Hisense porte de larges ambitions avec sa gamme de Laser Cinema, représentée cette année par le vidéoprojecteur à ultra-courte focale Hisense PL1. Avec pour objectif de s’afficher comme une solution plus efficace qu’un téléviseur pour profiter d’un grand écran et d’une expérience cinéma à la maison, le PL1 a plus d’un tour dans sa poche pour séduire les utilisateurs exigeants que nous sommes. Image 4K sur une taille de projection allant de 80 à 120 pouces, pic lumineux annoncé à 2 100 lumens, Dolby Vision et Atmos, technologie MEMC … regardons de plus près ce que le Laser Cinema signé Hisense a dans le ventre.
Meilleurs prix
- Grande image cinéma bien calibrée
- Support HDR10 et Dolby Vision
- Très bon contraste natif (sur toile ALR)
- Gestion de mouvements efficace
- Chauffe et bruit de ventilation
- Luminosité divisée par deux en mode cinéma
- Gestion de mouvements indispensable
Chez Hisense, il y a le Laser TV… et le Laser Cinema ! La principale différence réside d’abord dans la taille de projection. Si un produit comme l’Hisense Laser TV L5VG est livré, au choix, avec un écran technique de 88 ou de 100 pouces, le Hisense PL1 peut quant à lui projeter son image sur un mur blanc comme sur un écran de projection spécial ultra-courte focale. Le fabricant recommande d’opter pour une diagonale comprise entre 80 et 120 pouces et nous assure que la luminosité reste élevée même avec cette diagonale très généreuse d’un peu plus de 3 mètres.
Autre différence de taille par rapport à un Laser TV : les métadonnées dynamiques. À vrai dire, Hisense reste pour le moment le seul à proposer le Dolby Vision sur ses projecteurs laser à ultra-courte focale, avec le PX1-Pro et le PL1. Côté fiche technique, ce dernier s’équipe d’une source lumineuse mono laser bleu avec roue chromatique, là où le PX1-Pro fait appel à un triple laser RGB. Enfin, le PL1 profite d’une puce DMD 0,47 et d’un traitement XPR 4K (x4) pour restituer son image en 4K Ultra HD. Côté optique, son ultra-courte focale à un rapport de projection 0,25:1. Terminons par évoquer la lampe laser X-Fusion, Hisense annonce une durée de vie de 25 000 heures, une belle performance pour un équipement de ce type.
Fiche technique Hisense PL1
Source lumineuse | Laser |
Entrées vidéo | HDMI (x2) |
Technologie de projection | Laser DLP |
Résolution native | 4K Ultra HD |
Luminosité | 2100 Lumens |
Norme HDR | Dolby Vision |
Système d'exploitation | Vidaa U 6.0 |
Source lumineuse | Laser |
Type de puce | Quad Core |
Consommation annoncée | 200W |
Consommation en veille | 0.5W |
Entrées vidéo | HDMI (x2) |
Sorties audio | Audio numérique S/PDIF Optique, Audio stéréo (2x RCA) |
Connecteur(s) additionnels | USB 3.0 Type A, USB 2.0 Type A |
Wi-Fi | Oui |
Bluetooth | Oui |
Ethernet | Oui |
Technologie de projection | Laser DLP |
Résolution native | 4K Ultra HD |
Résolution d’affichage | 16/9 |
Luminosité | 2100 Lumens |
Durée de vie de l'éclairage | 25,000h |
Taux de contraste natif | N.C |
Taux de contraste dynamique | N.C |
Norme HDR | Dolby Vision |
Lens shift horizontale | Oui |
Lens shift verticale | Oui |
Hauteur | 120mm |
Largeur | 335mm |
Profondeur | 531mm |
Poids | 8.5kg |
Haut-parleurs | 2 x 15 W |
Ce test a été réalisé sur un projecteur Hisense PL1 prêté par le constructeur pour l'occasion, accompagné d'un écran ALR déroulable de 100 pouces.
Un appareil à la fois compact et encombrant
De conception robuste, le PL1 est un appareil relativement compact avec une hauteur contenue à 12 cm et une profondeur d’un peu plus de 33 cm. L’intérêt d’un tel projecteur est évidemment de ne pas avoir à réaliser une installation au plafond ni de lui trouver une place au centre du salon avec son cortège de câbles traversant la pièce. Avec son optique ultra-courte focale, le PL1 se positionne au pied de l’écran ou du mur sur lequel on souhaite projeter l’image.
C’est justement le recul qui définit la taille de l’image, entre 21 cm pour une diagonale de 80 pouces et jusqu’à 42 cm pour atteindre 120 pouces. Le projecteur demandera quelques compromis pour être positionné correctement, et ce selon la configuration de votre pièce ou de votre salon, ou encore s’il s’agit de projeter contre un mur blanc ou un écran technique comme celui que le constructeur nous a fait parvenir. Dans notre cas, avec l’écran de projection déroulable et notre meuble TV peu profond, il a été nécessaire de placer une table basse à l’avant afin de positionner le Laser Cinema.
