Epson EF-12 de face

L’Epson EF-12 est à la fois une montée en gamme et une évolution de l’EF-100 que nous avions testé il y a presque un an. Toujours en mode compact, ce nouveau mini vidéoprojecteur Epson est encore plus facile d’utilisation car il se suffit à lui-même. Il intègre en effet une partie connectée avec Android TV et un système son signé Yamaha, excusez du peu. Une solution prête à l’emploi qu’il nous tardait de prendre en main.

Les plus
  • Précision et fluidité
  • Réglages automatiques de l’image
  • Système son Yamaha réussi (quand on est en face)
  • Transportable
  • Android TV & Google Assistant
Les moins
  • Noirs bouchés
  • Input lag trop élevé
  • Télécommande non rétro-éclairée
  • Android TV limité officiellement
  • Prix élevé

Epson propose plus d’une vingtaine de vidéoprojecteurs pour la maison. De la HD, de la Full HD ou de la 4K, du format mini aux modèles imposants en passant par l’ultra courte focale, il y a vraiment du choix. Le dénominateur commun concerne la technologie d’affichage reposant sur le tri-LCD cher à Epson. De plus en plus de modèles sont passés à la source laser à la place des lampes haute puissance pour un silence de fonctionnement accru et une durée de vie qui se compte en dizaines de milliers d’heures de visionnage. C’est le cas de ce modèle EF-12.

Comparativement à l’EF-100 évoqué, l’EF-12 occupe une surface plus petite. Mais l’EF-12 est plus haut à cause de sa section son. L’EF-12 a une entrée HDMI de plus et la résolution Full HD. L’EF-100 se contente de la HD tout en étant deux fois plus lumineux. Il possède un zoom, absent de l’EF-12, et il a évolué récemment pour intégrer lui aussi Android TV. Les deux références sont donc suffisamment proches et différentes à la fois pour coexister au sein du catalogue Epson. 

Epson EF-12 de face

Caractéristiques techniques générales

  • Vidéoprojecteur compact
  • Référence : EF-12
  • Définition : 1920x1080 (FHD)
  • Source lumineuse : laser
  • Luminosité : 1000 lumens
  • Contraste dynamique : 2.500.000:1
  • Rapport de projection : 1,00:1
  • Niveau sonore : 27 dB(A) – 22 dB(A) (économie)
  • Connectivité : 1x HDMI ARC, 1x entrée HDMI (HDCP 2.3), 1x sortie audio mini-jack, 1x port USB-A 2.0, 1x port USB 2.0 
  • Autres : Android TV intégré, système son Yamaha, télécommande IR
  • Consommation : 102 Watts – 73 Watts (économie)
  • Dimensions (lxpxh) : 175 x 175 x 135 mm
  • Poids : 2,1 kg
  • Prix :  1399 €

Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate , une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.

Format mini, maxi équipements

La mode est-elle aux mini vidéoprojecteurs ? On pourrait être tenté de le penser tellement les nouveautés déferlent ces derniers mois dans cette catégorie. Des appareils de plus en plus petits et en même temps de plus en plus performants. Epson n’en est pas à son coup d’essai. Au contraire, le fabricant peaufine son offre avec le EF-12. C’est un produit de 17,5 cm de côté qui le rend facile à placer et à déplacer. Il n’est pas nécessaire de le laisser à demeure, il pourra être rangé après chaque séance. Si jamais il reste tout le temps à sa place, sa discrétion le fera passer inaperçu.

La finition est en effet très sobre avec la partie basse et le dessus en plastique noir au toucher imitant le cuir. Tandis que la partie haute est recouverte de tissu acoustique, comme une enceinte, afin de laisser le système audio Yamaha s’exprimer. Seul un liseré de couleur bronze vient légèrement surligner la face supérieure.

