L'Hadopi a publié le mois dernier un rapport sur la consommation culturelle des 15-24 ans en France. Si cette génération connectée a davantage recours au streaming et au téléchargement illicites, elle ne serait pas du tout opposée à l'idée de payer pour avoir accès à des contenus de manière légale.
La Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet, plus connue sous le nom d'Hadopi, s'est penchée sur les habitudes de consommation de ce qu'elle appelle les « digital natives ». Derrière ce terme sujet à débat se cachent les individus entre 15 et 24 ans, parfois également nommés « génération Z ».
Une population ultra-connectée
Le premier enseignement de l'étude est tout sauf une surprise : les 15-24 ans sont sans cesse connectés, beaucoup plus que leurs aînés. Ainsi, 85 % d'entre eux se connectent à Internet plusieurs fois par jour (contre 62 % pour les plus de 25 ans), et une grande partie d'entre eux le font via leur smartphone.Dans le même état d'esprit, ces jeunes individus sont de gros consommateurs de bien culturels en ligne : 97 % y ont recours, contre 73 % chez leurs aînés. Sans surprise, les produits concernés sont en priorité la musique (82 % des « digital natives » en écoutent depuis leur smartphone), les vidéos ou films et les séries TV.
Des pratiques illicites répandues, mais aussi une recherche de contenus légaux de qualité
Pour y accéder, les 15-24 ans n'hésitent pas à piocher dans les sites illégaux, pour du streaming ou du téléchargement. En effet, 71 % d'entre eux déclarent aller occasionnellement ou régulièrement sur ce type de plateforme. C'est 45 % de plus que chez les plus de 25 ans.Mais il serait réducteur d'associer cette population à une consommation uniquement illicite. En effet, si les 15-18 ans semblent particulièrement en recherche de contenus gratuits, c'est moins le cas des 19-24 ans, disposant d'un pouvoir d'achat plus élevé. Ces derniers sont alors plus enclins à payer pour une offre légale de qualité ou à valoriser les petits artistes. Au total, 58 % des 15-24 ans affirment consommer au moins un produit culturel en ligne de façon payante, en particulier via un abonnement mensuel (comme Netflix), contre seulement 33 % chez les plus de 25 ans.
La parade contre le streaming illégal semble donc toute trouvée : une offre légale de qualité et abordable.