Par conséquent, l’encombrement sera plus ou moins important selon votre installation. L’ajustement de l’image est quant à elle assez simple du moment que le projecteur est bien placé : deux pieds à vis à l’avant de l’appareil permettent de modifier la hauteur de l’image, à droite et à gauche, et ainsi d’obtenir une projection à niveau. Pour en finir à propos de l’encombrement, il est tout de même très appréciable d’avoir un projecteur qui se place de cette manière, avec des connectiques qui peuvent être « invisibles » si vous prenez soin de réaliser une installation propre.
Le PL1 n’en fait ni trop ni trop peu en matière de connectique. On y trouve deux ports HDMI (2.1 et 2.0) avec support de l’eARC sur le second, deux ports USB, une prise RJ45 et les habituels connecteurs antennes. Le tout est complété par une sortie audio optique numérique et les sorties audio L/R. Bien entendu, il est possible de se connecter à internet en Wi-Fi et non uniquement via le câble Ethernet ; le Bluetooth est également au menu.
Une Smart TV … en plus grand
Du côté de la mise en service, des menus et de l’ergonomie logicielle, on retrouve un produit tout à fait comparable à un téléviseur classique avec une expérience utilisateur semblable à celle d’un modèle comme le Hisense 65U8HQ, le dernier téléviseur de la marque que nous ayons testés.
L’interface Vidaa U n’a pas bougé, ou très peu. Ici dans sa version 6.0, elle arbore un design plus moderne que par le passé et surtout plus intuitif à l’usage. Les applications disponibles sont bien plus nombreuses qu’auparavant, on profite, par exemple, de Netflix, Canal +, Prime Video, Disney+, Apple TV+ et ainsi de suite.
Comme pour le reste, la télécommande est aussi la même que celle qui accompagne les téléviseurs Hisense les plus récents. Seul un bouton d’allumage situé sur le côté droit du projecteur subsiste. Finalement, mis à part son installation et la taille de l’image projetée, le PL1 s’utilise exactement comme une Smart TV moderne avec toutes les fonctionnalités que l’on peut en attendre.
Nos impressions
Une luminosité suffisante dans une pièce éclairée ?
Au premier allumage, difficile de ne pas être impressionné par la taille de l’image et la luminosité produite avec la vidéo de démonstration en mode magasin. On la retrouve une fois passée en mode domicile, à condition de rester avec le mode d’image Standard ou de passer dans les modes Dynamique ou Sport. Ceux dédiés au cinéma (cinéma jour, cinéma nuit, filmmaker) offrent des couleurs bien plus précises avec une différence flagrante, ils exigent cependant de se placer dans l’obscurité afin de profiter pleinement d’une belle image cinéma.
L’image reste bien visible en pleine journée, dans une pièce baignée de lumière, avec les modes Standard et Dynamique et lorsque la puissance lumineuse du projecteur est réglée au maximum. Nous restons tout de même sur notre faim tant la différence est grande en matière de contraste et de colorimétrie.
Le mode "Dynamique" est suffisant dans une pièce éclairée, mais rien ne vaut une projection dans la pénombre © Matthieu Legouge pour Clubic
Une grande image cinéma dans la pénombre
Dans la pénombre, le PL1 offre une image somptueuse si tant est que la source soit de qualité. Le contraste est bien meilleur que ce que nous imaginions, on perçoit des détails intéressants dans les zones sombres avec une restitution assez impressionnante pour un projecteur UST (Ultra Short Throw).
Il faut également dire que le support de projection joue son rôle sur ce point, l’effet ne sera sans doute pas tout à fait le même lors d’une projection sur mur blanc. Le PL1 a deux autres grandes qualités selon nous : il y a d’abord la richesse des détails produits à partir de sources en 4K. Qu’il s’agisse de la netteté de l’image, de ses textures ou encore des couleurs produites, la projection 4K est tout simplement excellente. Nous sommes un peu moins enthousiastes concernant la mise à l’échelle à partir de résolution plus faible, encore une fois les sources vidéo de moins bonnes qualités ne sont pas autant sublimées et améliorées qu’elles peuvent l’être avec un téléviseur. On se contentera toutefois très bien de ce que le PL1 propose sur ce point avec une mise à l’échelle qui reste efficace du 1080p vers la 4K UHD.
Ensuite, difficile de passer à côté des performances de ce projecteur UST en matière de gestion de la luminosité, notamment avec les contenus HDR. Le PL1 profite ici d’un sérieux avantage sur ses concurrents grâce à l’exploitation des signaux Dolby Vision.
Le bon contraste natif obtenu par le projecteur permet de tirer parti de l’HDR et de profiter d’une image qui ne manque pas de dynamisme. Les éléments les plus lumineux ressortent bien des scènes, on ne se heurte que dans une mesure très raisonnable au lissage des hautes lumières. La perte en détail reste par conséquent convenable, mais, forcément, nous sommes loin du rendu explosif proposé avec certains téléviseurs MiniLED, ni même sur la dynamique observable avec l’OLED. Quoi qu’il en soit, le Hisense PL1 nous a tout de même épatés dans sa gestion de la luminance sur les contenus HDR.
