Test ViewSonic X11-4K : une image expressive pour une projection grande taille

Évolution du X10-4K sorti en 2019, ce vidéoprojecteur ViewSonic reprend les bonnes idées de son prédécesseur tout en y apportant des améliorations bien senties, notamment avec une source lumineuse LED mise à jour. Portable et à installation facile, le ViewSonic X11-4K est capable de projeter une grande image (de 30 à 200 pouces), fait preuve d’une large connectique et s’affiche compatible avec les sources HDR10 et HLG. Ajoutez à cela un système audio Harman Kardon pour obtenir un vidéoprojecteur très alléchant sur le papier.

Lancé courant 2023 pour succéder au ViewSonic X10-4K, ce X11-4K reste animé, comme son prédécesseur, par une puce DLP avec une matrice Full HD, capable de proposer une définition 4K UHD grâce à la technologie XPR. Pour rappel, l’XPR (Expended Pixel Resolution) est un procédé développé par Texas Instrument permettant aux puces DLP de simuler une résolution Ultra HD. À côté de cela, ce vidéoprojecteur à courte focale s’affiche comme un tout-en-un portable et facile à mettre en place avec une installation facile grâce à la mise au point automatique et à la correction trapézoïdale sur quatre axes, le tout avec une distance de recul minimal pour profiter d’une grande image (ratio de 0.8). On y retrouve également diverses fonctionnalités, moult connectiques ou encore un système audio signé Harman Kardon. Le ViewSonic X11-4K tient-il ses promesses et parvient-il à offrir un meilleur rendu que son prédécesseur ? On regarde ça de plus près avec notre test.

Le ViewSonic X11-4K nous a été prêté par le constructeur dans le cadre de ce test. Le test a été réalisé à partir de la version 1.04 du firmware.

Design et ergonomie : un objet qui mérite son Design Award

Destinant ce vidéoprojecteur à un usage davantage tourné vers la mobilité, ViewSonic n’a pas lésiné sur l’esthétique de son X11-4K. Certes moins compact que d’autres vidéoprojecteurs portables et même conçus pour une installation fixe au plafond, le X11-4K s’affiche comme un bel objet qui mérite clairement la distinction décernée à son prédécesseur (duquel il reprend le design) aux iF Design Awards.

Parmi les raffinements que propose ViewSonic, on profite d’un cache magnétique à l’arrière du vidéoprojecteur, doté d’un élégant revêtement en cuir. Ce cache pliable permet d’une part de protéger les connecteurs lors du transport, et se replie sur la partie basse lors de l’utilisation du projecteur. Le boitier en lui-même est construit à partir de matériaux robustes et de qualité, qu’il s’agisse de ses éléments en aluminium comme sa molette et sa partie arrière, ou en plastique, avec un assemblage et un niveau de finition irréprochables.

La poignée rétractable est quant à elle bien pratique pour déplacer le vidéoprojecteur. Elle arbore un coloris « havane » similaire au cache, son revêtement n’étant toutefois pas fait de cuir. Sous le boitier, à l’avant, on retrouve une sorte de pied qui permet de rehausser le vidéoprojecteur sur deux angles de 15 et 30°. La position de l’image, au mur ou sur une toile, se règle bien sûr de manière fine avec des réglages sur lesquels nous revenons un peu plus loin.

L’appareil est livré avec une télécommande (faiblement) rétroéclairée qui vient compléter la molette dont le rôle n’est autre que celui de bouton d’alimentation et de contrôle de volume. À l’arrière, là où se trouvait l’emplacement du dongle Wi-Fi sur la version précédente, se trouve désormais un joystick qui permet de naviguer aisément dans les menus et donc de se passer de la télécommande si nécessaire.

Le nombre de connectique est suffisant © Matthieu Legouge pour Clubic

Pour ce qui est de la connectique, nous avons droit à un choix assez large avec deux entrées HDMI 2.0 avec le support de l’ARC sur le second connecteur, à une entrée USB-C qui prend en charge la transmission vidéo rendant possible la connexion d’un smartphone ou d’une Nintendo Switch notamment, un emplacement microSD (SDXC jusqu’à 256 Go), un port RJ 45, ainsi que deux ports USB-A 2.0. Concernant l’audio, on profite d’une prise de sortie S/PDIF, ainsi qu’une entrée et une sortie audio 3.5 mm.