Celle-ci accueille quelques touches pour la mise en route, le volume sonore, l’appairage Bluetooth et l’extinction de l’image tout en conservant le son. Aucun réglage de l’optique, comme un zoom ou le focus, ne sont accessibles. Tout passe par l’interface à l’écran. La connectique est rassemblée sur le côté gauche de l’EF-12. On trouve deux entrées HDMI, la seconde étant compatible ARC. Il y a aussi un port USB-A et un port mini USB. Enfin, une sortie audio pouvant être utilisée en prise casque vient compléter la dotation. L’alimentation n’est pas complètement intégrée puisqu’un transformateur externe 24V propriétaire accompagne le projecteur.

Comme nous l’expliquions précédemment, Epson a rendu ce vidéoprojecteur parfaitement autonome en l’équipant d’un système son. Celui-ci est développé en partenariat avec Yamaha, marque qui n’a plus rien à prouver dans ce domaine. Cependant, Epson ne communique absolument pas sur la section audio. On ne sait pas de combien de haut-parleurs elle est constituée, ni quelle est la puissance disponible. Nous devrons donc nous en remettre à nos oreilles. 

Réglages vidéo automatiques

Pour faciliter l’implantation, l’EF-12 est équipé de différentes possibilités d’adaptation de l’image. Tout d’abord, il y a un pied mécanique qui se déplie à l’avant de l’appareil. C’est dans le cas où le projecteur serait posé vraiment bien plus bas que l’écran. Par défaut, comme on peut le deviner en observant le montage type de l’objectif de l’EF-12, le bas du projecteur correspond au bas de l’écran. 

Il n’y a pas de zoom sur cet appareil. Pour obtenir la diagonale d’image voulue, il faudra avancer ou reculer physiquement l’EF-12. Avec un ratio de projection de 1.00:1, le calcul est simple : pour une image de 2 mètres de base, il faut le reculer de 2 mètres. A ce propos, Epson indique une taille d’image maximale de 150" en diagonale. Ce ratio oblige donc à installer le projecteur entre l’écran et les spectateurs. Il peut éventuellement être placé au plafond, l’inversion de l’image étant prévue dans les menus.

Dès que l’on allume l’EF-12, celui-ci propose de régler automatiquement l’image. Il projette alors des mires qu’il analyse lui-même via une mini caméra intégrée dans sa façade ! Cela lui permet d’ajuster le focus et le trapèze tout seul de façon parfaite. Bien entendu, vous retrouvez ces réglages manuels dans les paramètres. Il y a également un réglage fin des angles et des bords de l’image. Malgré tout, ils sont limités et ne permettront pas de rattraper des décalages trop importants. Une règle simple à suivre : installez l’EF-12 pour qu’il soit aligné avec le bas de l’écran et centré par rapport à celui-ci. Les ajustements seront alors minimes.

Android TV en version bridée

Avec l’EF-12, Epson cherche à vous détourner des téléviseurs. Les écrans plats 65" sont de plus en plus accessibles, les 75" et les 85" se multiplient et baissent en prix année après année. Pour les grandes images, il y a donc d’un côté la facilité des TV, de l’autre les contraintes du vidéoprojecteur. Sauf quand ce dernier possède un système son et une section Smart TV ! L’EF-12 tourne sous Android TV, comme les écrans de Philips, Sony ou TCL. A fonctionnalités égales, le match devient bien plus équilibré.

Android TV 9 propose les fonctions habituelles avec les applications de VOD, SVOD, TV en direct et replay. Et de nombreuses autres. Les réglages de l’EF-12 sont intégrés dans le menu Android qui apparaît dans un bandeau vertical sur la droite. L’usage n’en est que plus simple via la télécommande. Celle-ci donne un accès direct au service YouTube uniquement. On est plus habitué à trouver les touches Netflix et Amazon Prime. La touche « maison » permet de revenir à l’écran d’accueil d’Android TV et de choisir l’application de son choix.

Netflix n’est pas sur la télécommande car cette application n’est tout simplement pas accessible. Pas de façon officielle en tous les cas. Amazon Prime est aussi absent. Vous trouverez en revanche myCanal, Molotov, Disney+, Arte, France.tv ou RMC Sports. Il y a tout de même Plex et Kodi pour la lecture de vos collections de fichiers. Google Assistant est aussi présent pour le contrôle vocal. Le micro est dans la télécommande, celle-ci est donc connectée en Bluetooth. Ce qui évite au passage d’avoir à viser le projecteur pour faire passer les commandes. Par ailleurs, la navigation dans les menus Android TV est fluide, sans latence ni heurts, preuve que le moteur de l’EF-12 est suffisamment puissant pour faire tourner la machine. 