Comme ce fut le cas avec le Laser TV d’Hisense, il est nécessaire d’activer la compensation de mouvement (Smooth Motion) afin d’éviter le judder lié au 3:2 pulldown, visible lorsque l’on sélectionne le Filmmaker Mode. La technologie d’Hisense fonctionne plutôt bien pour obtenir une image fluide en (presque) toutes circonstances dans les scènes en mouvement, ou encore sur les travellings. Il suffit de trouver le réglage qui vous convient le mieux, une échelle de 10 niveaux est à disposition, pour conserver un rendu naturel et éviter du mieux possible les microsaccades.
Audio et bruit de fonctionnement
Reste le bruit en fonctionnement … le PL1 n’est pas vraiment synonyme de silence. Les nuisances sonores liées au refroidissement de la machine restent contenues dans les modes d’images les mieux calibrés en raison d’une luminosité plus faible. En revanche, la ventilation devient bien audible avec un mode qui exploite toute la puissance du laser. Certes, le système audio du projecteur va venir couvrir ces bruits, tout dépend du volume auquel vous visionnez vos contenus.
En parlant de l’audio, il est très appréciable de retrouver un système d’une puissance de 2 × 15 W sur un projecteur de ce type, alors que l’audio est souvent très limité sur des produits similaires. 5 modes différents sont proposés pour adapter le son aux contenus visionnés, le système est également compatible avec le Dolby Atmos, un avantage même si le rendu est clairement limité et ne peut offrir une expérience de spatialisation réellement tridimensionnelle. Les basses sont présentes, mais restent modérées ; le rendu audio nous semble bien équilibré dans l’ensemble avec le mode cinéma ; seul le souffle de la ventilation, qui revient jusqu’à nos tympans en visionnant des scènes avec des passages plus calmes ou silencieux, ternit un peu le tableau.
Le mode HDR Dynamique (à gauche), offre une image très froide. L'idéal est de se rabattre sur le mode Cinéma jour (à droite), ou Filmmaker, pour obtenir un rendu plus juste © Matthieu Legouge pour Clubic
Nos mesures
Le PL1 offre des performances bien différentes selon le mode d’image choisi. Les modes Standard et Dynamique sont clairement à privilégier pour un usage dans un environnement lumineux, leur colorimétrie est très loin de s’approcher de ce que l’on peut attendre, notamment en raison de dérives chromatiques excessives et d’une température de couleurs très froide. Heureusement, les modes Filmmaker, Cinéma jour et Cinéma nuit, sont assez fidèles à un usage cinéma. On relève, par exemple, un Delta E de 4,80 sur le mode Cinéma jour avec assez peu de dérives et une température de couleurs très proche des 6 500 K recherchés.
Quant au contraste, il oscille avec un rapport compris entre 1 500:1 et 2 000:1 selon les modes. Le mode standard affiche un meilleur contraste natif certes, mais l’image n’est pas vraiment flatteuse en termes de couleurs. Enfin, comme précisée dans les paragraphes précédents, la luminosité est divisée par deux entre les modes standard et dynamique et les modes d’images dédiés au cinéma. Hisense tient sa promesse de 2 100 lumens en mode standard, mais le PL1 n’atteint pas plus de 1 000 lumens dans les modes les mieux calibrés. Enfin, les couvertures colorimétriques sont bonnes, on relève 91 % sur le DCI-P3 et 65 % sur l’exigeant Rec. 2020.
Hisense PL1 : l'avis de Clubic
Le PL1 ne démérite pas sa dénomination de « Laser Cinema » : les bandes noires le restent bien, les contenus HDR à métadonnées dynamiques sont parfaitement gérés sans réglage préalable, tandis que la colorimétrie flatte l’œil sans trop de problèmes dans les modes d’images dédiées au cinéma.
Le PL1 est finalement très polyvalent et se suffit à lui-même dans bien des situations. Par son interface en tous points similaire avec celle des téléviseurs Hisense, ses nombreuses options de paramétrages, son système audio satisfaisant (tout dépend des exigences), son mode jeu, ou encore sa compatibilité avec les signaux HDR10 et Dolby Vision. Sur ce point, le PL1 est simplement l’un des seuls projecteurs à se montrer compatible avec le Dolby Vision, un avantage certain surtout que le Laser Cinema d’Hisense est capable d’afficher une belle et grande image cinéma.
Le seul point vraiment regrettable selon nous, c’est la chauffe importante de l’appareil qui nécessite une ventilation bruyante que le volume des deux haut-parleurs ne couvrira pas toujours…
- Grande image cinéma bien calibrée
- Support HDR10 et Dolby Vision
- Très bon contraste natif (sur toile ALR)
- Gestion de mouvements efficace
- Chauffe et bruit de ventilation
- Luminosité divisée par deux en mode cinéma
- Gestion de mouvements indispensable
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.