Installation et mise en route : rapide et efficace

Le X11-4K se veut relativement simple à mettre en place et rapide à paramétrer pour obtenir une projection d’image nette et précise. Le projecteur dispose en effet d’une caméra IR, sous son objectif, permettant une mise au point automatique, ainsi qu’une fonction de réglage de la distorsion trapézoïdale H/V, elle aussi automatique, permettant ainsi une projection latérale si besoin.

Ces fonctions s’avèrent efficaces, d’autant que la mise au point peut désormais être effectuée en diffusant l’image de notre choix (contrairement au X10-4K), ce qui nous laisse la possibilité d’afficher une mire adéquate à ce type d’ajustement. Une fois la mise au point automatique effectuée, il est en effet possible de peaufiner le réglage avec la télécommande, une action presque obligatoire dans notre cas pour obtenir l’image la plus nette possible sur notre toile de 100 pouces, un modèle d’entrée de gamme aux caractéristiques et performances minimales.

S’agissant d’un vidéoprojecteur à courte focale, il nous a fallu un peu plus de 2 mètres de recul pour couvrir toute la surface de notre toile de projection. Le rapport de focal de 0,8 permet ainsi d’installer facilement ce vidéoprojecteur en raison d’une distance de recul qui reste limitée pour obtenir une grande image. En plus des fonctions d’ajustements automatiques, le réglage de la position de l’image peut se faire grâce à l’ajustement sur 4 axes, dans les angles, ainsi qu’avec un réglage de déformation qui permet d’ajuster précisément l’affichage à la surface de projection.

Tout au plus, il vous faudra cinq bonnes minutes pour adapter l’affichage à votre surface de projection, qu’il s’agisse d’une toile ou d’un écran, ou bien entendu d’un mur blanc. Notons enfin qu’un zoom numérique est disponible, de 0,8x à 1,0x, une fonctionnalité intéressante pour ajuster l’image sans déplacer le vidéoprojecteur, qui se fait toutefois au prix d’une perte de définition puisque le zoom numérique vient étirer l’image pour l’agrandir.

Logiciel : une interface des plus basiques

Après un démarrage qui demande quelques longues secondes, le X11-4K affiche une interface minimaliste qui regroupe la quasi-totalité des fonctionnalités proposées par ce vidéoprojecteur. Nous disposons d’un accès rapide aux différentes sources, HDMI, USB, microSD, ainsi qu’au stockage local de 16 Go (environ 12,5 Go sont réellement disponibles) de l’appareil.

L’interface permet également le Screen Mirroring, à savoir la mise en miroir sans fil d’un appareil connecté au même réseau, via une connexion Wi-Fi 5 GHz uniquement, grâce à la fonction dédiée sur iOS et par le biais de l’application Google Home sur Android. Nous avons pu vérifier le bon fonctionnement de la mise en miroir à l’aide de la fonction Smart View sur un Samsung Galaxy S23 Ultra. La connexion s’est faite sans embuches, le projecteur étant parfaitement détecté et reconnu par notre appareil. Si la diffusion sans-fil accuse parfois quelques ralentissements, sans doute en raison de notre connexion réseau, la fonction s’avère pratique et agréable à utiliser. Notez que la projection de contenu peut également se faire très facilement via USB-C, utile pour y connecter un smartphone, ou d’autres appareils tels que la Nintendo Switch.

Hormis les menus habituels, de réglages de l’image projetée, d’options de réseau et autre mise à jour du firmware, on trouve également un gestionnaire de fichiers, une interface de connexion Bluetooth, et enfin un centre d’applications Aptoide. Celui-ci renferme une bibliothèque contenant un nombre restreint d’applications, une trentaine pour ainsi dire, qui inclut tout de même Netflix, Twitch, YouTube TV, Spotify, ou encore des lecteurs comme VLC, et des applications indispensables pour la lecture réseau comme Kodi ou MX Player. Malgré tout, au nombre limité d’applications disponibles s’ajoute le fait qu’avec la plupart la navigation avec la télécommande ne fonctionne pas.