Des menus de configuration pour aller à l’essentiel

L’EF-12 utilise un triplet de panneaux LCD, la technologie concurrente au DLP. La résolution est en Full HD. Ce n’est pas encore la 4K mais elle suffira largement pour la grande majorité des utilisateurs. La luminosité est annoncée à 1000 lumens en mode normal, un chiffre correct sans être extraordinaire. Il est préférable de fermer les rideaux pour bien profiter de tous les détails de l’image.

Dans les paramètres, vous trouverez des modes d’image agissant essentiellement sur les couleurs : Dynamique, Naturel, Cinéma, Cinéma éclatant et Vivid. Il y a d’autres réglages sur la puissance d’éclairage, la température de couleur, le contraste dynamique, la réduction de bruit et l’optimisation des détails. Cependant, rien n’a été prévu pour les mouvements qui resteront tels quels. La personnalisation est possible, mais limitée.

Nous avons passé nos mires habituelles pour nous rendre compte que le gamma était correct en mode cinéma éclatant. Le contraste est en revanche très limité, ce qui implique l’utilisation d’un écran de projection pour renforcer cet aspect. La luminosité globale est faible mais suffisante dans un environnement sombre.

Quant aux couleurs, les espaces colorimétriques Rec.709 (86,7%) et DCI-P3 (73,2%) sont loin d’être couverts à 100%. La linéarité n’est pas vraiment au rendez-vous et Il sera difficile de récupérer ce qu’il manque à cause des réglages limités. Terminons sur l’input lag à 139,2 ms beaucoup trop élevé pour le jeu vidéo. C’est vraiment dommage pour ce type de vidéoprojecteur qui aurait été parfait pour des soirées jeu endiablées.

Il fallait également que nous vous fassions part d’un problème récurrent sur les projecteurs d’entrée de gamme. Lorsque l’appareil n’est pas à plat, avec son pied déplié pour le faire viser vers le haut, l’image est déformée. Avec les réglages de trapèze, on récupère une image droite. Mais toute la zone autour de l’image dans le trapèze reste éclairée. On se retrouve alors avec des bordures grises comme le montre l’image ci-dessous. Avec un écran de projection, ces bordures seront invisibles car en dehors de la toile. Dans la plupart des autres cas, avec une projection directement sur un mur, les bordures resteront bien visibles. Il faudra savoir en faire abstraction. Sachez enfin que la consommation est en moyenne de 65 Watts, ce qui est très correct et bien inférieur à la consommation téléviseur pour des images pourtant plus grande.

Une image correcte, un son impressionnant

Il faut donc admettre que l’EF-12 ne s’adresse pas aux cinéphiles exigeants. Dans la même gamme de prix, ils devront aller voir du côté des modèles traditionnels à lampe de haute puissance pour obtenir du contraste et une plus grande fidélité des couleurs. A ce propos, le mode naturel est bizarrement plus chaud que le mode cinéma, alors que c’est habituellement le contraire. Il est nécessaire de garder cet état de fait en tête lorsque l’on analyse l’EF-12. En situation sombre, avec les rideaux ou les volets fermés, l’image est suffisamment pêchue dans les blancs. Le niveau de détail est agréable avec une bonne précision sur les plans larges. Il subsiste quelques zébrures sur les contours, mais les travellings sont bien gérés, sans à-coup. Le problème se situe dans les scènes sombres où tous les détails sont aspirés par des aplats de gris foncé. Aucun réglage ne viendra malheureusement à votre secours.

