France, aucun de ces derniers ne peut se permettre d'être trop laxiste sur ses coûts de fonctionnement.
Patrick Drahi avait, quoi qu'on en pense, annoncé la couleur en juin dernier : pour lui, SFR est en « sureffectif ». « On a donné une garantie sur l'emploi de trois ans, donc il reste encore un an. Aujourd'hui, on est dans une situation où les gens savent que la garantie s'arrête dans un an. » Et l'homme d'affaires qualifiant cette promesse de ne pas toucher à l'emploi « inopportune », ajoutant que cette « garantie sur l'emploi a rendu les choses compliquées et créé des tensions. »
Si les syndicats commencent d'ores et déjà à dénoncer ce futur (mais très probable) plan de réduction des effectifs, c'est que la direction a commencé son travail : plusieurs salariés ont déjà reçu des propositions pour des départs volontaires. En 18 mois, environ 1200 salariés ont ainsi quitté l'entreprise. Une stratégie au cas par cas qui n'arrange pas les syndicats, qui ne peuvent, dans ces conditions, pas défendre les salariés de manière globale.
A lire également :