Heureusement, il est facile de connecter une souris au vidéoprojecteur, en Bluetooth notamment. La navigation sur un service comme Netflix reste toutefois fluide, tout comme le lancement d’un contenu. Nous avons en revanche remarqué que l’HDR n’était pas disponible via les applications au moment de notre test. Quoiqu’il arrive, il sera beaucoup plus simple d’utiliser une petite clé de streaming, comme le Google Chromecast ou l’Amazon Fire TV Stick, afin d’obtenir une meilleure expérience utilisateur, s’assurer du support de l’HDR, ou encore avoir recours à un assistant vocal.

Terminons en évoquant rapidement l’application ViewSonic vCastSender, disponible sur Android comme iOS. Dispensable, elle permet d’utiliser notre smartphone comme télécommande et offre des fonctionnalités telles que des annotations à l’écran, utile pour une présentation, d’autant plus si vous êtes équipé d’un stylet.

Performances et qualité d'image : un rendu 4K convaincant pour une image encore perfectible

ViewSonic met en avant sa technologie LED de 3e génération avec ce X11-4K. Censée offrir une image plus lumineuse que la précédente, ainsi qu’une gamme de couleurs étendue, la source lumineuse s’articule autour d’un système à 4 diodes RGBB. ViewSonic met en avant une luminosité de 2 400 LED Lumens, une unité qui s’éloigne du standard ANSI et dont le but est de quantifier l’effet HK (Helmholtz-Kohlraush) inhérent à ce type de projecteur. Sans entrer dans les détails, cet effet s’applique au projecteur LED et résulte sur une perception différente de la luminosité entre les couleurs selon leur saturation.

L’image projetée est plaisante à l’œil. Sa taille impressionne, c’est certain, mais on profite aussi de belles couleurs et d’un piqué décent (pour une taille de projection de 100 pouces) pour un projecteur de ce type, bien que la finesse dans les détails ne soit pas particulièrement son fort. Il est néanmoins nécessaire de se placer dans de bonnes conditions, à savoir de plonger la pièce dans l’obscurité, dans le cas contraire la luminosité du X11-4K est clairement insuffisante pour un usage adéquat, offrant alors un rendu terne et délavé.

Comme évoqué plus haut, ce projecteur se dote d’une puce DMD (0,47) avec un traitement XPR capable de simuler la 4K. Le résultat est convaincant à partir du moment où l’on utilise des sources de qualité, on ne peut toutefois s’empêcher de constater un certain manque de détails sur des boucles vidéo que nous sommes habitués à visionner régulièrement dans le cadre de nos tests.

L'image est correcte, lumineuse et colorée © Matthieu Legouge pour Clubic

La projection LED à courte focale montre évidemment quelques limites qui ne sont pas forcément rédhibitoires à commencer par deux légers points chauds visibles sur notre toile, dont on peut sans doute accuser la qualité. Selon nous, le principal point faible de cette puce de 0,47 associée à cette plateforme LED reste le niveau de contraste avec des noirs peu profonds et une luminosité de crête limitée. On s’en contente, et le rendu SDR nous fait profiter d’une image correcte, suffisamment lumineuse et colorée, lorsque l’on choisit le mode d’image TV. En revanche, le mode Film ne nous a pas donné satisfaction d’abord en raison de dérives chromatiques visibles sans avoir besoin de vérifier à la sonde, mais aussi par un réglage de luminosité trop bas à notre goût. À moins de calibrer précisément ce mode Film, nous le trouvons difficilement exploitable en l’état. De son côté, le mode Intense donne une image pimpante, on lui préfère néanmoins le mode TV, moins saturé avec une fidélité qui se rapproche déjà plus de la réalité.