L’EF-12 dispose d’un système de mise à l’échelle en acceptant les vidéos 4K qui seront « downscalées » en 1080p. L’exercice est bien géré, sans artefact visible. Dans l’autre sens, avec des vidéos HD, voire inférieures, il ne faut pas s’attendre à des résultats exceptionnels. Il est préférable de se reculer pour éviter la perte de détails. Mais là nous parlons aux plus exigeants. Si l’on remet l’EF-12 dans son contexte, c’est-à-dire pour des soirées télé dans le salon ou mêmes pour des nuits cinéma à la belle étoile, ce projecteur répondra aux attentes. Le plaisir de la grande image associé à un son très correct, le tout avec un appareil minuscule permet de fermer les yeux sur les manquements en termes de qualité d’image.

Le ventilateur n’est pas hyper silencieux, surtout avec un placement entre le canapé et l’écran, on se trouve forcément assez proche du projecteur. Dès qu’il y a du son, le ventilateur se fait totalement oublier. Justement parlons de cette section sonore que nous avons trouvé très réussie. Mais à une condition : d’être assis dans l’axe de l’EF-12. Mieux encore, avec un obstacle entre soi-même et le projecteur, comme ses genoux repliés par exemple. Le résultat est alors totalement bluffant. Placé à un mètre de nous, le son semblait tout simplement venir de l’image. Le haut grave est très correct et les voix sont bien intelligibles. Dès que l’on se déplace sur les côtés, le son revient immédiatement dans le projecteur. Ce qui est beaucoup moins agréable. Il y a dans les menus de multiples réglages pour activer la spatialisation surround, pour sélectionner un mode, ou encore pour remonter le niveau du grave ou des voix. 

Prix et concurrence

Le concurrent le plus direct de l’EF-12 est le Xgimi H2. Ce dernier propose une expérience similaire avec une section son intégrée développée cette fois par Harman Kardon. Il tourne aussi sous Android TV où il propose d’origine Netflix et Amazon Prime. Tout comme l’EF-12, il n’a pas de zoom. Il se trouve pour environ 100 à 200€ moins cher. Dans les vidéoprojecteurs plus traditionnels, il y a des propositions chez Optoma, BenQ et même chez Epson. Ils utilisent une source lumineuse classique leur offrant plus de lumens. Ils sont plus encombrants mais aussi plus faciles à placer grâce à leur zoom. Si vous préférez les modèles à ultra courte focale, le premier prix se trouve chez Optoma avec le HD31UST, à peine 100 euros plus cher que l’Epson EF-12. On perd Android TV et la portabilité, mais on gagne un certain confort d’installation et une luminosité trois fois plus importante. 

L’avis de Clubic

Ce tout petit Epson EF-12 s’adresse à ceux qui ne veulent pas ou ne veulent plus s’encombrer d’un téléviseur. Tellement simple à installer et à ranger dans le placard une fois la séance terminée, il ne vient jamais encombrer le salon. C’est surtout sa capacité à fonctionner sans aucun autre appareil de quelque sorte que ce soit qui fait sa force. Les haut-parleurs signés Yamaha ainsi que leur traitement en font un système occultant la nécessiter d’utiliser des enceintes externes. Concernant les sources, il y a bien deux entrées HDMI. Mais à l’heure du tout dématérialisé, Android TV pourra suffire la plupart du temps, voire tout le temps. Il est dommage que le Play Store ne soit pas complet et qu’il faille passer par des chemins détournés pour accéder à Netflix par exemple. Enfin, ce vidéoprojecteur fait payer un petit peu cher son côté facile à vivre. Est-ce vraiment un reproche si l’on recherche avant tout la simplification des usages ?

Conclusion
Note générale
7 / 10

Un vidéoprojecteur à l’image fine et fluide. Tout petit, facilement transportable, mais un peu cher, il se suffit à lui-même grâce à ses haut-parleurs signés Yamaha et à l’intégration d’Android TV et de Google Assistant.

Les plus
  • Précision et fluidité
  • Réglages automatiques de l’image
  • Système son Yamaha réussi (quand on est en face)
  • Transportable
  • Android TV & Google Assistant
Les moins
  • Noirs bouchés
  • Input lag trop élevé
  • Télécommande non rétro-éclairée
  • Android TV limité officiellement
  • Prix élevé
Sous-notes
Qualité vidéo
6
Qualité audio
8
Connectivité
7
Ergonomie
8
Finition
8