Concernant les sources HDR, le X11-4K propose un réglage avec trois niveaux EOTF afin d’adapter la luminosité de l’image diffusée. Hélas, il nous faut régulièrement mettre le nez dans le menu afin de sélectionner une option ou une autre, sous peine que le contenu affiché soit trop sombre, ou au contraire surexposé. Dans l’ensemble, le X11-4K parvient à rendre une image HDR relativement juste, mais sa luminosité limitée ne lui permet pas d’aller chercher beaucoup de détails dans les hautes lumières.

La fluidité de mouvement nous semble quant à elle moins perfectible que sur l’itération précédente. Les scènes rapides sont bien gérées dans l’ensemble, avec peu de judder lors de travelling, et un paramètre d’interpolation de trame qui gagne en efficacité. Néanmoins, des artefacts visuels apparaissent dès qu’on augmente le réglage d’interpolation de trame, bien visibles dans les scènes d’actions où se produit un certain flou sur les contours des objets en déplacement. Notons enfin que nous avons relevé l’input lag à 125,5 ms, une valeur trop élevée pour faire de ce projecteur un bon compagnon pour des sessions gaming réussies.

Audio : un rendu surprenant de clarté

Le ViewSonic X11-4K est équipé de seulement deux haut-parleurs de 8 W chacun, disposés de chaque côté du vidéoprojecteur, à côté de ses ventilateurs d’admission et d’extraction d’air. On perçoit d’emblée qu’un grand soin a été apporté à ce système audio Harman Kardon. Malgré la proximité du vidéoprojecteur lors du visionnage d’un film, le son semble comme provenir de l’écran et offre un excellent rendu sur les dialogues et autres voix. Le son produit saura tout à fait être à la mesure d’une pièce de taille raisonnable, il montrera cependant vite ses limites pour profiter de la très grande image proposée par ce projecteur dans des espaces plus importants. Pour un usage classique, nous avons été séduits par le bel équilibre entre graves et aigus, et l’absence de distorsion notable, même à fort volume.

Les résultats de nos mesures : de belles couleurs, mais des réglages indispensables

Le ViewSonic X11-4K tient ses promesses en ce qui concerne l’affichage des couleurs. Comme nous l’avons constaté lors de nos essais, ce vidéoprojecteur offre de belles couleurs et parvient à couvrir environ 120 % de l’espace Rec. 709 pour un peu moins de 85 % de l’espace DCI-P3.

Les dérives colorimétriques sont largement perceptibles sur certaines nuances, notamment dans les tons verts et jaunes © Matthieu Legouge pour Clubic

Le mode Film (comme les autres modes d’image) demande malgré tout des ajustements assez poussés pour obtenir des résultats colorimétriques plus fidèles. Sans pour autant que cela soit catastrophique, nous mesurons le Delta E moyen à 5,55 en SDR, et à 7,44 en HDR, des valeurs qui témoignent de dérives chromatiques assez importantes. La courbe gamma manque quant à elle de linéarité avec une moyenne aux alentours de 2 lorsque l’on sélectionne 2,4 dans le menu. Enfin, pas de miracle du côté du taux de contraste, relevé à 320:1, un résultat attendu pour un projecteur LED comme celui-ci.

Consommation et nuisances sonores : un projecteur discret

Sans être silencieux, le X11-4K à plutôt tendance à la discrétion. Le souffle de la ventilation se fait certes entendre, avec environ 35 dB à proximité de l’appareil, mais se laisse oublier une fois installés dans notre sofa. Quoiqu’il arrive, les haut-parleurs couvrent le bruit dans la grande majorité des cas et nous n’avons pas été dérangés outre mesure lors des scènes les plus silencieuses des films que nous avons pris le temps de visionner lors de notre période de test.

Les ventilateurs d'admission et d'évacuation d'air sont positionnés sur chaque flanc du projecteur, à côté des haut-parleurs © Matthieu Legouge pour Clubic

Pas de surprise du côté de la consommation électrique. En désactivant le mode d’économie d’énergie, puis en sélectionnant le mode TV, nous avons relevé une consommation de 102 W en diffusant une mire blanche de pleine taille.

ViewSonic X11-4K : l'avis de Clubic

Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.